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Karine Boivin Forcier

ROBERVAL – Passionnée de chevaux depuis l’enfance, Kathleen Gagnon a choisi un métier non-traditionnel pour pouvoir vivre de sa passion : la maréchalerie. Elle s’est ainsi lancée en affaires comme maréchale-ferrante en février.

Spécialistes du pied et des sabots des chevaux, les maréchaux-ferrants ont pour mission d’en réaliser les soins. Mme Gagnon effectue ainsi le parage et le ferrage normal. Elle est également sensibilisée au ferrage correctif ou pathologique. « Au Québec, c’est une formation de six mois. Ensuite, le but, c’est de devenir apprenti, mais en région, ce n’est pas évident. J’essaie donc de travailler le plus possible avec d’autres maréchaux-ferrants, en plus d’aller à des cliniques et de suivre des formations supplémentaires pour aller chercher les meilleures compétences possibles », indique la jeune entrepreneure, qui a suivi le cours à l’Institut de technologie agroalimentaire à La Pocatière en 2016.

Une dizaine dans la région

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, on compte environ une dizaine de maréchaux-ferrants, dont quatre référencés sur le site de l’Association des maréchaux-ferrants du Québec (AMFQ), et Mme Gagnon est la seule femme parmi ces derniers. « C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de femmes, je n’en connais pas beaucoup qui font ce métier », souligne Kathleen Gagnon, qui rappelle qu’il s’agit d’un travail exigeant physiquement. Le maréchal-ferrant doit également être capable de travailler les fers commerciaux pour les adapter aux chevaux, en plus de pouvoir fabriquer un fer à partir d’une barre de métal, ce qui nécessite d’utiliser une forge. « Je suis en mesure de travailler les fers pour les ajuster au pied du cheval ou d’en réaliser de A à Z pour l’animal », mentionne-t-elle.

Mme Gagnon explique qu’elle se déplace beaucoup, pour se rendre effectuer ses tâches dans les écuries ou chez les propriétaires de chevaux. « Pour l’instant, je travaille surtout pour des particuliers et un élevage. Je couvre tout le Lac-Saint-Jean, surtout le Haut-du-Lac, mais je peux me rendre au Saguenay si on me le demande », précise la maréchale-ferrante, qui transporte sa forge avec elle sur la route.

Selon la maréchale-ferrante, il y a de la place dans la région pour ce métier. « Autour du Lac, il y a quand même un besoin, parce que les maréchaux-ferrants qui y sont implantés ont majoritairement déjà leur clientèle », explique-t-elle. Kathleen Gagnon travaille actuellement à se faire connaître et à créer sa clientèle, ce qui se fait surtout par le bouche-à-oreille. « Les gens, leur cheval, c’est leur bébé. Ils veulent savoir avec qui ils font affaires. Quand j’ai un nouveau client, c’est toujours quelqu’un qui m’a référée, ou encore d’autres maréchaux-ferrants », ajoute-elle.

Dans les prochaines années, Mme Gagnon souhaiterait aller chercher la certification de la American Farriers Association. Elle prévoit aussi ajouter l’entraînement de chevaux à ses services, puisqu’elle possède une bonne expérience dans le domaine, qu’elle se déplace déjà chez ses clients et a eu des demandes à cet effet.

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