Auteur

Karine Boivin Forcier

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Parcs industriels de Saguenay : un levier de développement », publié dans notre édition du mois de septembre.

SAGUENAY – Les nombreux projets de grands donneurs d’ordres en cours ou annoncés au Saguenay–Lac-Saint-Jean multiplient les opportunités d’affaires pour les PME régionales. Toutefois, pour pouvoir obtenir ces contrats potentiels, les entrepreneurs doivent être prêts à travailler avec les différents systèmes de qualification utilisés.

Les systèmes de qualification varient selon le donneur d’ordres et le type de marché, il est donc important de les connaître. « Ça dépend du secteur dans lequel évolue l’entreprise, du marché qu’elle vise. Les entrepreneurs doivent être à l’affût, se faire connaître, visiter les sites des donneurs d’ordres », mentionne le coordonnateur du Comité de maximisation des retombées économiques régionales (CMAX), Jean-Lin Otis.

Dans le domaine public, par exemple en ce qui concerne les appels d’offres gouvernementaux (provincial et fédéral), municipaux ou d’Hydro-Québec, le fonctionnement se ressemble beaucoup. Certains marchés dits « non qualifiés » sont ouverts à toutes les entreprises du domaine, qui doivent toutefois répondre à certains critères, dont les permis et autorisations exigés par les lois et règlements, des exigences de qualité ou des garanties financières et des assurances.

D’autres marchés sont considérés comme « qualifiés ». Les entreprises doivent au préalable passer par un processus de qualification qui leur permet ensuite de participer aux appels d’offres dans ces marchés.

Hydro-Québec

À titre d’exemple, du côté d’Hydro-Québec, qui a dépensé 1,36 M$ en acquisitions de biens et services dans la région en 2018, les fournisseurs peuvent trouver les principales exigences générales requises sur le site Web de la société d’État dédié aux fournisseurs. On trouve actuellement une quarantaine d’appels au marché ouverts sur le site Internet pour des marchés non-qualifiés.

En ce qui a trait aux marchés qualifiés, ils concernent entre autres la construction de lignes de transport, la construction de postes (génie civil, électricité, bâtiment), la maîtrise de la végétation, l’installation de poteaux et d’ancrages pour les lignes de transport, etc. Dans ce type de marchés, les entreprises doivent se qualifier au préalable. Les critères de qualification utilisés portent sur la qualité de la main d’œuvre, l’expérience du fournisseur et sa capacité de réalisation.

Les entreprises intéressées à se qualifier dans un marché donné peuvent trouver les instructions dans la liste des marchés qualifiés sur le site Web d’Hydro-Québec. « Hydro-Québec procède généralement par appel de qualification ouvert à toute entreprise établie au Québec ou dans un territoire visé par un accord commercial applicable », souligne Luc Boucher, Chef Gouvernance et activités transversales. Ces appels de qualifications se trouvent dans la section Appels au marché en cours du site.

Par ailleurs, la société d’État publie trimestriellement une planification des appels au marché de la division Hydro-Québec Innovation, Équipement et services partagés à venir au cours des 12 prochains mois. Les appels au marché concernant le déboisement et la construction de la future ligne de transport Micoua-Saguenay s’y trouvent également.

Au privé

Dans le domaine privé, les pratiques varient un peu plus, selon Jean-Lin Otis. « Chacun fonctionne avec des systèmes différents. La plupart du temps, les entreprises privées fonctionnent avec un système de pré-qualification. Le fournisseur potentiel doit aller s’inscrire et ensuite, le donneur d’ordres va inviter les entreprises à se qualifier à l’aide d’un questionnaire et de rencontres ou entrevues », explique-t-il.

Le donneur d’ordres se construit ainsi un bassin d’entreprises dans un domaine donné et, quand il est suffisant, il utilisera un système d’appel d’offres sur invitation. La plupart des grands projets en développement dans la région, dont Arianne Phosphate, Métaux BlackRock, Énergie Saguenay et Gazoduq, proposent déjà aux entreprises de manifester leur intérêt à travailler avec eux sur leur site Web. « Ça donne aussi une idée aux entreprises comme Énergie Saguenay du potentiel qu’il y a dans la région pour la réalisation de leur projet », note le coordonnateur du CMAX.

Gazoduq

Devant le grand nombre de courriels d’intérêt reçus dès l’annonce du projet de gazoduc de l’entreprise, celle-ci a choisi de mettre en place un système par le biais de son site Web afin de permettre aux fournisseurs potentiels de manifester leur intérêt de façon uniformisée. « On répertorie l’ensemble des fournisseurs qui s’inscrivent sur notre site. Quand un appel d’offre sur invitation va être lancé, on va aller voir dans cette base de données », indique la directrice principale, Affaires publiques et Relation avec les communautés de Gazoduq, Marie-Christine Demers. La directrice affirme que les critères à respecter sont propres à chaque appel d’offres, mais qu’une constante demeure quant à la priorisation d’entreprises locales ou provenant de communautés autochtones. « Dans le cas où l’expertise ne peut pas être trouvée en région, on va tout de même demander à un fournisseur extérieur que ses sous-traitants soient issus des régions », assure-t-elle.

Mme Demers indique que quelques petits appels d’offres ont déjà été octroyés, tous en lien avec les travaux nécessaires à la réalisation de l’étude d’impact, comme l’arpentage par exemple. Parmi les prochaines étapes, on retrouve les relevés géophysiques. La construction est quant à elle prévue débuter en 2022.

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