Guy Bouchard
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Guy Bouchard

SAGUENAY – Gazoduq, une entreprise fondée il y a quelques mois au Québec agira à titre de partenaire du projet de GNL Québec pour la construction d’une conduite souterraine qui acheminera éventuellement le gaz naturel aux installations de l’Usine de liquéfaction projetée d’Énergie Saguenay, sur le site de Grande-Anse. Cette annonce constitue un jalon essentiel à la réalisation du projet global estimé à près de 10 G$ canadiens selon le conseiller aux relations avec la communauté de Gazoduq, Julien Neveu-Villeneuve. L’annonce en a été faite cet après-midi à 15 h. (5-11-18 NDLR)

En entrevue avec Informe Affaires l’homme confirme que les principaux actionnaires de Gazoduc sont les mêmes que ceux qui sont à l’origine du projet d’usine de liquéfaction de GNL soit James L. Illich et James W. Brayer. Il explique que ces deux fondateurs vont s’adjoindre rapidement d’autres investisseurs pour que le projet de conduite souterraine de 750 km entre Iroquois en Ontario et Saguenay, estimé à 4,5 M$ CAN, prenne son envol, pour constituer une entité complètement distincte de l’usine de liquéfaction.

« Ce sont déjà deux compagnies indépendantes. D’ailleurs il s’agit de deux expertises distinctes [Le transport du gaz et sa liquéfaction] et nous estimons que nous aurons rapidement des actionnaires et administrateurs différents lorsque le projet prendra son envol », assure-t-il. Il explique que le modèle de financement du projet s’appuiera notamment sur la base de garantie d’approvisionnement des clients. « Pour l’instant on a les fonds pour démarrer », confirme le porte-parole de Gazoduq.

Les consultations ont débuté

L’entreprise annonce par ailleurs que des consultations publiques formelles devraient débuter d’ici la fin de 2018 pour discuter avec les communautés et les parties prenantes qui seront touchées par le tracé de la conduite à être installée. Julien Neveu-Villeneuve confirme toutefois que des discussions ont déjà commencé avec certains groupes et les communautés autochtones présentes sur le territoire concerné.

L’organisation explique plus spécifiquement qu’elle prévoit construire son gazoduc dans un corridor entre le nord-est de l’Ontario et Saguenay, qui sera éloigné volontairement des zones densément peuplées, et qui prendra également en considération les nombreux milieux sensibles, tels que le secteur du Lac-Saint-Jean, du réservoir Gouin, du lac Abitibi. La protection des aires de répartition du caribou forestier ainsi que les secteurs d’intérêt récréatifs (ZEC, pourvoiries, etc.) seront aussi pris en compte.

L’équipe d’Énergie Saguenay ravie

Stéphanie Fortin, directrice des communications et des relations avec la communauté chez Énergie Saguenay confirme que l’équipe régionale est très ravie de cette nouvelle qui était attendue depuis plusieurs mois. « Nous sommes heureux de cette annonce, puisque la réalisation de ce projet est essentielle et doit se faire parallèlement à la construction de l’usine », a-t-elle assuré.

Rappelons que le projet d’usine et du gazoduc qui y est lié devraient, selon les promoteurs être complété en 2025. Ils pourraient générer des retombées économiques de plus de 800 M$ par année à l’échelle du Québec. Selon GNL le projet, qui s’appuie sur une étude réalisée par la firme Malette, pourrait devenir le plus important investissement industriel de l’histoire du Québec. Sa hauteur est actuellement estimée à près de 10milliards de dollars U.S. Il pourrait créer quelque 6000 emplois directs et indirects pendant la phase de construction estimée à quatre ans.

La CCISF à l'écoute

Par voie de communiqué, la Chambre de commerce et d'insutrie Saguenay–Le Fjord a précisé qu'elle sera à impliquée auprès de GNL Québec. « La région serait directement touchée par la réalisation de cet important projet, lequel s’inscrit dans la réalisation du projet Énergie Saguenay de GNL Québec. La Chambre de commerce entend donc s’impliquer de façon active dans la consultation qui devrait débuter dans quelques semaines », a déclaré Sandra Rossignol, vice-présidente exécutive et directrice générale de la CCISF. « De plus, nous solliciterons le promoteur afin que nos membres puissent avoir une présentation du projet dans le cadre d’un de nos Rendez-vous économique afin qu’ils aient la possibilité de poser leurs questions et présenter leur expertise. » Mme Rossignol rappelle que le projet Gazoduc est en évolution et insiste sur l’importance que la région prenne part à l’élaboration du projet. « Nous devons nous assurer que ce projet se réalise dans le respect de l’environnement et de la population. La Chambre de commerce s’engage par ailleurs à faire entendre sa voix afin que les entrepreneurs d’ici puissent bénéficier des retombées économiques du projet advenant sa réalisation.

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