Guy Bouchard
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Guy Bouchard

SAINT-HONORÉ — À sa sixième année d’opération, le développement de la jeune entreprise de termobâchage Goshrink, passe à la vitesse grand V. En entrevue avec Informe Affaires, Mathieu Roy confirme que le chiffre d’affaires de 2019 a été du triple de celui de l’année précédente, en même temps qu’un important contrat dans la métropole a amené l’homme d’affaires à installer un bureau à Montréal, au cours des dernières semaines.

« 2019 a été notre plus grosse année. Nous avons ouvert un bureau à Montréal en septembre. Nous y travaillons auprès du consortium NOUVLR (SNC-Lavalin Dragados Canada, Groupe Aecon Québec Pomerleau et EBC) responsable de la construction du Réseau express métropolitain (REM). J’envoie des gars de Saguenay à Montréal pour travailler sur le chantier du REM depuis quelques semaines. C’est un gros défi parce qu’il ne faut pas nuire à la fluidité du transport qui ne doit pas s’interrompre », explique Mathieu Roy. Ce dernier ajoute travailler également dans la région de Québec sur un des plus gros chantiers de la capitale, celui de Medicago, un nouveau complexe de production de vaccins et de traitements qui sera complété d’ici 2021 dans l’Espace d’innovation D’Estimauville.

Une coquille protectrice

Fondée en 2014, Goshrink est spécialisée dans le confinement d’édifice en construction ou en rénovation, la mise en place d’abris temporaires pour les besoins d’entreposage ou d’approvisionnement ainsi que l’emballage de protection de produits de petite ou de grande dimension, notamment pour le transport de gros équipements ou de pièces mécanosoudés. Dans l’industrie de la construction, le thermobâchage permet notamment de créer une coquille protectrice autour d’un édifice en érection, pour permettre aux travailleurs d’œuvrer à l’abri des intempéries, à la chaleur, dans de bien meilleures conditions qu’en extérieur, et ce, en toutes saisons. Tous ces travaux se font à l’aide de polyéthylène soudable et thermorétractable. Les mandats qui sont réalisés par Goshrink sont d’ailleurs de plus en plus visibles sur les chantiers de la région et du Nord-du-Québec. « Avec cette technologie, les entreprises en maçonnerie n’ont plus de raison de ne pas travailler 12 mois par année », lance Mathieu Roy.

Un défi particulier chez Rio Tinto

Un des contrats d’envergure réalisé dans la région l’automne dernier et dont Mathieu Roy est particulièrement fier, c’est celui complété à l’édifice 232, réservé à l’entreposage d’anodes et situé sur le site industriel de Rio Tinto à Arvida. Il s’agissait de créer un mur temporaire de protection de 30 pieds de haut par 300 pieds de long pour protéger le matériel et les travailleurs pendant les travaux de rénovation d’un des côtés de l’édifice, qui était à reconstruire.

« Un des défis, c’est que les opérations ne pouvaient pas être interrompues et qu’il fallait protéger l’intégrité du contenu. (…) Nous étions sous-traitants pour la première fois de l’entreprise Démex et ça s’est si bien passé, que les gens de Rio Tinto, habituellement assez réservé à ce chapitre, nous ont permis de parler du dossier et de publier des photos (celle de la Une) de nos installations », confirme fièrement Mathieu Roy. Il explique que ce contrat très particulier a mobilisé cinq ressources pendant deux semaines.

Polyéthylène recyclé en région ?

L’entrepreneur souligne par ailleurs que la pellicule utilisée pour le thermobâchage est un matériau très pur composé de résine. Elle est disponible en différents formats et épaisseurs et est dotée d’un produit qui retarde sa combustion. Selon l’entrepreneur, ce polyéthylène est facilement recyclable à 100 %.

« Notre pellicule est facilement recyclable et nous invitons nos clients à lui donner une deuxième vie, mais nous n’avons pas le contrôle là-dessus », admet Mathieu Roy qui confie cependant à Informe Affaires, qu’il analyse la possibilité de lancer une entreprise de recyclage de ce matériau dans la région. « La préservation de l’environnement ça fait partie de nos valeurs d’entreprises », lance-t-il.

Carburer aux acquisitions

De son propre aveu, Mathieu Roy est passionné par les projets d’acquisition ou de lancement d’entreprises. D’ailleurs, au mois de septembre dernier, il a précédé à l’achat de Toiles Auvents Saguenay (nouvelle appellation Toiles TAS), une entreprise familiale fondée par Gérald Savard en 1988. Pour le jeune homme, il s’agit d’un processus de relève entamé au printemps 2019 et qui a permis aux propriétaires cédant, Christine Savard et Éric Girard, de donner un nouvel élan à l’entreprise de l’arrondissement de Chicoutimi.

Pour le nouvel actionnaire de Toiles TAS, il s’agit d’une transaction stratégique et complémentaire puisque Goshrink est spécialisée en protection et bâchage temporaires de travaux ou d’équipements, tandis que Toiles TAS assure la protection des biens et bâtiments à moyen et long terme avec des installations de structures de métal et de toiles sur mesure. Cette acquisition permettra au nouveau groupe d’entreprises d’offrir à la clientèle une complémentarité dans le domaine de la protection des biens et des travaux, notamment sur les chantiers de construction, selon Mathieu Roy.

Stratégie

« Notre stratégie est de s’assurer d’offrir à nos clients une complémentarité de produits et de services. (…) Goshrink travaille sur le court terme avec les clients, mais nous voulions offrir des produits de protection pour le moyen et long terme à notre clientèle ». Aux dires du jeune homme, ce n’est que le début de l’aventure puisqu’il travaille déjà sur sa prochaine acquisition. Il s’agit d’une entreprise régionale qui œuvre dans le même domaine, mais qu’il se garde bien d’identifier. Mathieu Roy regarde aussi dans d’autres directions pour diversifier ses marchés. Il laisse échapper quelques bribes sur son prochain projet, mais exige une discrétion absolue de son interviewer.

Un entourage bénéfique à plusieurs points de vue

Mathieu Roy assure que l’achat de Toiles TAS lui également permis de s’offrir une équipe administrative solide et fiable pour assurer la croissance du nouveau groupe d’entreprises, mais aussi pour donner aux équipes d’ateliers autant qu’à celles sur les chantiers, souplesse, versatilité et complémentarité dans l’exécution des mandats. Il confirme que les installations de Toiles TAS vont passer de 1300 pieds carrés à 3000 pieds carrés au cours des prochains mois.

« Notre croissance est rapide et il fallait que je me dote d’une bonne équipe administrative et d’un entourage qui nous permettent de développer harmonieusement le potentiel de nos 22 employés. C’est notamment ce que j’ai trouvé chez Toiles TAS », confie-t-il, en ajoutant, « je vais souvent trop vite, c’est pour ça que j’ai besoin d’être entouré. (…) Mais c’est aussi mon équipe qui me donne la motivation de développer et d’aller plus loin.

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