Dominique Savard
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Dominique Savard

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « La MRC de Maria-Chapdelaine, une économie grandeur nature ! », publié dans notre édition du mois de mars.

DOLBEAU-MISTASSINI – « L’agriculture est un fleuron de la MRC de Maria-Chapdelaine. On ne parle pas assez d’agriculture, même si c’est un domaine très dynamique, très actif et qu’il se brasse énormément de choses avec nos 307 entreprises sur le territoire », déclare François Potvin, le conseiller au développement agricole de la MRC du préfet Luc Simard.

« Nous avons beaucoup de familles qui vivent de l’agriculture. Si on regarde le marché des terres, je n’ai jamais vu un producteur mettre une pancarte à vendre. Le marché est très agressif dans l’achat des terres et pas mal toutes sont en production », ajoute M. Potvin du même souffle.

Évidemment, le bleuet sauvage est la principale culture du territoire avec 49 % de la superficie de la production du Québec, ce qui lui vaut le titre de la capitale du bleuet sauvage. La pomme de terre de semence est un autre créneau développé principalement dans les secteurs Péribonka et Sainte-Marguerite. « Il s’agit d’un créneau très particulier, car ce n’est pas donné à tous de pouvoir faire de la pomme de terre de semence.

« Les normes phytosanitaires compliquent la culture, car ça prend un secteur exempt de parasite ou un traitement quelconque pour éviter toutes les contaminations. Ce sont des semences qui sont transférées dans d’autres provinces et pays pour ensemencer les champs. C’est géré conjointement par le ministère de l’Agriculture (MAPAQ) et Agroalimentaire Canada. Notre isolement géographique garantit de meilleures conditions phytosanitaires (contaminations interterritoriales) », précise M. Potvin.

Autres cultures populaires

La production de lait demeure un bon secteur de la MRC avec une soixantaine de producteurs. Selon le conseiller au développement agricole, il y en a moins qu’il y a quelques années, mais il y a plus d’animaux et de superficie en production.

« Les entreprises se sont optimisées, notamment grâce à la technologie. Pour mieux comprendre, uniquement dans le secteur de Normandin, on retrouve 13 entreprises laitières qui ont des robots de traite. Il s’agit d’installations de plus de 1 M$ pour automatiser la traite. Ça permet d’améliorer la production et les rendements en plus de faire face au manque de main-d’œuvre. »

Dans la production des petits fruits, outre le réputé bleuet sauvage, les particularités nordiques de la MRC de Maria-Chapdelaine font en sorte que la culture de la canneberge est exclusive au secteur, alors que les vergers de camerises sont de plus en plus populaires.

La production et le traitement des grandes cultures (blé, avoine, orge et canola) sont aussi à la hausse du côté des producteurs qui se concentrent dans ce secteur. « C’est dû à l’avancement de la technologie, avec l’optimisation de la machinerie, et à la présence des centres de transformation et de traitement. Nous avons de tels centres dans la MRC de Maria-Chapdelaine comme Nutrinor et le centre de grains MJ de Normandin. Ils sont nécessaires, car c’est bien beau de produire les céréales, mais il faut être en mesure de les traiter et nous avons la chance d’avoir ces endroits pour le faire chez nous », affirme François Potvin.

Des services publics

Par ailleurs, des services publics de soutien aux producteurs agricoles tels que L’Arterre, le Soutien psychologique aux agriculteurs et la Coopérative de main-d’œuvre sont donnés ou soutenus par la MRC. L’Arterre est une stratégie provinciale pour favoriser la relève agricole. L’objectif est de créer un maillage entre les producteurs qui se cherchent une relève et les jeunes agriculteurs qui veulent s’installer dans une entreprise existante.

François Potvin agit comme agent de maillage dans pour la MRC, c’est-à-dire qu’il fait le lien avec les autres ressources pour obtenir des ententes. « Le but n’est pas de créer un maillage à tout prix, mais le bon. La stratégie est en place chez nous depuis le mois d’octobre dernier et déjà le processus est commencé avec une dizaine d’inscriptions d’un côté comme de l’autre. »

Le soutien psychologique de la Fondation provinciale au cœur des familles agricoles a permis l’embauche d’un travailleur de rang, le pendant du travailleur de rue dans les villes.

« L’agriculture est un monde isolé et c’est plus difficile de déceler la détresse. En plus du travailleur de rang, il y a aussi un réseau de sentinelles avec les gens du milieu qui sont mieux placés pour connaître ceux qui ont besoin d’aide. Quant à la Coopérative de main-d’œuvre, c’est un projet qui va commencer incessamment. Il y a des coopératives de machineries agricoles pour faciliter l’achat et le partage d’équipements et sur le même principe, un réseau d’employés formés permettra à un producteur qui a besoin de main-d’œuvre sur une courte période de faire appel à ce service », laisse tomber le conseiller au développement agricole.

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