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Communiqué de Presse

MONTRÉAL, le 10 juin 2020 /CNW Telbec/ - La transformation numérique constitue un défi important que les PME manufacturières du Québec devront relever à court et à moyen termes. Les données du Baromètre industriel québécois 2019* illustrent à quel point le virage 4.0 n'est pas très avancé dans la province. Ainsi, près de la moitié des entreprises interrogées n'ont intégré aucune ou qu'une seule des dix technologies numériques identifiées dans le cadre de l'étude, alors que seulement 5 % en ont intégré six ou plus.

Parmi les freins à l'implantation des technologies liées à l'usine intelligente, deux se démarquent comme particulièrement importants : le manque de temps (72 %) et le manque de personnel qualifié (63 %). Deux autres freins touchent la moitié ou près de la moitié des répondants : le manque de connaissance de ce qui est pertinent pour l'entreprise en matière de technologie numérique et la difficulté à évaluer le retour sur investissement. Il est intéressant de constater que le manque de financement est l'obstacle le moins souvent invoqué (38 %).

Ventes : un certain essoufflement de la croissance

Le secteur manufacturier québécois a conclu l'année 2019 en bonne santé, ayant profité d'une situation économique assez favorable, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2,8 % au Québec. Cependant, selon l'étude du Baromètre, réalisée auprès de 500 entreprises de 10 à 500 employés, les ventes des PME manufacturières ont connu un léger ralentissement de la croissance en 2019. En fait, 60 % des PME ont affirmé avoir connu une augmentation de leur chiffre d'affaires d'au moins 5 %, et seulement 13 % ont connu une diminution d'au moins 5 %. L'écart entre les entreprises qui ont enregistré une hausse des ventes par rapport à celles qui ont subi un recul de leurs ventes s'est rétréci par rapport aux deux années antérieures.

Au niveau des exportations internationales québécoises, après une importante croissance en 2018, elles ont plafonné en 2019. Néanmoins, chez une forte majorité des répondants à notre enquête, le développement des marchés hors Québec fait partie de leurs activités : 75 % des entreprises ont réalisé des ventes à l'extérieur de la province en 2019.

Investissements : peu de progrès notables

Le secteur manufacturier québécois accuse un retard sur le plan de la productivité par rapport à la moyenne canadienne et par rapport à l'Ontario, et cet écart s'est creusé significativement entre 2014 et 2018, passant de 10 % à 17,3 %. Le sous-investissement des entreprises en achat d'équipement, en R-D de produits ou de procédés et en TIC explique en partie cet écart. Pourtant, selon le Baromètre, les entreprises qui investissent s'en tirent mieux! Elles sont plus nombreuses à connaître une importante croissance de leur chiffre d'affaires et à vendre à l'extérieur du Québec.

Innover : des impacts concrets

En matière d'innovation, la performance de nos PME est relativement bonne. En effet, la 11e édition du Baromètre révèle que, dans une assez forte majorité (91 %), les entreprises ont réalisé une ou plusieurs actions innovantes au cours des trois dernières années. De plus, les entreprises très innovantes sont plus compétitives que celles qui n'innovent pas, et ce, peu importe leur taille. L'amélioration de la performance des PME innovantes se mesure de plusieurs façons : plus de la moitié d'entre elles ont connu une augmentation de leur productivité, ont vu leurs coûts diminuer, ont renouvelé leur clientèle et ont attiré de nouveaux clients.

Rétention du personnel : un enjeu critique

En 2019, 67 % des répondants à l'enquête disaient connaître un problème très ou assez important de rétention de leurs employés spécialisés. Il s'agit, de loin, du taux le plus élevé jamais mesuré depuis les débuts de l'enquête Baromètre : en hausse de 11 points, par rapport à 2018 et de 17 points par rapport à la moyenne de la dernière décennie. À noter que le problème de rétention affecte toutes les catégories d'entreprises avec la même intensité. La situation de plein-emploi du secteur manufacturier et la concurrence que se font les entreprises pour recruter du personnel peuvent expliquer en bonne partie le problème de rétention d'employés spécialisés.

« Voilà maintenant onze ans que nous sondons et scrutons de près la santé de nos PME manufacturières. Au fil des ans, leurs compétences se sont accrues, elles innovent davantage et sont conscientes de l'importance d'entamer leur transformation numérique. Le contexte de la pandémie a ralenti le secteur manufacturier, et ce, partout dans le monde. Il ne fait aucun doute que nos PME québécoises sauront tirer leur épingle du jeu durant cette crise, grâce à leur créativité et leur résilience. Parions qu'elles en sortiront encore plus fortes et que nos chaines d'approvisionnement locales seront plus solides que jamais! », affirme Richard Blanchet, président-directeur général de STIQ.

« Les entreprises qui optent pour l'intégration de la robotisation et l'adoption de technologies novatrices dans leurs démarches de croissance se donnent les moyens de demeurer compétitives. Dans un contexte où l'économie se relève doucement, Investissement Québec place parmi ses priorités d'appuyer les entreprises du secteur manufacturier dans leur virage numérique, afin qu'elles puissent profiter pleinement des opportunités d'expansion qui en découlent, tout en contribuant au développement économique de nos régions », soutient Guy LeBlanc, président-directeur général d'Investissement Québec, partenaire du Baromètre industriel québécois depuis de nombreuses années.

Les faits saillants de l'étude seront dévoilés à l'occasion d'un webinaire, le 10 juin 2020 à midi : Webinaire – Baromètre 11e édition

Pour consulter l'étude complète : STIQ.com

*Le sondage du Baromètre 2019 a été réalisé entre le 20 janvier et le 24 février 2020, soit avant que le Coronavirus ne devienne une pandémie. Les données reflètent la réalité du secteur manufacturier québécois en 2019, alors que l'économie était encore florissante.

À propos de STIQ

Fondée en 1987, STIQ est une association multisectorielle d'entreprises québécoises qui a pour mission de développer les relations d'affaires et améliorer la compétitivité des entreprises manufacturières afin de favoriser l'essor de notre économie. Fort du plus grand réseau manufacturier du Québec, STIQ agit comme activateur de performance en créant des maillages fructueux et en déployant des programmes d'amélioration sur mesure.

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