Dominique Savard
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Dominique Savard

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « L’aluminium : la transformation à l’ordre du jour » publié dans notre édition du mois de novembre.

SAGUENAY – Le Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium(CQRDA) soutient depuis 26 ans les entreprises et centres de recherche qui génèrent des innovations par et pour l’utilisation de l’aluminium dans la réalisation de projets de Recherche et Développement (R et D) collaboratifs qui contribuent au développement du Québec. Toutefois, depuis 2015, l’approche de CQRDA à grandement évolué.

« Nous avons fait un passage obligé un peu difficile, car, pendant 23 ans, le modèle d’affaires subventionné avait un budget annuel les petits projets, les petites interventions dans les PME surtout avec des organismes publics, des centres de recherche et des universités. Tout cela est encore vrai, mais ça a beaucoup changé. Le gouvernement a décidé en 2015 de procéder à un changement pour que le CQRDA devienne l’un des neuf regroupements sectoriels de recherche industrielle du Québec (RSRI) », explique Gilles Déry, président-directeur général du CQRDA.

« Nous sommes passés d’un modèle de subvention d’un petit programme relativement simple de contributions maximales remboursables de 100 000 $ par projet par année à un modèle où l’on peut accorder une subvention non remboursable pouvant aller à 1,5 M$ sur trois ans. La taille des projets où l’on peut intervenir a grossi. On allonge aussi la période de subvention, car dans le passé, un projet qui prenait trois ans nécessitait de recommencer la demande d’aide chaque année », précise M. Déry.

Projet pilote

D’autre part, de concert avec le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI), le CQRDA a élaboré et testé un programme pilote depuis janvier dernier, désigné sous le vocable de Programme de soutien innovation aluminium (PSIAL). Ce programme de financement s’adresse aux entreprises de l’industrie de l’aluminium (transformateurs, équipementiers, etc.) qui désirent accomplir des activités de recherche et de développement, avec ou sans la collaboration d’un centre de recherche.

« Le PSIAL permet aux entreprises d’effectuer les travaux de recherche en tout ou en partie à l’interne. Le programme encourage aussi la collaboration avec les centres de recherche publics membres de QuébecInnove en bonifiant le taux de contribution financière. Les projets doivent également contribuer à la formation de relève technique. À cet effet, un stagiaire doit être impliqué dans les activités de recherche. Le taux d’aide financière peut atteindre 50 % des dépenses admissibles jusqu’à concurrence de 50 000 $. Il s’agit d’un levier super intéressant et la réponse des besoins de ce projet pilote assure la pérennité du programme à la même hauteur pour les deux prochaines années », affirme le PDG qui a succédé à Luc Boudreault en 2016.

Lors de sa première année, le PSIAL a obtenu un grand succès alors que 17 projets ont été recommandés au MEI pour un total de subventions de 673 000 $.

Autres programmes

En collaboration avec le Centre d’entrepreneuriat et d’essaimage de l’Université du Québec à Chicoutimi (CEE-UQAC), le CQRDA a contribué financièrement au Programme de développement technologique dans le secteur de l’aluminium 2018-2019 (PDTA), permettant à six étudiants de réaliser un stage en entreprises. De ce nombre, cinq ont été embauchés par les entreprises d’accueil. Depuis la création de ce programme spécifique aux entreprises du milieu de l’aluminium par le CEE-UQAC, le CQRDA a injecté 332 500 $. À ce jour, 37 stagiaires ont été recrutés. Depuis 2007, le PDTA a atteint un taux de placement de plus de 43 %.

Le CQRDA a lancé également son deuxième appel de projets dans le cadre du programme INNOV-R pour soutenir la recherche collaborative visant le développement de technologies innovantes contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec. Le maximum de l’aide est de 500 000 $ par année sur une période de trois ans.

Commercialisation

De plus, le CQRDA est le seul regroupement sectoriel au Québec à offrir aux entreprises membres un programme de soutien à l’innovation de l’aluminium (FIAL). Les entreprises peuvent donc bénéficier d’une aide financière pouvant atteindre
50 % des dépenses admissibles jusqu’à concurrence de 50 000 $. « Avec ce programme, les entreprises ont un coût minime à débourser pour travailler en collaboration avec des centres de recherche. La demande était vraiment présente dans le milieu, de sorte que dès la première année, 17 projets ont été approuvés », affirme M. Déry.

Par ailleurs, PARTENAR-IA est le premier appel de projets concerté en intelligence artificielle visant à déployer du financement dans des secteurs industriels ciblés. Parmi les faits saillants de ce nouveau programme, la subvention maximale est de 500 000 $ par projet et l’aide financière maximale est de 40 % des dépenses admissibles des projets.

Liens avec les autres organismes

En ce qui concerne les liens que le CQRDA entretient avec les organismes de la Vallée de l’Aluminium, Réseau Trans-Al et Alu Québec, ils se sont beaucoup améliorés, selon le PDG, Gilles Déry.

« Il n’y en avait pas comme tel, mais moi, je crois en la nécessité de collaborer et c’est le message que j’ai passé. L’ennemi n’est pas au Québec, mais à l’extérieur de la province. Parfois, ça peut faire mal de transférer un projet ailleurs, mais il faut le faire. Nous devons travailler ensemble sur différents projets. On va organiser sous peu le Salon de la Vallée l’Aluminium 2020. Les quatre organisations mettent l’épaule à la roue pour assurer le succès et ça, c’est nouveau. On a aussi des représentants, administrateurs ou observateurs de chacune des organisations, pour s’assurer que l’information circule entre elles et qu’on arrête de se regarder comme des chiens de faïence, mais comme des collaborateurs, des chums. On voit une évolution significative depuis trois ans. Nous sommes tous membres de chacune des organisations. »

Quelques chiffres

855 : Projets de R et D financés

30 : Millions de dollars investis dans la R et D

169 : Millions de dollars investis par les partenaires à la R et D

170 : Membres et associés

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