Auteur

Carol Néron

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Les secteurs montagne : un potentiel à développer publié dans notre édition du mois de mai.

SAGUENAY – Inspiré d’une approche environnementale déjà appliquée avec succès en Norvège, au Japon et au Canada dans la vallée de l’Okanagan, l’Itinéraire stratégique de la destination du Saguenay–Lac-Saint-Jean a été lancé en 2022 en grande première québécoise par Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean.

L’accueil qui a été réservé à cette initiative par l’ensemble de l’industrie québécoise a été rien de moins que "retentissant", selon l’organisme.

Ce concept, qui fait appel à la notion de "tourisme régénératif", selon ses initiateurs internationaux, mise sur le sens des responsabilités de chaque individu afin d’assurer à l’environnement naturel une protection accrue dans un contexte de changements climatiques. Il se résume en peu de mots : à son départ, le touriste est invité à laisser l’endroit spécifique dans lequel il vient de séjourner (terrain de camping, marina, site historique, parc naturel, etc.) dans un état impeccable, voire meilleur, qu’à son arrivée.

Concept évolutif

"Nous avons adopté la formule internationale et canadienne aux vastes espaces et aux paysages du Saguenay–Lac-Saint-Jean. C’est vraiment pointu comme approche. Nous ne prétendons pas vouloir réinventer la roue, mais à notre connaissance, ce que nous venons de réaliser, ça ne s’est encore jamais vu au Québec", explique Maude Boissonneault, coordonnatrice des projets en innovation touristique chez Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ).

L’association touristique régionale (ATR) a mis à profit ses propres ressources et sa vaste connaissance de l’industrie dans laquelle elle évolue pour adapter à la réalité du Saguenay–Lac-Saint-Jean le concept lui ayant servi de source d’inspiration. Elle décrit celui-ci comme un parcours évolutif vers une industrie touristique durable, évidemment régénératrice, qui sera bénéfique à la génération actuelle et à celles appelées à lui succéder.

Échanges réguliers et productifs

L’ATR estime que son objectif en vue de faire du tourisme régénératif un outil efficace de conservation du précieux environnement naturel de la région sera atteint vers 2030.

En parallèle, l’organisme entend poursuivre la concertation amorcée pendant sa première d’expérimentation avec d’autres associations touristiques québécoises en espérant que celles-ci adopteront aussi cette approche.

"Autant en ce qui concerne le Saguenay–Lac-Saint-Jean que les régions limitrophes, nous savons que notre objectif est ambitieux. Nous sommes également conscients du fait qu’il y a encore des choses auxquelles il faut réfléchir. Pour ces raisons, des comités de pilotage ont été mis sur pied ; cela nous permettra d’avoir le pouls de l’ensemble de l’industrie. Des échanges réguliers ont lieu chaque mois avec nos collègues d’ailleurs au Québec et aussi avec des représentants du gouvernement", constate Mme Boissonneault.

Pour Tourisme SLSJ, l’année 2022, qui a vu le lancement officiel du concept, marque le début d’une nouvelle ère. "Dans cette optique, le voisin ne doit plus être vu comme un compétiteur, car il faut plutôt mettre en commun nos efforts afin d’être plus efficaces", conclut Mme Boissonneault.

Outils

Selon l’ATR, le Saguenay–Lac-Saint-Jean a en main tous les atouts nécessaires et surtout les bons joueurs qui lui permettront d’atteindre son objectif. "Il est possible que le chemin pour s’y rendre ne soit pas une sinécure, c’est pourquoi il importe de bien se préparer par l’inclusion et la mobilisation. Une posture en économie régénérative exige certains efforts, cela suppose d’abord une démarche en développement durable", peut-on lire en introduction de l’Itinéraire stratégique.

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