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Jonathan Thibeault

La Société des fabricants régionaux (SFR) s'inscrit en faux contre les arguments avancés par la multinationale McDonald's pour justifier l’arrêt de l’approvisionnement en produits laitiers chez Nutrinor. En entrevue à Informe Affaires ce matin (24-1-18 NDLR), Christian Fillion, le président de la SFR, estime inappropriée la raison sur laquelle s'appuie la chaîne pour étayer cette décision, à l'effet de conserver la « constante de la qualité ou du goût des produits d'un océan à l'autre ».

Bien que le président de la SFR soit conscient que la décision de McDonald's n'aura pas d'impact significatif sur le chiffre d'affaires de Nutrinor, il s'agit pour l'organisme d'une question de principe. La direction de la SFR s'est d'ailleurs entretenue, au cours des dernières heures, avec monsieur Yves Girard, chef de la direction du transformateur laitier, et lui a assuré du soutien de la SFR pour assurer la mobilisation d’un maximum d’intervenants, de regroupements et d’associations de la région pour dénoncer cette situation qui pénalise un de nos importants fabricants régionaux.

Ne pas pénaliser les franchisés

« Bien entendu, ce n'est clairement pas une décision des franchisés et il ne faut pas que leurs entreprises soient pénalisées par une prise de position de chaîne. Toutefois, nous estimons que la décision de McDonald’s de centraliser son approvisionnement n’a rien à voir avec le prix ou la qualité du produit de

Nutrinor (...) il est évident que ce virage vise à faciliter le travail du responsable des approvisionnements en n’ayant qu’un seul fournisseur le système. Malgré ce fait, en tant que communauté d’affaires, nous devons donner un signal clair et fort que les emplois et producteurs régionaux doivent être pris en compte, à qualité et prix équivalents. Si on laisse tomber et qu’on n’en parle plus, dans quelques jours, d’autres entreprises feront la même chose et, au final, le Saguenay–Lac-Saint-Jean sera le grand perdant à la loterie de la centralisation. Beaucoup d’entreprises se sont dotées d’une politique d’achat régional, mais il y a encore du chemin à faire et c’est ce à quoi la SFR travaille », lance Christian Fillion.

Le cas d'Ubisoft

Le président de la Société des fabricants régionaux explique également que, même s’il s’agit d’une multinationale, il est possible pour la SFR d'exercer une pression ou d'accompagner une entreprise pour l'inciter à acheter chez nous. Il donne l'exemple d'Ubisoft, récemment installée à Saguenay, qui a confirmé sa volonté d’acheter en région et qui s'est assurée d'avoir la collaboration de la SFR pour la mettre en relation avec des fournisseurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

« La SFR a eu des discussions avec la direction d’Ubisoft. On les a aidés dans le choix des entrepreneurs en leur facilitant l’accès à la banque de données régionale des entreprises, notamment pour l'enseigne, ainsi que l’approvisionnement en fruits et divers produits pour leurs employés », assure Christian Fillion.

À propos de la SFR

Rappelons que la SFR œuvre à contribuer activement à la prospérité des entreprises du Saguenay–Lac-Saint-Jean ainsi que valoriser, former et réseauter nos fabricants, équipementiers et fournisseurs depuis 25 ans. De plus, un des fers de lance de la SFR consiste à faire connaître, par l’éducation et la promotion, l’importance de l’achat local afin de créer un impact régional. Pour l'organisme, chaque achat régional participe au dynamisme économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

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