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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – L’entreprise A3 Surfaces fait beaucoup parler d’elle, surtout depuis son passage à l’émission Découverte diffusée à Radio-Canada. Si le projet d’aluminium antimicrobien est sur le point de se concrétiser, il résulte d’un long travail de la part de l’équipe. Des efforts importants, qui se sont notamment appuyés sur le soutien d’un partenaire tel que Rio Tinto par le biais de son bureau de Développement économique régional (DER).

Rio Tinto et A3 Surfaces collaborent depuis 2015. En entrevue Emmanuel Bergeron, le directeur du DER, souligne que la stratégie privilégiée par son équipe pour ce type de projet est d’agir en complémentarité avec les autres organismes d’aide aux PME comme Promotion Saguenay, la CIDAL, la SVA ou encore le MEI. Il précise d’ailleurs que Rio Tinto n’est donc pas celle qui est la plus généreuse en termes de contribution financière. Son rôle principal n’étant pas celui du bailleur de fonds, elle se concentre toutefois à intervenir à des moments clés, notamment avec de l’aide technique ou stratégique dans le développement de la jeune firme.

« Les entreprises nous approchent parce que nous avons un bon réseau de contacts dans la région et dans l’industrie. Notre stratégie consiste à aider les projets innovants comme celui d’A3 Surfaces et d’être les premiers à financer. Ce point est bien important, parce que cela donne de l’air aux entrepreneurs dans la planification de leur plan d’affaires, mais aussi, entre autres, ça donne un essor au projet en apportant une certaine crédibilité à celui-ci. Avec le soutien d’un grand groupe comme le nôtre, il est plus facile pour une firme d’approcher par la suite des banques ou des organismes subventionnaires. »

Une aide personnalisée

Pour une société avec une technologie innovatrice, comme c’est le cas d’A3 Surfaces, Rio Tinto peut être perçu comme un partenaire idéal. C’est que le groupe minier possède une boite à outils fort intéressante et diversifiée. Il peut ouvrir son réseau, permettre l’accès à son département de recherche et développement et il peut même rendre disponibles des ressources à l’interne, comme ses experts du département commercial. « Dans le cas précis d’A3 Surfaces, nous les avons accompagnés dans le projet de la chambre antimicrobienne à l’hôpital de Chicoutimi, sur trois aspects : en investissant de l’argent (85 000 $), en établissant les contacts avec les gens du réseau de la santé et en apportant notre expertise au niveau de la coordination. En ce moment, nous les accompagnons dans les démarches règlementaires entourant leurs produits. Nous sommes très fiers du rayonnement qu’ils apportent à la région. Une fois le projet démarré, il sera difficile d’effectuer la traçabilité entre le métal qu’ils vont produire et le nôtre. Notre intérêt, c’est la visibilité et la démonstration de tout ce qu’on peut faire avec l’aluminium, qui sera bénéfique pour notre industrie. »

Approbation de Santé Canada

Le projet pilote de chambre d’hôpital antimicrobienne d’A3 Surfaces vient d’obtenir l’aval de Santé Canada. Mais tous s’entendent pour dire que le produit, s’il est homologué par l’organisme fédéral, connaîtra probablement un grand succès. Il est toutefois difficile d’évaluer le potentiel d’affaires de ce marché, puisque le produit pourrait se retrouver dans différents dispositifs, allant de la poignée de porte d’un restaurant aux implants chirurgicaux d’un patient. Le défi qui attend les membres de A3 Surfaces sera de développer le bon modèle d’affaires pour répondre aux multiples besoins. Pour ça, l’équipe de A3 Surface pourra compter sur le support du DER, qui prévoit continuer son mentorat auprès de la firme, selon Emmanuel Bergeron.

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