Journal novembre 2018

P a g e 4 | NOV EMBRE 2 0 1 8 I N FORME A F FA I RE , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I (GB) Une des quatre « colonnes » de l’organisation, dont sont particuliè- rement fiers Josée Gauthier et Dave Gosselin, c’est celle de Friperie Coderr. Le vaste commerce de détail situé sur le boulevard St-Jude à Alma est une division très impor- tante et rentable du groupe. En plus de générer des revenus plus qu’intéressants, la Friperie Coderr sert de plateau de formation pour de nombreuses personnes considé- rées comme des exclus sociaux (anciens détenus, décrocheurs, per- sonnes sans revenus réguliers). Qui plus est, le magasin sert à détourner des tonnes de matériel des sites d’enfouissement du Lac-Saint-Jean. Un étage du bâtiment de la friperie sert à la formation des employés pour les différents postes à pourvoir sur le plan- cher. Une entente avec la Commission scolaire du Lac-Saint-Jean permet à une quarantaine de personnes annuel- lement de suivre une formation de 910 heures et de recevoir diplôme semi- spécialisé, qui leur ouvre les portes d’un emploi dans ces trois domaines : con- ciergerie, préposé aux marchandises et trieur étiqueteur. Les personnes qui sont intégrées à ces formations ont donc la possibilité d’évoluer dans cette entreprise-école et, possiblement, d’obtenir un emploi dans une autre entreprise. D’ailleurs, selon Dave Gosselin, un investissement récent dans des systèmes de points de ventes performants (caisse informatisées) per- met à ces travailleurs-étudiants de ne pas être dépaysés lorsqu’ils dénichent un poste dans un autre commerce. Une véritable chaîne de montage L’approvisionnement de la Friperie Coderr est assuré par des dons de la population et de certains organismes. Le coût de l’inventaire est, pour ainsi dire, nul. Dave Gosselin souligne que l’entreprise reçoit quelque 43 000 sacs de vêtements et 1 800 boîtes de chaussures par année, sans compter les meubles et accessoires de toutes sortes. Il explique que la marchan- dise, environ 5 600 morceaux par semaine, passe par une véritable chaîne de montage, où elle est vérifiée, triée et étiquetée pour une mise en vente rapide. Ce qui est inuti- lisable, ou ce qui ne se vend pas assez vite, est mis de côté et transfé- ré dans une remorque de 53 pieds. Celle-ci prend la route de la métro- pole chaque semaine pour que son contenu soit traité par un autre orga- nisme, qui s’appelle Renaissance et qui s’occupera éventuellement de faire recycler les tissus des vête- ments invendables. Des milliers de transactions Le volume de transaction est impor- tant à la Friperie Coderr. Dave Gosselin assure qu’elle excède la barre des 1 500 ventes par jour, soit plus de 500 000 par année. Il ajoute que la clientèle est très variée et que l’entreprise à une bonne notoriété. « Les gens n’ont plus de réserve à magasiner dans les fripe- ries. C’est même devenu un geste à caractère social et environnemental », lance-t-il. La Friperie, une entreprise-école L’édifice qui abrite la Friperie Coderr. À gauche, le Centre de don, où les citoyens déposent quelques 700 à 800 pièces de vêtements et de meubles quotidiennement. (Photo Guy Bouchard) ÉCONOMIE SOCIALE

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