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Jonathan Thibeault

SAGUENAY (J.T) – Depuis plusieurs mois, la Fromagerie Boivin est dans l’obligation de transporter ses eaux usées par camion vers le centre d’épuration du rang Saint-Martin à Chicoutimi, ce qui cause bien des maux de tête aux dirigeants de l’entreprise, à tel point qu’ils ont dû freiner leurs projets de croissance dans la région.

Rencontré au début du mois de novembre, le directeur général Luc Boivin a affirmé qu’une partie de sa production pourrait être délocalisée en Ontario afin de lui permettre d’honorer des contrats, notamment celui avec Kraft Canada et son fromage Amooza. En 2006, la Fromagerie Boivin avait signé une entente avec Saguenay visant à limiter la quantité de ses rejets industriels dans le réseau d’égout municipal.

« Nous avions un protocole d’entente d’une durée de dix ans (2007-2017) qui prévoyait une augmentation de la quantité de nos rejets vers le centre d’épuration de l’arrondissement La Baie », explique d’entrée de jeu Luc Boivin, qui emploie 180 personnes dans les installations régionales.

À titre comparatif, le volume journalier d’envoi d’eaux usées de la fromagerie vers les installations d’assainissement était de 90 mètres cubes en 2009 et à 113 mètres cubes en 2012. « Au terme de la convention, nous sommes allés rencontrer la Ville pour négocier un nouveau contrat. Là où le bât blesse, c’est qu’ils nous demandent de réduire considérablement nos déversements à un seuil qui est plus bas que nos besoins actuels, soit bien avant nos investissements de 2010 où nous avons commencé à produire pour Kraft. Cette demande vient du même coup empêcher nos investissements à notre usine du rang Saint-Joseph. [...] Ça compromet la croissance de la fromagerie à La Baie », précise M. Boivin.

« Nous avons mis en place une infrastructure temporaire pour permettre de déverser notre eau dans des camions. […] Nos eaux usées sont tellement filtrées qu’il ne reste presque plus de contaminants. C’est à se demander si Saguenay veille réellement au développement économique et à la pérennité des entreprises régionales », estime l’homme d’affaires. « Les discussions sont au point mort avec Saguenay et pour être honnête, je n’attends plus rien de concret de leur part. Nous n’avons pas encore de protocole d’entente de signé. Nous sommes toujours dans l’attente. […] Si on ne retrouve pas un seuil acceptable, nous ne pourrons plus être compétitifs à partir du Saguenay », conclut-il.

Au moment de mettre sous presse, la Ville de Saguenay n’avait pas retourné l’appel d’Informe Affaires.

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