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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Arianne Phosphate reçoit un coup de pouce de 1,5 M$ du gouvernement du Québec pour produire, dès la fin mai, plus d’une trentaine de tonnes de concentré de phosphate de haute pureté afin de permettre à des clients potentiels d’effectuer des tests supplémentaires à grande échelle. Cette production sera effectuée au COREM (Consortium de recherche en traitement et transformation des substances minérales) à Québec.

Après avoir acquis des actions d’Arianne Phosphate en mars, le gouvernement du Québec a procédé à un nouvel investissement afin de soutenir les travaux de production de concentré pour les clients et les autres essais en usine pilote, annoncés en novembre par la minière. Celle-ci estimait alors qu'elle produirait 15 tonnes de concentré, chiffre qui a doublé depuis. La subvention a été octroyée à la minière par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec par le biais de son programme visant à faire progresser le secteur québécois du phosphate (apatite).

« Ça va nous permettre de procéder à l’entièreté des tests et même à envoyer le concentré jusqu’aux clients dans certains cas. […] Ça démontre aux clients que le projet est appuyé dans sa province. […] Le gouvernement du Québec voit un gros potentiel dans la filière de l’apatite pour la province. […] C’est un très bon signal », estime Jean-Sébastien David, chef des opérations d'Arianne Phosphate. Pour plusieurs clients, le concentré sera envoyé directement à partir du COREM. Le reste sera stocké dans l’entrepôt d’Arianne Phosphate à La Baie avant d’être acheminé.

La demande continue de croître

« La plupart des clients ont déjà reçu environ 10 kilos de matériel. Ils ont vu que c’était intéressant et ils veulent tester à plus grande échelle. […] C’est une grosse quantité à faire dans une petite usine pilote. […] Il faudra que l’usine tourne 24 heures sur 24 pendant trois semaines pour produire la quantité dont nous avons besoin », souligne Jean-Sébastien David. L'apatite a été extraite sur le site de la mine du Lac à Paul avant l'hiver, puis broyée. Elle est entreposée en attendant d'être acheminée au COREM.

M. David a confirmé que « ça bouge plus » du côté des clients potentiels et que la demande continue à croître, notamment en lien avec les changements législatifs en Europe concernant la teneur en cadmium des phosphates entrant dans l’Union européenne. Cette teneur serait réduite progressivement à un maximum de 20 mg de cadmium par kg de phosphate. Le phosphate produit par Arianne en contiendrait environ une partie par million, selon le chef des opérations de la minière, ce qui en fait un choix très intéressant pour le continent européen. Les types de gisement comme celui du Lac à Paul, où on peut s’attendre à une teneur très réduite en cadmium, représentent seulement 12 % de la production mondiale.

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