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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – La blockchain et ses possibles impacts sur la transformation des affaires seront à l’honneur lors du prochain Rendez-vous technologique de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord (CCISF), le 15 mai à 7 h. Louis Roy, CPA, CA, associé chez Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) et président de Catallaxy, une filiale du groupe, discutera de cette nouvelle réalité avec les participants.

M. Roy, qui possède une solide expertise en matière de procédures des audits des cryptomonnaies et d’approche d’audit basée sur la corroboration et les contrôles, explique que la blockchain crée un registre décentralisé qui permet, pour la première fois, de suivre un élément digital sans intervention humaine. « L’élément innovant de cette technologie, […] c’est qu’on est capable de suivre les mouvements digitaux et de tenir un registre de ces mouvements, sans intervention de l’homme », indique-t-il.

Cette technologie peut avoir diverses applications, pas seulement la création de cryptomonnaies, et on voit de plus en plus de projets liés à la blockchain émerger, notamment d’institutions financières, de compagnies d’assurances ou de grandes entreprises. « On peut associer une valeur à ce jeton, comme un droit de propriété, une action d’une entreprise, etc. Ça amène une traçabilité des choses, donc les chaînes d’approvisionnement s’y intéressent aussi. Si on utilise un registre blockchain pour suivre les mouvements dans la chaîne d’approvisionnement, ça diminue les coûts parce que tout le monde travaille dans le même registre au lieu d’avoir chacun leur propre registre et de le gérer séparément », illustre le conférencier, qui possède plus d’une vingtaine d’années d’expérience dans le domaine de l’audit.

Au Québec

Si, au Québec, la blockchain a surtout été synonyme de minage au départ et qu’il y a encore peu de grands projets misant sur la blockchain, on assiste au Canada et dans le monde au lancement de divers projets. L’un d’eux, lancé la semaine dernière par des institutions financière utilisant la technologie, est de créer un registre d’identité blockchain efficace et sécuritaire. L'application permettrait aux consommateurs de prouver leur identité de façon digitale pour accéder à leurs informations bancaires et à des services personnels de façon sécuritaire. La Banque du Canada travaille également sur des projets. Enfin, des compagnies d’assurance développent des outils impliquant le « smart contract », une police d’assurance intelligente, et la blockchain, qui permet d’obtenir automatiquement une indemnisation dans certains cas, par exemple en assurance récolte. C’est alors le contrat qui est programmé pour lire certaines sources de données et indemniser selon les indications du contrat.

Et les PME?

Encore peu de projets touchent les PME, mais, selon Louis Roy, elles doivent se préparer pour mieux connaître cette technologie. « Il faut comprendre l’efficience et les registres. Comme entrepreneur, on peut évaluer quels sont nos processus pour lesquels il pourrait y avoir un intérêt à avoir un registre décentralisé », note-t-il.

Attention toutefois, il s’agit d’un nouveau domaine dans lequel on se doit d’être prudent. M. Roy rappelle quelques règles à ne pas oublier. D’abord, les cryptomonnaies sont une nouvelle catégorie d’actifs extrêmement risqués et volatils, puisqu’il manque encore de réglementation et de surveillance dans certains cas.

Par ailleurs, il faut être très prudent également quant à la création d’un nouveau jeton (monnaie ou autre), appelée Initial Currency Offering, même si c’est un processus facile à réaliser. « Et il ne faut pas oublier les impacts fiscaux quand on fait des transactions en cryptomonnaies », explique celui qui accompagne les entreprises dans le domaine de la blockchain.

Mentionnons que Catallaxy se spécialise dans l’accompagnement des entreprises dans leur transition chaîne de blocs. Elle offre notamment des services-conseils, l’audit de cryptomonnaies et la vérification diligente. « On est impliqué aussi auprès des instances comme CPA Canada pour voir comment on adresse ces nouvelles technologies à l’intérieur des normes comptables et d’audit », conclut M. Roy.

Il est possible de s'inscrire au Rendez-vous technologique du 15 mai au http://ccisf.ca/evenements/les-rdv-technologiques.

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