Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « La Construction, à l’aube des grands projets industriels régionaux » publié dans notre édition du mois de février.

SAGUENAY – L’industrie du béton préparé est un des grands employeurs dans le domaine de la construction au Québec. Toutefois, la région ne cumule que 1,90 % de ses emplois. Portrait d’un secteur méconnu au pays de l’aluminium et du bois d’œuvre.

Lorsqu’on parle de béton au Saguenay–Lac-Saint-Jean, il est difficile de ne pas aborder le cas de Béton préfabriqué du lac (BPDL). Cette entreprise d’ici qui a participé à la construction d’une centaine de projets un peu partout sur la planète. Toutefois, lorsque le béton n’est pas livré en bloc prêt à l’assemblage, il doit être coulé sur une armature d’acier ou encore dans un coffrage.

Ce procédé qu’on nomme le béton préparé représente un pan important du domaine de la construction puisqu’il génère plusieurs emplois directs et indirects au Québec. De nombreux quarts de métier s’y rattachent comme les ferrailleurs, soudeurs, arpenteurs, coffreurs, etc.

Le béton en chiffre

Selon le rapport Portrait du secteur du béton préparé au Québec paru en janvier 2019 et produit par les professeurs Julien Martin (PhD) et Florian Mayneris (PhD) du département de sciences économiques de l’école de gestion (ESG) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) pour le secteur du béton préparé on dénombre au moins 140 000 emplois, dans la province. Ces postes sont répartis chez les fabricants, les fournisseurs et les utilisateurs dans la construction. Une force de travail qui compte pour 3,5% de l’économie québécoise.

Toujours selon le rapport, le salaire médian de ce secteur est d’environ 39 800 $ par année. Une donnée intéressante puisqu’elle révèle que les salaires y sont plus élevés de 16 % comparativement à d’autre domaine et activité de la construction.

Pour la répartition du travail, les deux professeurs en science économique remarquent que le secteur du béton préparé est moins centralisé que d’autres emplois. En effet, la région de Montréal concentre 50 % de l’emploi québécois, tout secteur économique confondu, mais elle ne regroupe que 38,7 % de l’emploi lié à la fabrication du béton préparé. Cette décentralisation serait imputable du fait de la faible transportabilité sur de longues distances de ce matériau.

Le béton préparé au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Dans la région, selon Le portrait de la ressource minérale du Saguenay–Lac-Saint-Jean publié par la Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire (CRRNT) de 2011, les sols de Saint-Félicien, Roberval, Chambord, Métabetchouan, Saint-David-de-Falardeau et Saint-Honoré contiendraient des calcaires de Trenton. Ces roches sont des matériaux utiles pour la fabrication du béton. C’est pourquoi, nous avons ici, plusieurs carrières dédiées à l’extraction de minerais et de sable pour, entre autres, le béton préparé.

Or, selon le rapport Portrait du secteur du béton préparé au Québec de 2019, nous sommes l’une des régions qui emploient le moins de travailleurs dans tous les secteurs confondus (emplois directs et indirects) du béton préparé avec seulement 1,90 % sur l’ensemble du Québec. Ce chiffre s’explique par la faible demande régionale. Il y a peu de grands projets en cours présentement. Il est donc normal de trouver des pourcentages plus forts d’employabilité dans la région de Montréal (50,58 %) et de Québec (10,46 %) où des projets comme le pont Champlain, l’échangeur Turcot et les tours à condos favorisent la demande. Cependant, dans les prochaines années avec le projet minier de Métaux BlackRock, ou ceux d’Arianne et de GNL (si le BAPE l’autorise) la demande pour le béton préparé devrait croitre sensiblement.

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