Guy Bouchard
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Guy Bouchard

ALMA – Au même titre que toutes les entreprises de la région, le milieu de l’économie sociale vit aussi des heures difficiles dans la crise que nous subissons actuellement. C’est le cas de la Chaîne de travail adapté (CTA) d’Alma, un organisme employant des travailleurs avec des contingences physiques ou intellectuelles, dont le défi est double. Continuer à offrir des services d’entretien essentiels à ses clients, tout en protégeant ses ressources humaines déjà fragilisées par leurs limitations.

Pour Gilles Deschênes, le nouveau directeur général du CTA, qui a débuté son mandat à l’automne, un défi s’ajoute, soit celui de l’apprentissage d’un nouveau milieu de travail. « Depuis mon arrivée il y a 6 mois, ça n’a pas toujours été facile, surtout depuis quelques semaines avec la pandémie du COVID-19. Mais je ne regrette rien, j’ai décidé de consacrer au moins 5 ans de ma vie au CTA. Je me réalise vraiment là-dedans », assure l’homme qui est un préretraité de Rio Tinto. Gilles Deschênes confie toutefois qu’il se serait bien passé de cette crise, qui oblige l’organisation à être constamment sur le pied de guerre.

Une cellule de crise

Au cours des dernières semaines, les gestionnaires de la Chaîne de travail adapté ont mis sur pied une cellule de gestion de crise, qui se réunit quotidiennement pour ajuster la stratégie en fonction des événements et des demandes du gouvernement Legault. « On a mis en place en cellule de gestion de crise formée de nos principaux cadres. On se voit 45 minutes à une heure tous les jours et on conduit la crise, si je peux dire. Gilles Deschênes explique que l’expertise développée pendant sa carrière chez Rio Tinto est un atout pour faire face à la situation, mais que sa « jeune et dynamique équipe » de gestionnaires l’aide énormément dans ce contexte difficile.

Évaluer personnel et clientèle

Cette cellule de crise a mis en place deux outils pour s’ajuster aux exigences édictées par les gouvernements. Dans un premier temps il fallait faire l’évaluation complète du personnel et estimer la criticité de leur profil de limitation. Pour les protéger et s’assurer que ceux-ci ou leur entourage n’étaient pas à risque. « Nous avons dû en mettre à pied temporairement quelques dizaines d’employés, sur les 170 que compte la CTA, pour des annulations de contrats, mais aussi à cause de leurs limites physiques ou psychologiques. On a d’ailleurs dû fermer notre département d’ébénisterie, où nos travailleurs sont particulièrement vulnérables.

Le deuxième outil mis de l’avant par les gestionnaires de CTA, c’est l’analyse de la clientèle restante pour s’assurer que le personnel était en mesure de satisfaire de nouvelles demandes, notamment au chapitre de la désinfection des lieux de travail. « Certains clients étaient un peu en panique. On a eu de nombreuses demandes pour la désinfection des bureaux ou des équipements de travail, ce que nous ne faisions pas normalement. Nous avons été en mesure de nous ajuster, mais il a fallu former spécifiquement notre personnel sur les méthodes de désinfection et les encadrer étroitement. Nos chefs d’équipes ont dû s’assurer que nos ressources comprenaient bien les consignes et les appliquaient.

« Ça aurait été plus simple de tout fermer »

Gilles Bergeron confie que la solution la plus simple aurait certainement été de tout fermer et de mettre en chômage tous les travailleurs de la Chaîne de travail adapté. Mais cette idée a été vite écartée par les gestionnaires de CTA, puisque la mission sociale de l’organisme demeure prioritaire. « Notre enjeu était de garder le plus de monde possible au travail, tout en les protégeant. Nos gens sont heureux quand ils se sentent valorisés et là-dessus aussi, chaque geste compte. Je peux dire que je suis très fier de mon équipe de gestion, qui a fait un travail formidable notamment pour toutes les nouvelles exigences logistiques que ça amène. C’est sûr que cette année CTA va absorber des pertes. Mais le déficit sera largement compensé par le bien-être de nos employés.

Inf : ctasaglac.com

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