Vous vous sentez sûrement très peu interpellés par cette course. Rassurez-vous, c'est normal. La course de son grand frère canadien prend toute la place, mais celle au PLQ n'est pas inintéressante pour autant.
Cette course à la chefferie se gagnera par la base : les membres. Chose que seul Charles Milliard semble avoir comprise. Pendant que Denis Coderre s'accroche et qu'il fait les manchettes pour les mauvaises raisons, Pablo Rodriguez, grand favori depuis qu'il a traversé la rivière des Outaouais, mène une campagne médiatique nationale, concentrée sur l'île de Montréal et ses couronnes. Rien de bien différent de l'image dont le PLQ doit se défaire.
Dans cette course, chaque circonscription aura le même poids, mais c'est le vote des jeunes qui fera pencher la balance, avec le tiers du vote. Une solution trouvée par le parti pour recruter une nouvelle vague de membres. Est-ce que le PLQ pourra se forger une nouvelle identité plus moderne? Alors pourquoi ne pas l'essayer? Charles Milliard et son équipe recrutent et disposent d'organisateurs locaux lui donnant des antennes dans toutes les régions du Québec, comme Serge Simard chez nous, au Saguenay-Lac- Saint-Jean. C'est pourquoi je crois qu'il l'emportera : il est sur le terrain. On dira ce qu'on voudra, aller rencontrer les gens sera toujours gagnant en politique.
Avec des enjeux comme GNL Québec qui refont surface, une situation économique peu reluisante au Québec et des réalités régionales particulières, l'expérience de Charles Milliard à la tête de la Fédération des chambres de commerces du Québec (FCCQ) l'aide déjà à redonner sa crédibilité économique au PLQ. À l'inverse, le déficit de 62 G$ des libéraux fédéraux rattrape souvent Pablo Rodriguez.
1995 ou 2025 ?
Dans les derniers jours, Pablo Rodriguez a soufflé sur la poussière qui s'était accumulée sur le grand livre de la politique libérale et a orchestré une sortie virulente pour agiter l'épouvantail de la souveraineté. Au lieu de miser sur la solidarité et un nationalisme assumé, il a plutôt opté pour rejouer dans le bon vieux film de la campagne de peur. Était-ce la bonne carte à jouer dans le contexte? J'en doute.
Pablo Rodriguez a toutefois raison sur une chose. Il est grand temps de parler de la question nationale. Dans une situation comme celle à laquelle sont confrontés le Québec et le Canada présentement, si on veut rassembler les gens derrière nos entreprises et notre savoir-faire économique québécois, derrière notre fierté nationale, il faudrait éviter de diviser pour mieux régner.
Peu importe qui sera le nouveau chef du PLQ, la tâche ne sera pas mince pour reconquérir le cœur des Québécoises et des Québécois.