Auteur

Karine Boivin Forcier

DOLBEAU-MISTASSINI – La Chambre de commerce et d’industrie de Dolbeau-Mistassini (CCIDM) dénonce vivement la décision de Loto-Québec de remettre la gestion du kiosque de loteries des Promenades du Boulevard à un organisme de Saguenay, le Théâtre La Rubrique. En entrevue à Informe Affaires cet après-midi (30-01-2018), le président de la CCIDM, Dominic St-Pierre, n’a pas mâché ses mots à propos du processus de sélection, qu’il qualifie de « peu professionnel et [manquant] de sérieux ».

La CCIDM effectuait la gestion du kiosque de loteries des Promenades du Boulevard à Dolbeau-Mistassini depuis mai 2008, mais perdra ce contrat à compter du 1er mars 2018 en raison d’une réorganisation du mode d’exploitation du réseau des kiosques entamée par Loto-Québec. Elle a été informée de la décision fin novembre, mais peine à trouver des explications depuis. « On essaie d’avoir des réponses depuis novembre. On n’est pas capable d’avoir de réponse. […] C’est fait à la bonne franquette », indique Dominic St-Pierre.

La CCIDM multiplie maintenant les démarches pour se faire entendre, notamment auprès des élus. « Un moment donné, on va avoir des réponses. On a demandé l’appui du député de notre secteur, Philippe Couillard, qui est aussi le Premier ministre, et du député fédéral, M. Hébert, pour voir ce qu’il y a à faire », affirme le président de la CCIDM.

M. St-Pierre s’attend à avoir des réponses rapidement des deux paliers de gouvernement, puisque la CCIDM a discuté avec l’attaché politique de Philippe Couillard, qui s’est dit sensible à la situation. Quant à Richard Hébert, il a pris connaissance du dossier et « il est lui aussi curieux de voir quelles vont être les réponses données ».

La CCIDM a également reçu les appuis du conseil municipal de Dolbeau-Mistassini et de la municipalité régionale de comté (MRC) Maria-Chapdelaine. « Pour nous, c’est inacceptable, parce que c’est un revenu majeur pour les organisations du milieu. La personne qui a pris cette décision-là, dans un bureau de Québec ou Montréal ne se rend pas compte de ce que ça peut faire ici », a déclaré le maire, Pascal Cloutier, par voie de communiqué.

Changements au mode d’exploitation

Alors qu’ils étaient auparavant répartis à plusieurs organismes locaux, neuf kiosques du Saguenay–Lac-Saint-Jean ont été regroupés en deux réseaux. Le premier comprenait, outre le kiosque de Dolbeau-Mistassini, un kiosque de Jonquière, un d’Alma et un de Chibougamau. L’autre regroupait des emplacements à Jonquière, Chicoutimi et Alma.

Les organismes qui voulaient obtenir la gestion devaient appliquer pour gérer un réseau, plutôt qu’un seul kiosque comme c’était le cas auparavant. « On a pris part au processus, mais on contestait les changements depuis le début », précise le président de la CCIDM.

Seul le kiosque de Roberval a été exclu des regroupements, puisqu’il possédait une entente particulière, selon les informations obtenues par la CCIDM. « ‘Mais ils ne sont pas capables de nous répondre à savoir exactement pourquoi [ils ont été exclus] », note Dominic St-Pierre

La CCIDM déplore que l’organisme sélectionné pour gérer le réseau comprenant le kiosque de Dolbeau-Mistassini n’avait jamais géré de kiosque de loteries auparavant. « Juste à la base, pourquoi ils n’ont pas choisi un [organisme] qui était déjà en opération », questionne M. St-Pierre.

Perte de revenus

Pour la CCIDM, il s’agit d’une perte de revenus, de même que pour le Groupe Espoir, un organisme regroupant des familles vivant avec un enfant ou un adulte ayant une défiance intellectuelle, physique, multiples ou un trouble du spectre de l’autisme, auquel la CCIDM versait 40 % des profits du kiosque. « Les organismes du milieu se cherchent du financement et là, ils perdent du financement à cause d’une décision bureaucratique », souligne Dominic St-Pierre.

La Chambre de commerce réclame de Loto-Québec qu’elle revienne sur sa décision et lui permette de conserver la gestion du kiosque des Promenades du boulevard. Elle rappelle qu’elle a toujours maintenu une saine gestion et que le kiosque était rentable, alors que les profits étaient conservés dans la communauté locale.

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