Guy Bouchard
Auteur

Guy Bouchard

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique sur l’industrie du transport publié dans notre édition du mois de mai.

AGUENAY – Pour les dirigeants de l’Administration portuaire du Saguenay APS), gérer le terminal de Grande-Anse et le site industrialo-portuaire qui l’entoure s’apparente à bien des égards à ce qui se fait dans un centre commercial. En fait, comme le précise Carl Laberge, le directeur général de l’entreprise, Port de Saguenay agit principalement comme un propriétaire, qui loue des espaces communs à plusieurs entreprises ou partenaires, à qui il fournit un ensemble de services communs.

« On loue nos terrains, nos installations, et notre achalandage, un peu comme le font les propriétaires de centres commerciaux. À titre d’exemple, on s’occupe de l’entretien, du déneigement, de la sécurité; on fournit un quai et une desserte ferroviaire », lance-t-il, en précisant qu’APS fonctionne d’ailleurs sur le même modèle d’affaires que les 17 autres ports canadiens. Les clients de Port de Saguenay sont de différentes catégories. Il peut s’agir d’entreprises qui louent des terrains et installent leurs infrastructures pour l’entreposage ou la transformation et, pour finir, pour l’expédition, comme dans le cas de Barette-Chapais ou, éventuellement, de Métaux BlackRock (MBR).

D’autres utilisent simplement des entrepôts ou des parcelles de terrain pour y stocker temporairement des marchandises qui leur ont été livrées au port pour une consommation régionale ou, dans d’autres cas, qui attendent d’être expédiées par navires dans quelque quinze pays sur quatre continents avec qui l’APS entretient des liens commerciaux.

Des tonnes de marchandises

Il faut préciser que les neuf membres du personnel de Port de Saguenay sont dédiés à 100 % à la gestion administrative et au développement des projets du site industrialo-portuaire. L’APS a donc besoin de sous-traitants pour donner des services d’entreposage, de manipulation ou de transbordement de marchandises qui transitent par ses installations. Actuellement, deux entreprises sont installées sur le quai de Grande-Anse. Il s’agit de Somavrac, qui possède des réservoirs et équipements pour la gestion du vrac liquide, et de QSL, qui gère des entrepôts et des systèmes de chargement dédiés à l’accueil et au départ des marchandises solides.

Selon Carl Laberge, ces deux « opérateurs de terminaux maritimes » ont un statut de client pour l’APS, mais de fournisseurs pour les utilisateurs, armateurs ou industriels dont les produits transitent par Port de Saguenay. « Somavrac et QSL sont nos clients, mais sont aussi nos partenaires d’affaires pour développer de meilleurs services aux clients du terminal », explique le DG, qui précise que ces entreprises emploient quelque 35 personnes sur une base annuelle. L’homme explique que le nombre d’employés présents sur le site pourrait augmenter au cours des prochaines années avec l’arrivée de Métaux BlackRock, mais pas de façon importante, puisque les produits issus de la fonderie de MBR seront essentiellement du vrac, dont la manipulation est fortement mécanisée.

Un modèle d’affaires unique

Les revenus de fonctionnement de l’APS, qui ont dépassé les 3 M$ en 2017, proviennent donc essentiellement de la location de terrains aux entreprises et des services offerts par le truchement des opérateurs de terminaux, selon des formules dites mixtes. Il s’agit notamment de droits qui sont perçus sur la base du volume transité, mais également sur la durée d’entreposage des marchandises.

Port de Saguenay perçoit également des frais de stationnement des navires au quai de la part des armateurs qui les affrètent, sur la base du nombre d’heures d’accostage.

Carl Laberge tient à souligner que l’Administration portuaire de Saguenay, comme tous les ports du Canada, ne reçoit aucune subvention de fonctionnement.

« L’APS est une créature spécifique à l’exploitation d’un port et a été constituée en vertu de la Loi maritime du Canada de 1999. À ce titre, nous fonctionnons comme une entreprise, sur une base commerciale, mais sans aucune subvention. Tous nos revenus doivent provenir de nos clients. C’est la loi », confirme-t-il, en assurant que les surplus générés permettent de développer des infrastructures communes au bénéfice des clients de Port de Saguenay.

Commentaires