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Communiqué de Presse

MONTRÉAL, le 26 août 2019 /CNW/ - La FCEI a salué les nouvelles mesures annoncées aujourd'hui par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, concernant le recrutement et l'intégration en emploi des personnes immigrantes dans les PME.

« Le contexte de pénuries de main-d'œuvre qu'on connait au Québec commande une action soutenue et diversifiée. En ce sens, l'annonce du ministre Boulet est une bonne nouvelle pour les PME québécoises. Leurs dirigeants, bien qu'ils soient souvent motivés à faire de la prospection internationale pour trouver les employés dont ils ont besoin, n'ont pas toujours les ressources nécessaires pour acheter un billet d'avion et payer les frais d'hébergement de leur poche. Le soutien annoncé par le gouvernement peut donc contribuer, dans certains cas, à faciliter la décision d'aller de l'avant avec l'embauche de travailleurs immigrants », souligne Simon Gaudreault, directeur principal de la recherche nationale à la FCEI.

Des actions sur les deux fronts, mais attention à la paperasse

L'annonce de l'investissement de plus de 54 M$ inclut différentes mesures qui permettent aux PME qui ne trouvent pas les talents dont ils ont besoin au Québec, de faire des missions de recrutement à l'international. En outre, le gouvernement réserve des sommes pour soutenir les travailleurs sélectionnés dans leur déménagement au Québec et pour accroître la subvention salariale accordée à l'employeur qui embauche une personne immigrante ou un membre d'une minorité visible.

« Il est rassurant de constater que le ministre Boulet agit sur les deux fronts : employeurs et travailleurs. En effet, avec près de 116 000 postes à pourvoir au Québec, il ne faut rien tenir pour acquis. Espérons seulement que les démarches que les PME auront à entreprendre ne seront pas trop lourdes et longues. Cela pourrait décourager certains dirigeants d'entreprises qui sont souvent très débordés », ajoute Gopinath Jeyabalaratnam, conseiller aux affaires économiques et gouvernementales à la FCEI.

116 000 postes à pourvoir au Québec

Selon le dernier rapport Postes à pourvoir de la FCEI, au 2e trimestre de 2019, le taux de postes vacants dans le secteur privé au Canada s'est maintenu à son niveau record pour un quatrième trimestre de suite. Le Québec demeure l'un des endroits au pays où le marché du travail est le plus en ébullition, avec un taux de 3,9 % et 116 000 postes vacants. Rappelons que les entreprises ayant au moins un poste vacant prévoient une hausse globale moyenne des salaires de 2,3 %, contre 1,5 % pour celles qui n'en ont aucun. Les entreprises de moins de 5 employés sont les plus durement touchées par les pénuries de main-d'œuvre, comme en témoigne leur taux de postes vacants de 5,4 %.

Des mesures bienvenues, selon la FCCQ

L'investissement de 54 M$ sur deux ans viendra appuyer et faciliter les démarches déjà en cours des entreprises québécoises, croit la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). « Les entreprises n'ont pas le choix de mettre en place des stratégies afin de maximiser le recrutement, notamment à l'international, tout en assurant une intégration des travailleurs immigrants au sein de leur milieu de travail. L'annonce d'aujourd'hui va donc faciliter les démarches déployées par les entreprises, et les encourager en réduisant notamment, les frais associés à celles-ci », soutient Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ.

La FCCQ souligne les quatre nouvelles mesures destinées aux entreprises souhaitant recruter des travailleurs étrangers temporaires. Le recrutement de ces travailleurs est actuellement la façon la plus facile et efficace de trouver de la main-d'œuvre à l'international.

« Les travailleurs étrangers temporaires devraient permettre de répondre à des besoins ponctuels, comme ceux associés aux emplois saisonniers. Le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) doit être un complément à un système d'immigration permanente plus efficient et plus rapide », affirme Stéphane Forget. Alors que le gouvernement du Québec poursuit ses réflexions quant aux seuils d'immigration 2020-2022, la FCCQ rappelle la nécessité de les augmenter significativement à 60 000 immigrants par année.

De plus, la bonification de 33,9 M$ du Programme d'aide à l'intégration des immigrants et des minorités visibles (PRIIME) ainsi que du Programme d'intégration en emploi de personnes formées à l'étranger référées par un ordre professionnel (IPOP) est bienvenue, soutient la FCCQ. C'est une annonce importante pour tous les milieux de travail québécois, car cela permettra de maximiser l'intégration des nouveaux travailleurs dans nos entreprises.

« Les employeurs ont besoin de soutien et de nombreuses entreprises sont toujours à la recherche de solutions à leurs enjeux de main-d'œuvre. Nous devons continuer à trouver des solutions novatrices en vue de pallier ce défi », conclut Stéphane Forget.

Des mesures qui répondent aux besoins des employeurs

Le CPQ (Conseil du patronat du Québec) souligne pour sa part s'agit d'une autre très bonne nouvelle qui répond à plusieurs demandes du CPQ et des employeurs qu'il représente. « Le CPQ a souligné à plusieurs reprises que pour relever le défi que représente le phénomène de rareté de main-d'œuvre qui sévit partout au Québec, il est nécessaire d'adopter un ensemble de mesures pour appuyer toutes les parties concernées et l'annonce d'aujourd'hui en est un bon exemple », souligne Yves-Thomas Dorval, président et chef de la direction du CPQ. « Par ces mesures, le ministère prend en compte les coûts inhérents au recrutement des travailleurs étrangers qui est souvent un obstacle pour les entreprises, particulièrement celles de petite et moyenne taille ».

Entre autres, les investissements additionnels accordés afin de bonifier le Programme d'aide à l'intégration des immigrants et des minorités visibles (PRIIME) ainsi que le Programme d'intégration en emploi de personnes formées à l'étranger référées par un ordre professionnel (IPOP) sont les bienvenus. « Certains obstacles à l'emploi pour les travailleurs étrangers viennent du fait qu'ils n'ont pas d'expérience québécoise. La bonification du programme PRIIME et le maintien du programme IGOP, mesures d'accompagnement appréciées des employeurs, sont essentiels pour faciliter leur intégration au marché du travail », poursuit M. Dorval.

MEQ satisfaite de l’annonce

Quant aux Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), ils se disent satisfaits de l'annonce du ministre Boulet. L'immigration est la voie privilégiée pour pallier la pénurie dans le secteur manufacturier.

Lors du budget provincial, MEQ avait demandé au gouvernement de supporter financièrement les manufacturiers dans leurs efforts de recrutement à l'international afin de diminuer les freins financiers relatifs à cette démarche. Les mesures annoncées aujourd'hui permettront de diminuer le poids financier des manufacturiers lorsqu'ils recrutent à l'international. « La pénurie de main-d'œuvre affecte grandement la compétitivité du secteur, ne serait-ce que par le fait que plusieurs doivent refuser des commandes, reporter des projets d'investissement ou même revoir leur capacité de production à la baisse. MEQ est satisfaite que le ministre propose des solutions concrètes pour atténuer l'impact », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale, MEQ.

Les mesures annoncées sont particulièrement intéressantes car elles concernent le recrutement et l'intégration des travailleurs étrangers temporaires. MEQ rappelle que 16 645 postes sont toujours à combler dans le secteur manufacturier. Dans ce contexte, les travailleurs temporaires aident grandement. Toutefois, l'association rappelle que pour un impact à long terme, il faut les faire passer du statut de temporaire à permanent.

« Si le gouvernement veut réellement régler le problème de pénurie de main-d'œuvre, il doit accueillir plus d'immigrants via l'immigration permanente. La grille de sélection doit aussi être revue afin de favoriser une immigration qui soit favorable au secteur manufacturier, notamment en ce qui a trait au français, à la reconnaissance des diplômes et aux compétences acquises dans le secteur à l'international », précise Mme Proulx.

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