Auteur

Jonathan Thibeault

SAINT-FÉLICIEN – Le Lac-Saint-Jean aura son usine de production et transformation de cannabis. Le Groupe Kameleon, propriété de trois investisseurs québécois, a confirmé, mercredi matin [12-12-2018], la construction d’une usine de 50 M$ ainsi que la création de plus de 250 emplois de qualité d’ici deux ans.

Après avoir annoncé un important projet de 100 M$ pour la construction d’un complexe industriel destiné à la culture du cannabis médical dans la région de Charlevoix il y a quelques mois, le Groupe Kameleon vise une fois de plus les régions en investissant au Lac-Saint-Jean. Il s’agit d’ailleurs de la mission du groupe d’investisseurs.

« Nous sommes enchantés que la région du Lac-Saint-Jean ait sa part du gâteau de l’industrie québécoise du cannabis. Les régions méritent de profiter de cette industrie lucrative et en pleine effervescence. Rappelons-nous qu’à la base, l’agriculture québécoise, c’est aussi nos régions. Notre objectif est de donner la chance aux régions d’avoir accès à une industrie florissante et d’avoir des emplois bien rémunérés », précise François Ruel, président du groupe. « C’est le maire Gibbons, lui-même, qui nous a contacté pour nous faire part de son intérêt de recevoir une entreprise comme la nôtre. Nous avons visité les terrains à proximité de l’usine de cogénération et nous y avons vu plusieurs avantages qui nous permettront de réduire certains délais. On a qu’à penser à l’alimentation en eau ainsi qu’en électricité », ajoute l’homme d’affaires.

La classe politique se réjouit

Les futures installations félicinoises produiront du cannabis biologique destiné aux industries médicales, alimentaires et des cosmétiques. Pour le maire de Saint-Félicien Luc Gibbons, il s’agit d’un projet d’envergure pour sa municipalité. « L’annonce d’aujourd’hui représente une magnifique nouvelle pour [notre ville]. Ce projet, piloté par un promoteur très sensible aux réalités régionales, permet à notre milieu de diversifier son économie tout en mettant en valeur les atouts de notre municipalité, notamment notre extraordinaire qualité de vie et la présence de toutes les infrastructures essentielles à la réalisation de projets d’envergure. La création, d’ici deux ans, de 250 emplois, donnera un élan non seulement à notre communauté, mais aussi à l’ensemble du Saguenay–Lac-Saint-Jean », a-t-il mentionné.

Le préfet de la MRC Domaine-du-Roy, Lucien Boivin qualifie l’arrivée de Groupe Kameleon comme projet porteur. « En tant que préfet, je peux vous dire qu’on est très heureux de cette annonce. Pour le secteur, ce sont 250 emplois potentiels. C’est intéressant pour ramener nos jeunes qui sont partis à l’extérieur dans la région. C’est aussi un projet porteur pour en attirer d’autres. C’est un projet actuel aussi. […] C’est un beau coup de circuit que M. Gibbons a frappé pour le secteur », a fait savoir le préfet.

Confiant de combler tous les postes

Quant au recrutement des centaines d’employés, François Ruel est très confiant de combler l’ensemble des postes à pourvoir. « Il y a un manque de personnel oui, mais davantage dans des catégories d’emplois ou les salaires sont plus bas. Pour notre projet dans Charlevoix, je peux vous dire que nous avons reçu un très grand nombre de candidatures et une bonne quantité de ceux-ci proviennent de candidats provenant d’autres régions. On voit donc que nous pourrions offrir autant des possibilités de carrière à des gens du Saguenay–Lac-Saint-Jean, mais aussi à certains qui désirent s’y implanter », assure-t-il, en ajoutant que le salaire variera de 18 $ à 30 $ de l’heure.

Ouvert aux collaborations

Questionné sur les possibilités d’implanter des places d’affaires dans d’autres municipalités jeannoises, comme la ville de Desbiens, le président a affirmé être attentif aux demandes et aux projets complémentaires. « Nous sommes une entreprise qui s’adapte aux secteurs où nous nous installons. […] Notre entreprise est très à l’écoute des demandes. Nous sommes ouverts à collaborer avec d’autres organisations qui seraient intéressées à revaloriser les résidus. Plus il y a de transformation, mieux c’est pour l’industrie, mais aussi pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean », de conclure M. Ruel.

Avec la collaboration de Karine Boivin-Forcier

Commentaires