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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – La Coopérative Leblanchignon, jeune entreprise saguenéenne, commercialise cet été ses kits de champignons prêts-à-pousser. Ceux-ci sont déjà disponibles dans quelques centres jardins de la région et dans deux autres commerces à Québec, a dévoilé à Informe Affaires le président et fondateur de la coopérative, Jérémy Leblanc.

Actuellement à sa deuxième année d’opération, la Coopérative Leblanchignon a investi 40 000 $ dans son développement depuis ses débuts, notamment pour l’implantation de son laboratoire-incubateur du centre-ville de Chicoutimi. « Nous sommes une entreprise qui recycle beaucoup. On produit à faible coût. […] C’est toute notre expertise développée dans les dernières années qui nous a permis de développer l’équipement adapté », affirme M. Leblanc, qui travaille dans l’entreprise avec son frère.

Si les frères Leblanc ont d’abord débuté par la vente de bûches ensemencées, ils se concentrent maintenant sur leurs kits prêts-à-pousser. « Ils poussent en moins de 15 jours, tant sur le comptoir de la cuisine que dans le jardin. On peut partir de ce kit et les propager au jardin », souligne Jérémy Leblanc, qui affirme que leur produit est très polyvalent et convient aussi aux débutant.

Le substrat sur lequel est implanté le mycélium est composé notamment de marc de café et de drêches de bières collectées dans des cafés et microbrasseries de la région, de même que de bran de scie, ce qui fait des semences vendues par Leblanchignon des produits écologiques. Ce substrat est ensuite ensemencé de mycellium. « Le champignon, pour pousser, a seulement besoin d’eau et de substrat », résume M. Leblanc. L’entreprise offre actuellement la pleurote blanche, la pleurote bleue et le shiitake, mais souhaite élargir sa gamme de produit pour toucher jusqu’à 20 espèces de champignons gourmets ou médicinaux.

Vers le marché québécois

La jeune coopérative ne vise pas seulement le marché du Saguenay–Lac-Saint-Jean, mais voudrait distribuer son produit à l’échelle de la province. Elle aimerait également toucher toutes les branches de la production de champignons, en ajoutant les champignons frais à son offre. « On voudrait créer une coopérative d’achat de champignons frais. Nous vendrions les semences aux agriculteurs avec une formation, pour qu’ils puissent ensuite être autonomes. Ils pourraient nous les revendre ou en autocueillette », indique Jérémy Leblanc, qui précise que le réseau bâti par Leblanchignon lui permettrait d’effectuer la vente aux restaurateurs ou distributeurs par la suite.

Selon le président de la coopérative, quelques agriculteurs de la région se sont montrés intéressés par le projet. Au moment de l’entrevue, il ne restait qu’à attendre un temps un peu plus chaud pour ensemencer des champs. M. Leblanc assure que les champignons sont une option intéressante pour les champs inutilisés par les agriculteurs, puisque « pour 1 kg de substrat, on produit plus ou moins 1 kg de champignon » et que les champignons poussent environ cinq à six fois dans l’été.

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