Dominique Savard
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Dominique Savard

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Profil économique 2020 de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est, la relance à l’ordre du jour ! publié dans notre édition du mois de juin.

ALMA – Malgré les inquiétudes et les pertes financières causées par la COVID-19, notamment au secteur de l’industrie touristique, la coordonnatrice principale de Tourisme Alma-Lac-Saint-Jean (TALSJ), Virginie Brisson, affirme que cette crise amène malgré tout son lot d’opportunités intéressantes pour les entreprises touristiques et les consommateurs.

« Cette crise stimule la créativité et l’innovation chez les entrepreneurs et il y a des tendances qu’on observe dans le monde qui touchent aussi notre industrie touristique. Le consommateur va changer ses priorités en se tournant vers les produits qui sont pertinents et bénéfiques pour lui. Je pense ici à l’éveil incroyable pour la vente et l’achat en ligne. La crise nous oblige à un virage numérique qui était déjà nécessaire et les entreprises touristiques qui ne sont pas accessibles par le biais d’Internet devront prendre ce virage obligatoirement. L’achat local est aussi vrai en tourisme. Le consommateur va être sensible à encourager les entreprises de proximité et ça vaut aussi pour les expériences touristiques. Il faut saisir ce momentum », explique Mme Brisson.

Réserver directement

À titre d’exemple, l’industrie se mobilise pour encourager la clientèle à réserver directement auprès des prestataires de services (hôteliers, attractions, etc.) par le biais d’applications numériques faciles d’utilisation. « La situation motive les hôteliers à trouver une manière de vendre directement aux clients sans passer par les agences en ligne (Expédia, Booking, etc.) afin d’éviter que les millions en commissions quittent l’économie québécoise, ce qui permet aussi d’augmenter les revenus des hôteliers québécois. Par des mesures sanitaires qui seront normalisées, les hôtels doivent saisir l’occasion de devenir un gage de sécurité comme lieu de séjour des visiteurs et, ainsi, se démarquer de l’hébergement collaboratif (Air BNB par exemple). »

Mme Brisson ajoute que des changements sont attendus aussi en matière de tourisme d’affaires, bouleversant les pratiques. « Des alternatives aux rassemblements doivent être envisagées pour permettre de générer des revenus pour les destinations. La formule hybride deviendra très populaire en facilitant la participation à distance des délégués. Les hôteliers et les fournisseurs d’équipements audiovisuels de la région doivent s’adapter et offrir cette formule aux organisateurs d’événements d’affaires. »

D’autres opportunités

D’autres opportunités de changement qui touchent notamment les voyages de proximité et le tourisme durable s’offrent aussi à l’industrie. « Avec la fermeture des frontières et la prudence des voyageurs, certains voyagistes spécialisés en expéditions et forfaits d’aventure à l’international mettent leur expertise au profit de forfaits thématiques plus nichés au Québec pour les Québécois. On voit apparaître de nouveaux voyagistes et réceptifs spécialisés en nature, aventure, tourisme durable, bien-être et ressourcement. Déjà, des agences de voyages spécialisées en tourisme d’aventure (ex : Karavaniers) s’associent à des entreprises touristiques régionales pour concocter des circuits, allant d’une expédition de kayak de mer à la descente de rivière en canot, en passant par de longues randonnées. Certains sortent complètement des sentiers battus et proposent des circuits inusités pour faire découvrir le Québec autrement. Aussi, Tourisme Alma-Lac-Saint-Jean travaille une stratégie visant davantage à stimuler la population locale à visiter les entreprises touristiques du secteur au cours des prochains mois », précise la coordonnatrice principale.

Par ailleurs, Virginie Brisson encourage les entreprises et les organisations à miser davantage sur le respect des principes du développement durable et des mesures d’atténuation du réchauffement climatique. « Il y a là une opportunité indéniable pour le Québec et le Saguenay–Lac-Saint-Jean pour se positionner comme leader mondial du tourisme durable (énergie, transports, etc.). De nouveaux projets touristiques durables, l’image de marque de la région et sa réputation (accueil légendaire, grands espaces, plans d’eau, vélo, etc.) permettraient de concrétiser ce positionnement. La MRC Lac-Saint-Jean-Est compte déjà plusieurs entreprises pouvant tirer avantage de ce positionnement en agrotourisme, culture, tourisme d’aventure, parc national, etc. »

Clientèle internationale

Nous savons que la clientèle internationale ne sera pas au rendez-vous en 2020. Celle-ci représente en moyenne 15 % au Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Beaucoup de consommateurs ont vu leur voyage annulé et se voient offrir un crédit voyage accompagné de conditions restrictives. Le consommateur sera davantage prudent à l’avenir. Une opportunité est d’uniformiser les conditions d’annulation pour les voyageurs, incluant les compagnies aériennes canadiennes. Cette possibilité serait un avantage concurrentiel pour le Québec et le Canada, permettant d’encourager les réservations précoces des visiteurs internationaux lors de la reprise. »

L’avantage des grands espaces

Les grands espaces, les parcs, les plans d’eau jouent en faveur de la région, selon Virginie Brisson. « Le Saguenay–Lac-Saint-Jean est bien positionné, en plus de notre réputation de région accueillante. En même temps, nous avons un défi à relever en raison de la crainte de la clientèle locale de voir arriver les touristes des grands centres pendant la pandémie. C’est notre rôle de les rassurer en appliquant les normes sanitaires pour rassurer tout le monde. À Tourisme Alma-Lac-Saint-Jean, notre travail c’est que notre MRC soit la plus séduisante possible pour qu’il y ait le plus de choses à faire possible et pour que le client reste ici le plus longtemps possible... »

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