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Maxime Hébert-Lévesque

ALMA – Le 9 mars, le gouvernement du Québec a mis sur pied des cliniques de dépistage de la COVID-19 aux quatre coins de la province, dont trois au Saguenay–Lac-Saint-Jean. L’objectif : tester 6 000 personnes par jour. Un but à atteindre qui exerce une importante pression sur notre système de santé. Trimoz Technologies, une entreprise d’Alma développe depuis des années une solution numérique qui pourrait réduire le risque de contagions dans les cliniques ainsi qu’éviter les engorgements.

Nul besoin de rappeler que la situation actuelle est grave et unique en son genre. Le gouvernement demande l’aide de la population afin d’éviter au maximum les contacts et les rassemblements, mais il revoit aussi ses façons de faire. Les tribunaux siègent en huis clos, les CHSLD ont suspendu les visites ordinaires et la frontière avec les États-Unis est fermée aux visiteurs.

Parmi ce tumulte, il y a aussi les centres de prélèvements qui en prennent pour leur rhume. Afin d’éviter l’achalandage qui pourrait risquer la propagation de la COVID-19, le ministère de la Santé a demandé à ses centres de réduire leur activité et certains ont même dû temporairement fermer leur porte. Une situation contraignante pour ceux et celles qui doivent passer des tests pour le cancer ou toutes autres maladies.

Les cliniques sans rendez-vous présentent donc une problématique même si elles offrent un service essentiel. Afin de continuer à desservir la population en situation de crise, plusieurs centres de santé se tournent vers Trimoz Technologies, une compagnie d’Alma spécialisée dans les solutions informatiques de prise de rendez-vous.

« Au moment où l’on se parle, nous convertissons les centres de la Montérégie et certains de Montréal vers la prise de rendez-vous électronique. Le déploiement se fait rapidement, de 24 à 48 h. En deux jours, nous avons converti 17 centres, explique Stéphane Lajoie, président fondateur de la firme ».

Rencontres facilitées

Lors de la crise de la grippe H1N1 en 2009, l’entreprise almatoise avait mis sur pied un système de prise de rendez-vous électronique de masse pour coordonner la vaccination. Depuis, cette technologie s’est frayé un chemin dans le réseau de santé, notamment dans quelques cliniques OPTILAB. Voilà qu’en période de pandémie du COVID-19, la solution de Trimoz est en demande puisqu’elle permet aux établissements de prélèvements de programmer efficacement leur rencontre afin de réduire l’achalandage et l’engorgement. Bref, elle facilite les rencontres avec les professionnels, sans qu’une grande quantité de patients se croisent.

Si l’effort de l’entreprise d’Alma se situe au niveau des prélèvements, les choses s’apprêtent à changer. « Nous avons aussi une technologie de dépistage et nous travaillons sur cinq projets présentement dans la région de Montréal. Les demandes pour ce type d’outil ont commencé lundi passé », ajoute M. Lajoie.

La télémédecine en renfort

Cette solution est intéressante puisqu’elle permettrait de trier les cas en temps réel et par gravité. Dans le cas d’un patient pensant avoir la COVID-19, il pourrait s’inscrire en ligne, fournir ses informations personnelles et décrire ses symptômes. La technologie de Trimoz est couplée avec un outil de télémédecine développé par un partenaire montréalais, Reacts. Donc, le patient recevrait une invitation pour un rendez-vous en vidéoconférence sécurisé avec une infirmière directement de chez lui. Selon son cas, il pourrait alors être dirigé vers une clinique de dépistage à proximité d’où il se trouve. « Si l’on peut protéger davantage le personnel de santé avec une première rencontre sans contact, on améliore beaucoup la force de notre système ».

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