Auteur

Jonathan Thibeault

L’équipe d’Informe Affaires est fière de vous présenter, en partenariat avec la Société de la Vallée de l’aluminium, cette thématique dédiée à la grappe industrielle qui œuvre dans la production, la transformation et la valorisation de l’aluminium. Dans ces pages, nous vous présenterons un contenu axé sur l’avenir de cette industrie et comment les différents acteurs régionaux s’assurent de maintenir la réputation de leader qu’ils ont su se forger au cours des dernières décennies. L’avènement de la production d’aluminium vert et l’ouverture de nouveaux marchés seront des piliers qui permettront d’assurer la pérennité de cette industrie dans notre région, tout en permettant à nos entreprises de consolider et de développer une expertise et un savoir-faire reconnus à l’échelle internationale. Bonne lecture!

La Rédaction.

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Espace aluminium, un regard tourné vers l’avenir ! » publié dans notre édition du mois d’octobre.

SAGUENAY —Réélue pour un troisième mandat à la présidence de la Société de la Vallée de l’aluminium (SVA), Carole Chapdelaine marque d’un trait rouge la productivité des entreprises pour demeurer compétitive. « Le plus gros enjeu, c’est de demeurer compétitif au niveau des marchés. On n’est pas sans savoir qu’on produit l’aluminium le plus cher au monde. Oui, c’est plus vert et il y a de l’innovation, mais c’est plus cher », dit-elle en introduction d’entrevue.

Celle qui est directrice de l’Usine Lapointe, propriété de l’Italienne Prysmian Group, connaît très bien les enjeux qui touchent l’industrie. La main-d’œuvre figure parmi les enjeux pouvant miner la compétitivité. « Du côté des emplois, on sait que les travailleurs et le milieu syndical veulent à tout prix sauvegarder les emplois. Par contre, dans un contexte où il faut à tout prix demeurer compétitif et qu’un manque de travailleurs nous touche tous de plein fouet, il faut s’adapter. Si on ne fait rien, on va manquer le bateau et ce n’est pas ce qu’on souhaite », explique-t-elle.

Il faut accélérer l’automatisation

Selon Carole Chapdelaine, les entreprises sont craintives face au départ imprévu d’employés dans un contexte où il existe un jeu de chaise musicale entre les employeurs. « Si tu me demandes le plus grand enjeu au Québec en cette relance économique post-covid, la main-d’œuvre est le plus fort enjeu. Les PME vont regarder les plus grandes et se disent “est-ce qu’ils vont encore en voler dans ma cour ?”. La migration d’employés existe et ça peut faire mal. Et pour pallier cet enjeu, tu dois prendre le taureau par les cornes et tu dois t’adapter. C’est pour cette raison qu’il faut penser à la transformation numérique de l’industrie. C’est inévitable », affirme la volubile présidente de la SVA. « Si on regarde l’histoire, personne ne voudrait retourner en arrière. Il y a toujours eu des réticences. On s’est toujours adaptés et c’est pour poursuivre l’évolution qu’il faut avoir l’audace de nous transformer. Des emplois, il y en aura toujours, mais les spécialités peuvent être différentes qu’au siècle dernier », ajoute-t-elle.

Encourager l’innovation

Dans une optique où l’économie circulaire peut très bien s’intégrer à l’intérieur de l’industrie, Carole Chapdelaine croit qu’il faut profiter des besoins du milieu pour innover et devenir chef de file dans des spécialités qu’on a autrefois laissées tomber. « Toutes les entreprises commencent à avoir des défis de développement durable. On entend de plus en plus parler de revalorisation. Dans un projet, on peut maintenant en retrouver plusieurs. Dans l’emballage en aluminium, il existe plusieurs formes pour réduire l’utilisation du plastique et de la styromousse. Stobia est un bel exemple. Ils profitent d’une recrudescence de la demande des restaurateurs pour transformer des feuilles d’aluminium pour en faire des contenants. »

Poursuivre les efforts

La présidente de la SVA salue au passage l’audace des équipementiers régionaux qui tirent leur épingle du jeu face à la quatrième révolution industrielle, comme elle la nomme. « Nous sommes vraiment fiers de les voir évoluer dans ce monde en constant changement. Ces entreprises profitent des besoins de l’industrie, tout en créant de la valeur dans la région », souligne-t-elle, précisant du même souffle que la Société de la Vallée de l’aluminium compte solidifier les liens qui se sont tissés au fil des ans auprès des différents acteurs. « Nous tombons bientôt dans notre période de renouvellement et de planifications stratégiques, autant à la SVA et au Créneau d’excellence. On veut continuer à épauler les entrepreneurs et entreprises régionales. En ce sens, c’est évident que nos partenaires comme le DÉR de Rio Tinto jouent un rôle majeur pour nous et on les en remercie », conclut-elle.

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