Guy Bouchard
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Guy Bouchard

SAGUENAY - Éric Rousseau, directeur général de la Coopérative forestière Ferland-Boilleau (CFFB), est formel: les acteurs de l’industrie devront travailler sur ce qui les uni, ce qui peut les renforcer.

Éric Rousseau, directeur général de la Coopérative forestière Ferland-Boilleau. (Photo : Courtoisie) Éric Rousseau, directeur général de la Coopérative forestière Ferland-Boilleau. (Photo : Courtoisie)

Selon son néologisme, les entreprises doivent « coopétitioner », c’est-à-dire coopérer plus que jamais, tout en demeurant des compétiteurs loyaux, dans leur marché respectif. « Il faut créer une structure pour regrouper les industriels du bois et travailler plus ensemble. Nous sommes mal réseautés », avance-t-il.

 

Il s’exprimait ainsi dans une récente entrevue accordée à Informe Affaires, alors qu’il commentait l’état de l’économie de la forêt. Éric Rousseau garde espoir que l’industrie se redresse, mais concède que le pire est peut-être encore devant. « Le nouveau régime forestier a créé beaucoup d’incertitudes. Notre organisation va très bien, mais je suis plutôt inquiet pour nos clients », lance-t-il en parlant notamment des papetières qui sont des acheteurs de copeaux de la CFFB. Il confirme toutefois que ce qui aide actuellement les organisations, comme la sienne, c’est la baisse du coût du carburant et la faiblesse du dollar canadien.

Un pas dans la bonne direction

Commentant les récentes dispositions annoncées dans le dernier budget du gouvernement du Québec, Éric Rousseau les qualifie comme « un pas dans la bonne direction ». Or, pour le DG, c’est encore trop peu. « Nous avions demandé une baisse du coût de la fibre de l’ordre de 6 à 7 dollars. L’ensemble des sommes prévues dans ce budget équivaut à une baisse de 1,5 dollar », explique-t-il.

Partenariat avec Lignarex

Éric Rousseau explique que la Coopérative forestière Ferland-Boilleau est une coopérative de travailleurs dont les activités tournent principalement autour de la récolte de produit ligneux, alors que 85 % du chiffre d’affaires vient de la récolte de bois. Les travaux sylvicoles représentent 10% et les produits non ligneux représentent 5% des ventes de la CFFB. « Nous offrons un service clé en main. Nous nous occupons des accès à la forêt, nous récoltons et livrons le bois dans la cour de l’usine ».

L’entreprise a un partenariat d’affaires avec Groupe Lignarex, un complexe de sciage situé dans l’arrondissement La Baie, ce qui lui permet d’écouler la majeure partie du bois récolté par ses travailleurs. L’autre principal produit dérivé de la transformation du bois, les copeaux, sont vendus à White Birch et Kruger.  Pour écouler les sciures, la CFFB a réussi à créer un autre partenariat stratégique en lançant le Groupe ÉcoGranules. La Coopérative forestière Ferland-Boilleau et EP Design sont partenaires d’affaires depuis 2015. Ce partenariat permet la fabrication de granules de bois.

Groupe BoréaRessources inc.

La CFFB travaille aussi à développer la filière des produits non ligneux. La Coopérative forestière Ferland-Boilleau et le laboratoire LASEVE de l’UQAC sont partenaires d’affaires depuis 2009. La Coopérative fournit des produits forestiers nécessaires aux travaux du laboratoire et les deux organismes ont développé des activités de recherche en laboratoire. Cette entente a d’ailleurs permis aux deux organismes de contribuer à la création des produits cosmétiques de Lise Watier, nommés Age control suprême, qui sont fabriqués à partir du Ledum du Groenland (thé du Labrador). Jusqu’à récemment, le rôle de la Coopérative forestière Ferland-Boilleau était essentiellement limité à la récolte des ressources forestières, mais le partenariat entre la Coopérative et le laboratoire LASEVE a ouvert la voie à de nouvelles opportunités de transformation de la matière première pour la Coopérative.

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