Auteur

Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Réflex Paysage s’est engagée depuis 2014 dans un processus de relève, alors que deux des garçons des fondateurs, Frédéric et Dave Jean, s’impliquent de plus en plus dans sa gestion. Ce processus permet à l’entreprise saguenéenne de connaître une forte croissance depuis quelques années.

Dans l’entreprise, qui se spécialise dans la conception et la réalisation de projets d’aménagement extérieur, le processus de relève se veut bien planifié et devrait s’échelonner sur 10 ans, pour se terminer en 2025. Les parents et fondateurs, Louise Beauregard et René Jean, sont d’ailleurs encore très impliqués dans l’entreprise. « Quand on a commencé, on s’est aperçu qu’il y avait un défi au niveau de la croissance, parce que l’entreprise faisait vivre une famille d’actionnaires, mais maintenant ce sont trois familles qu’elle doit réussir à supporter, tout en effectuant le rachat », révèle Frédéric Jean. L’une des façons pour y arriver était de faire croître Réflex Paysage à tous les niveaux : chiffre d’affaire, nombre de projets, grosseur de l’équipe.

Les jeunes entrepreneurs et leurs parents ont donc mis en place un conseil de gestion, sur lequel siège un membre indépendant – un second devant également s’y joindre sous peu – afin de discuter des questions concernant le développement et les enjeux. « Ces administrateurs externes-là nous permettent de réfléchir à nos pratiques et à des stratégies pour se diversifier, mieux se positionner dans notre marché ou mieux performer », explique Dave Jean. Les deux frères ont aussi implanté des budgets trimestriels, outil atypique pour leur domaine et leur taille d’entreprise, mais qui leur permet de cibler les éléments sur lesquels ils doivent agir en temps réel. Ils formeront bientôt un conseil de famille, qui permet d’avoir l’aide d’un consultant externe pour discuter des sujets plus délicats et bien délimiter les sphères famille, actionnariat et entreprise.

Croissance

Au cours des deux dernières années, c’est donc une croissance de 20 à 30 % par an que Réflex Paysage a connue. Selon Dave et Frédéric Jean, cette situation est d’une part tributaire des anciens clients qui, après 20 ou 30 ans [l’entreprise a été fondée en 1989 NDLR], viennent refaire leur aménagement extérieur, et d’autre part due aux efforts consentis en réseautage et en démarchage auprès de professionnels tels qu’entrepreneurs en construction ou architectes. « Beaucoup de notre clientèle provient du référencement, du réseautage ou des contacts que nous avons », mentionne Frédéric. Depuis 2010, Réflex Paysage a également élargi son territoire à l’extérieur de la région, d’abord sur la Côte-Nord, puis à Montréal, même si 80 % de son chiffre d’affaire demeure au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Cette croissance fait en sorte que Réflex Paysage, qui réalise autant des projets de petite ou de grande envergure dans le domaine résidentiel, fracasse des records en termes d’ampleur de projets depuis quelques années. C’est ainsi qu’en 2018, elle a travaillé sur un projet de plus d’un million de dollars. « Ce qui nous aide, plus les années avancent, plus on se spécialise, s’hyperspécialise si on veut dans notre secteur d’activité, ce qui fait que les projets sur lesquels on met la main, ce sont des projets que très peu d’entreprises sont capables de réaliser […] même au Québec », indique Frédéric.

Stabilité

Frédéric et Dave Jean travaillent maintenant à développer des stratégies qui permettront d’assurer la stabilité de l’entreprise dans le futur. C’est que la clientèle est toujours à renouveler, puisqu’on ne refait pas son aménagement extérieur tous les ans et qu’elle occupe une bonne part de marché dans la région. Les deux entrepreneurs évaluent donc les options qui s’offrent à eux pour les prochaines années : achat/acquisition ou développement d’un nouveau segment de marché. « On est en analyse de marché actuellement avec une firme de Québec. […] Cet hiver, on va regarder les possibilités dans ces deux avenues-là pour assurer une croissance de l’entreprise », affirment-ils, évoquant un projet sur lequel ils ne veulent pas en dire plus pour l’instant.

Le défi de la main-d’œuvre sera aussi d’actualité et Frédéric et Dave s’assurent de mettre des efforts constants pour assurer des conditions intéressantes à leurs employés. L’entreprise fournit actuellement du travail à 25 personnes lors de la haute saison.

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