Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN – Le député de Chicoutimi-Le Fjord, Richard Martel ainsi que le député du Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe accompagné de Josée Néron, mairesse de Chicoutimi et de Marc Asselin le maire d’Alma unissent leur voix à celle de la grappe aérospatiale du Québec pour interpeller le député d’Honoré-Mercier Pablo Rodriguez. Dans une lettre ouverte, les élus de la région s’inquiètent que la sélection du site pour l’implantation des drones militaires soit un enjeu politique plutôt que stratégique.

Selon les élus de la région, la base de Bagotville serait l’endroit le mieux désigné pour l’implantation des drones militaires. Le député Alexis Brunelle-Duceppe affirme qu’il « serait incohérent que le fédéral ait créé les conditions gagnantes pour qu’une flotte de drones s’établisse ici pour finalement devoir repartir à zéro au Nouveau-Brunswick ».

Les auteurs de la lettre tiennent à souligner que l’implantation de la flotte dans la région permettrait de renforcer la présence francophone au sein des Forces armées canadiennes en plus de faire du Saguenay–Lac-Saint-Jean un hub incontournable dans le secteur du drone. On note également que le projet pourrait créer jusqu’à 250 emplois dans la région et qu’il permettrait d’attirer plusieurs manufacturiers sur le territoire et ainsi générer d’importantes retombées économiques pour les années à venir.

L’intégrale de la lettre

Date : 22 juin 2020

À : L’Honorable Pablo Rodriguez, Leader parlementaire et député d’Honoré-Mercier à la Chambre des communes du Canada

Monsieur le député,

Par la présente lettre, des élus du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la grappe aérospatiale du Québec joignent leurs voix à celle du député de Chicoutimi–Le Fjord, Richard Martel, qui a récemment partagé ses vives inquiétudes face au choix de terre d’accueil pour le projet d’acquisition de drones militaires.

Inquiets que la sélection du site soit orientée par un enjeu politique plutôt que stratégique pour l’industrie aérospatiale, les élus du Saguenay–Lac-Saint-Jean et d’Aéro Montréal réitèrent que l’implantation de cette flotte de drones au sein de la Base des Forces canadiennes Bagotville doit constituer une priorité absolue pour le gouvernement du Canada.

Au cœur de l’écosystème régional et québécois, la Base de Bagotville contribue directement à la synergie et au savoir-faire unique de la province à l’échelle canadienne et nord-américaine. En plus de générer des millions de dollars en retombées économiques annuelles primordiales dans un contexte de relance économique, l’arrivée du drone militaire permettrait de renforcer la présence francophone au sein des Forces armées canadiennes qui, depuis des années, déploient des efforts pour maximiser cette représentativité.

« Le gouvernement doit impérativement s’assurer que Bagotville et plus largement, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, soient désignés comme terre d’accueil pour cette flotte de drones militaires. Grâce au Centre d’excellence sur les drones à Alma et à un espace aérien incomparable, la Base de Bagotville est la mieux placée pour accueillir ces investissements. Il serait incohérent que le fédéral ait créé les conditions gagnantes pour qu’une flotte de drones s’établisse ici pour finalement devoir repartir à zéro au Nouveau-Brunswick », précise le député de Lac-Saint-Jean à la Chambre des communes du Canada, monsieur Alexis Brunelle-Duceppe.

L’implantation de cette flotte confirmerait la position du Québec en tant que hub pour le secteur des drones à l’échelle canadienne. Cela lui conférerait le statut de centre d’accueil pour la technologie du drone, ce qui lui permettrait d’attirer les divers manufacturiers en plus de créer une synergie unique entre Bagotville et Alma dans ce domaine en pleine expansion.

« La venue des drones militaires à la Base des Forces canadiennes Bagotville permettrait de consolider et même d’ajouter des emplois de qualité dans notre région et de tendre vers la diversité économique, dont celle-ci a grandement besoin pour pouvoir prospérer et maintenir son développement futur. De plus, le projet d’acquisition de drones militaires s’ajouterait aux projets d’investissement annoncés par le gouvernement de Justin Trudeau et confirmerait l’importance de la Base de Bagotville au sein de l’armée canadienne », soutient la mairesse de Saguenay, madame Josée Néron.

Au-delà de la terre d’accueil, rappelons que deux consortiums ont été retenus pour les phases subséquentes du projet, soit le consortium Artemis et le consortium Skyguardian. Composés de certaines des plus grandes entreprises québécoises de l’industrie aéronautique, ceux-ci engendreraient de grands travaux au Québec, nécessitant le développement de plusieurs petites et moyennes entreprises et le savoir-faire de nos universités québécoises. Le projet engendrerait la création de 250 emplois, dont la région (et la province !) ne peut se passer.

« Nous avons la chance d’avoir ici, au Québec, une main-d’œuvre qualifiée de plus de 43 400 travailleurs, ainsi que des entreprises innovantes et performantes. L’implantation d’une flotte de drones en sol québécois permettrait non seulement de faire rayonner l’expertise d’ici à l’échelle nationale et internationale, mais serait un message clair de l’engagement du gouvernement fédéral à l’endroit de l’industrie aérospatiale du Québec ; un pilier stratégique de l’économie du Canada et de la chaîne d’approvisionnement mondiale », souligne la présidente-directrice générale d’Aéro Montréal, madame Suzanne Benoît.

« Au-delà des retombées économiques régionales majeures, ce projet est caractérisé par un aspect civil très important pour lequel la collaboration du Centre d’excellence sur les drones est cruciale », explique le maire de la Ville d’Alma, monsieur Marc Asselin. Reconnu dans la Stratégie aérospatiale québécoise, le CED constitue l’un des seuls au pays à bénéficier d’un espace aérien pour l’essai de drones hors de portée visuelle. Son implantation au sein des Forces canadiennes Bagotville permettra de promouvoir la compétitivité de ce domaine clé de l’industrie aérospatiale et dont les applications civiles sont associées à plusieurs secteurs économiques bien implantés au Québec, tels que la sécurité, l’énergie, l’agriculture et les ressources naturelles.

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