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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – PROMPT annonce le lancement d’une deuxième phase de financement du Programme d’Innovation en Cybersécurité du Québec (PICQ). Mandaté par le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec (MEI), l’organisme dispose de 27,5 millions de dollars pour financer des projets qui auront le potentiel de générer des investissements en cybersécurité de plus de 95 millions de dollars d’ici 2024.

L’accroissement exponentiel des interactions numériques et l’émergence d’une économie qui repose de plus en plus sur l’intégrité des données s’accompagnent d’enjeux importants en matière de protection de l’information, des systèmes informatiques et des infrastructures critiques.

Pour mobiliser un maximum d’entreprises québécoises et les encourager à soumettre des projets, PROMPT comptera sur quatre partenaires pour déployer cette deuxième phase du PICQ : In-Sec-M, Cybereco, Cyberquébec. org et le Laboratoire d’identité numérique.

« La première phase du PICQ a fait ses preuves avec 16 millions de dollars permettant de financer 53 projets d’innovations commercialisés ou en voie de l’être, a expliqué. Ces projets ont généré des retombées structurantes de 42 millions de dollars et l’équivalent de 190 emplois occupés par des experts en cybersécurité à temps plein. Aujourd’hui, nous continuons à pousser l’innovation, mais également à accompagner les entreprises qui ont besoin d’obtenir des certifications en cybersécurité qui sont désormais indispensables pour consolider leur compétitivité », explique Frédéric Bove, directeur général chez Prompt.

Deux possibilités de financement : l’innovation et la certification

En plus de financer des projets d’innovation comme il le fait depuis son lancement en 2018, le PICQ soutiendra cette fois également des projets d’entreprises québécoises qui souhaitent obtenir une certification, une homologation ou une accréditation en cybersécurité pour leurs produits, leurs solutions ou leurs processus.

Le Québec a un retard à combler

Prompt comptera sur l’appui d’In-Sec-M, de Cybereco, de Cyberquébec. org et du Laboratoire d’identité numérique qui auront le mandat de promouvoir le PICQ au sein de leurs réseaux respectifs et de contribuer à la qualité des projets qui seront présentés. Les entreprises œuvrant dans l’aérospatial/aéronautique, la microélectronique (composants électroniques), la finance et les transports sont notamment fortement encouragés à soumettre des projets. « Le Québec accuse clairement un retard considérable par rapport aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité. Nous avons beaucoup de rattrapage à faire et nous avons besoin d’exigences claires. Aux États-Unis, par exemple, une certification spécifique en cybersécurité est désormais obligatoire aux fournisseurs désireux de pénétrer la chaîne d’approvisionnement du Département de la défense. De telles exigences, en 2021, devraient exister ici, pour protéger tous les secteurs névralgiques de notre économie, quels qu’ils soient », a déclaré Nicolas Duguay, directeur du développement des marchés chez In-Sec-M.

Les grandes entreprises plus à risque de cyberattaques

D’après Statistique Canada, les entreprises canadiennes ont investi 7 milliards de dollars en cybersécurité en 2019, soit moins de 1 % de leurs revenus totaux. Les grandes entreprises ont investi 699 000 dollars, les moyennes entreprises, 74 000 dollars et les petites entreprises, 11 000 dollars. Près du tiers des petites entreprises (32 %) n’ont déclaré aucune dépense directe en cybersécurité. Statistique Canada a rapporté que 21 % des entreprises canadiennes ont été touchées par des incidents de cybersécurité en 2019, dont 43 % des grandes entreprises et 29 % des moyennes entreprises.

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