Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Industrie de la forêt : un potentiel responsable et durable », publié dans notre édition du mois d’avril.

SAINT-LUDGER-DE-MILOT – Puisque l’industrie de la forêt constitue un secteur essentiel de notre économie, des hommes et femmes prendront bientôt le chemin de la forêt pour se lancer dans un des métiers des plus importants pour la santé de notre écosystème et de notre industrie forestière. Bien que situé tout au bout de la chaîne de la sylviculture, le reboiseur en demeure un pilier stratégique. Portrait de ce métier avec Francis Del Rio, un travailleur forestier d’expérience.

Notre homme est reboiseur depuis une vingtaine d’années. C’est dans l’Ouest canadien qu’il a eu la piqûre pour le métier « J’ai toujours été un gars de plein air et d’escalade. J’ai travaillé comme reboiseur en Alberta pendant près de 10 ans. Au cours de mon expérience, j’ai réussi à ramasser assez d’argent pour payer mes études universitaires ». Une fois sa formation scolaire achevée, il s’est dirigé vers l’enseignement de l’anglais. Toutefois, sa passion pour la sylviculture ne le quitte pas puisqu’il revient, été après été, à la coopérative forestière Petit Paris de Saint-Ludger-de-Milot à titre de chef d’équipe. « Ça fait neuf ans que je travaille au Québec, j’habite dans les Laurentides, mais je monte au Lac-Saint-Jean tous les ans entre mai et septembre pour planter. Cette saison-ci, nous devrions être dans le secteur de Chute-des-Passes », raconte le reboiseur.

Métier enrichissant, mais difficile

« Dans le sud, on va surtout voir des feuillus. Ici, au nord, c’est principalement du conifère qu’on reboise comme essence. » Le planteur doit donc connaître les différences entre le pin, l’épinette et le mélèze afin de le planter dans le bon type de sol. Une profession qui permet de se familiariser avec la diversité forestière et qui offre un contact unique avec la nature. « Il est important d’avoir une bonne hygiène de vie. Il faut se tenir en forme ».

En effet, les journées commencent très tôt et s’étirent sur plusieurs heures. La chaleur, les moustiques, les charges à porter ainsi que les sols accidentés sont des facteurs de risques. « Les blessures qu’on voit le plus sont les tendinites, les épicondylites latérales (tennis elbow) et des foulures. C’est également éprouvant pour le mental. La température n’est pas souvent clémente et la solitude pèse. Il faut rester positif et avoir un objectif. Pour ma part, je vise 2 000 arbres par jour ».

Francis Del Rio est payé selon sa performance. Il reçoit de son employeur de 8 à 14 cents par arbre, selon la variété. Il faut donc en planter quelques milliers pour avoir une rémunération intéressante. Le reboiseur souligne que la relève est difficile à trouver. Selon lui, les jeunes sont davantage tournés vers les emplois technologiques. Soulignons d’ailleurs que sur le web, l’information relative à ce métier fait état de conditions difficiles, de salaires peu élevés et d’avantages sociaux limités.

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