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Communiqué de Presse

QUÉBEC INTERNATIONAL - Le 7 février dernier avait lieu la quatrième édition de l’événement Perspectives internationales organisé par l’équipe de développement des marchés extérieurs de Québec International (QI). Ce rendez-vous a permis de répondre à de nombreuses questions au regard de la mondialisation et des stratégies à adopter dans les prochaines années pour les entreprises de cette région.

Carl Viel, président-directeur général chez QI, a mentionné en ouverture de l’événement que l’année 2017 a été riche en rebondissements, avec de nombreux sujets à surveiller pour les entreprises de la vieille capitale. Que l’on pense au Brexit, aux élections américaines accompagnées par la montée en puissance du protectionnisme ou encore aux négociations entourant l’ALENA, il est tout naturel qu’en ce début d’année 2018 les entreprises exportatrices se questionnent sur le climat économique mondial.

Pour contribuer à alimenter et à diriger cette réflexion, l’événement Perspectives internationales a pu compter sur des intervenants de fort calibre. Voici les principales informations partagées au cours de ce rendez-vous.

Commerce international et productivité

Pour commencer les discussions, Ari Van Assche de l’Institut de recherche en politiques publiques a partagé les résultats d’une vaste recherche concernant l’incidence de l’évolution des tendances émergentes du commerce mondial, des technologies et du pouvoir économique sur le Canada et ses politiques publiques. Trente experts multidisciplinaires ont étudié cette question sous sa supervision, mais également sous celles de Stephen Tapp et Robert Wolfe.

Dès le début de sa présentation. M. Van Assche a mentionné l’importance du commerce international pour la productivité du Canada, ces deux variables entretenant une forte corrélation. Se faisant, le climat tendu sur la scène internationale amène les entreprises à se poser de plus en plus de questions concernant la mondialisation et la chaîne de valeur mondiale.

L’étude a cependant identifié quatre piliers afin d’aider à stabiliser les organisations dans ces contextes internationaux en mouvance, et ainsi, d’obtenir un Canada plus productif :

  • des politiques commerciales plus inclusives
  • la facilitation de la réaffectation des ressources
  • la promotion de la connectivité internationale
  • le renforcement du commerce international fondé sur des règles.

Afin d’atteindre cet objectif, la mise en place d’une nouvelle approche qui favorisera la mondialisation devra être instaurée, selon le conférencier.

Pour inf.: Les politiques commerciales du Canada au carrefour des nouvelles réalités mondiales

2017 : une année de confirmation et d’hésitation

Au cours de la seconde partie, les invités ont eu l’occasion d’entendre la vision et les réflexions de Pierre Pettigrew, qui occupe actuellement le poste de conseiller de direction aux affaires internationales chez Deloitte. M. Pettigrew a commencé par soulever les éléments-chocs de l’année 2017 et comment ceux-ci se sont poursuivis, voire amplifiés, au cours des derniers mois. Les changements à la présidence et aux politiques commerciales américaines et le Brexit sont toujours des sujets menant leur lot d’incertitudes, mais surtout, très présents dans l’actualité.

Malgré ce contexte, M. Pettigrew a invité les participants à ne pas être aveuglés par ces sujets d’actualité puisque les meilleures opportunités ne sont généralement pas les plus visibles. Il a souligné, entre autres, que plusieurs pays accordent une importance grandissante au commerce international. Ceux-ci voient cette ouverture au monde comme une solution à divers problèmes. Bref, ce ne sont pas les discours politiques actuels qui pourront ralentir l’essor de la mondialisation.

Selon M. Pettigrew, nous allons assister à une mondialisation bien différente dans un avenir rapproché. Celle-ci possédera des caractéristiques chinoises, où le rôle du gouvernement occupe une place importante, et sera assaisonnée par une Union européenne dirigée par un couple franco-allemand. Ces jeux d’influence risquent donc de diffuser le pouvoir vers des centres régionaux. Cela contribuera fort probablement à complexifier la situation et à favoriser l’éclosion de certains nouveaux défis, comme la possibilité d’une mainmise chinoise sur une importante partie du commerce asiatique.

2018 : cap vers de nouveaux consensus

L’onde de choc découlant des dernières élections américaines, tant avant que durant la transition du nouveau président a été le sujet servant d’introduction à l’allocution de la dernière invitée d’honneur, Maryscott Greenwood, directrice générale du Canadian American Business Council (CABC). Selon Mme Greenwood, le président actuel a pu apprendre beaucoup lors de sa première année à la Maison-Blanche. Bien qu’il puisse compter sur une base électorale très fidèle à ses propos initiaux, le président américain est passé d’un discours très protectionniste vers une vision plus inclusive des autres joueurs internationaux.

Mme Greenwood a aussi attiré l’attention des participants vers une autre transformation : le discours de l’administration américaine concernant l’ALENA. Le Congrès américain a un rôle primordial dans les négociations entourant cet accord : sa vision ne doit donc pas être ignorée.

Ces grandes sorties et discussions autour des politiques commerciales ont aussi un effet secondaire majeur : l’ALENA est maintenant un sujet d’importance pour les Américains. Au cours des quinze dernières années, cet accord avait peu d’attention de la part de la population américaine, et l’opinion publique envers celui-ci était généralement négative. Le Canada, quant à lui, était, la plupart du temps, invisible ou même absent lors des discussions sur ce sujet, au détriment du Mexique. Au contraire, l’opinion publique canadienne était positive. Heureusement, aujourd’hui, les Américains se reforment une opinion grâce aux échos de la renégociation de l’ALENA. Le consensus est différent, plusieurs politiciens et hommes d’affaires américains se portent maintenant à la défense de cet accord longuement perçu comme un élément négatif engendré par l’administration américaine.

Afin de conclure son discours, Mme Greenwood désirait mettre l’accent sur l’importance des actions canadiennes sur les négociations. Autant de la part du milieu politique que de celui des affaires, ces gestes ont un réel impact chez les pays membres. Les nouveaux paramètres de cet accord amèneront plusieurs acteurs à redéfinir leurs présences et leurs stratégies à l’international.

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