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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – Vous avez vu le film Avengers où les superhéros de Marvel se réunissent pour vaincre un ennemi commun ? Dans le film, l’esprit coopératif des protagonistes leur permet de sauver la planète. Et si nous faisions la même chose, mais dans le monde des affaires. Se pourrait-il que le modèle coopératif soit la solution pour les entreprises afin d’affronter les nouveaux défis ? Portrait d’un modèle d’affaires qui gagne en intérêt.

Pendant longtemps les coopératives étaient perçues comme surtout campées dans ces principaux secteurs: funéraire, agricole et bancaire. Les choses ont bien changé et maintenant le modèle d’affaires s’applique sur l’ensemble des secteurs économiques. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous sommes l’une des régions championnes dans ce type d’entreprise sociale. Au total, ce sont 109 coopératives, excluant celles d’habitations et financières, qui se développent sur notre territoire.

Quatre approches d’affaires

Il existe plusieurs types de coops : la coopérative de travailleurs actionnaires (CTA), la coopérative de travailleurs, la coopérative de producteurs (Nutrinor) et la coopérative de solidarité. Dans la région, on retrouve toutes les formes à l’exception de la CTA, alors que la plus populaire est celle de solidarité. Cette dernière est plus souple et elle permet de regrouper dans une même entreprise des consommateurs, des producteurs, des travailleurs et des membres de soutien. Ces caractéristiques lui permettent de rassembler un plus grand nombre d’acteurs dévoués à sa survie et sa pérennité.

Les banques plus clémentes

D’ailleurs sur le plan de la longévité l’entreprise coopérative excelle. Selon Dominic Deschênes, directeur régional de la Coopérative de développement régional du Québec (CDRQ), le taux de survie d’une coop après 10 ans est de 44% contre 20% pour une société privée. Cela serait dû aux valeurs intrinsèques qui constituent une coopérative. On note l’intelligence collective comme cause de succès à long terme. Mais également, la présence de comités et d’un Conseil d’administration permanent, qui offre une pluralité des voix lorsqu’il vient le temps de trouver des solutions et des idées. Sans compter que lorsque surviennent des périodes plus difficiles, les institutions financières seraient moins promptes à rappeler leurs prêts parce qu’elles seraient davantage clémentes envers les coops.

Pour le recrutement et la relève

Le format coopératif serait aussi une des solutions pour accéder à de la main-d’œuvre qualifiée. En effet, selon M. Deschênes, actuellement au Québec 40 projets de coopérative d’employeurs seraient en gestation. Ces entreprises sociales se seraient constituées pour fournir un service d’employés spécialisés à d’autres PME ou organisme. À court terme, une petite entreprise pourrait donc bénéficier d’un tel service pour ses besoins en ressources humaines. À long terme, ces organismes pourraient même engager un recruteur à l’étranger pour ramener des employés chez nous.

Par ailleurs, la relève dans la région est un enjeu primordial. Lorsqu’une entreprise n’a pas de repreneur à l’interne pour en assurer sa pérennité, elle doit souvent fermer ses portes. Sur une vingtaine de dossiers que traite actuellement la CDRQ, huit seraient des projets de relève. Le modèle coopératif pour la reprise de commerce est populaire. Premièrement, elle retire la pression mise sur un individu pour le rachat. Deuxièmement, elle conserve souvent l’équipe en place, donc le savoir-faire et, troisièmement, elle peut éviter la délocalisation et les licenciements.

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