Auteur

Roger Boivin

La Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord a récemment organisé une activité intitulée « Faites affaires avec Construction Défense Canada ». Ce dîner d’information, doublé d’une activité d’affaires de type « B2B », a suscité un important intérêt de la communauté économique de la région. Les participants ont pu réaliser l’importance de la Base militaire de Bagotville. Ce mois-ci, ma chronique se veut un complément pour mieux comprendre une facette moins connue de cette importante organisation régionale.

Plusieurs d’entre nous sommes au fait que la Base des Forces canadiennes de Bagotville a la particularité d’abriter l’unique unité aérienne francophone au pays, un élément de fierté légitime pour la région. Chose cependant peu connue, notre base est la seule au Canada à abriter deux escadres aériennes (une escadre, c’est l’unité de base en aviation militaire). En effet, nous avons chez nous la troisième escadre, bien connue pour opérer les chasseurs CF-18, et la deuxième qui est le seul contingent expéditionnaire du Canada.

La deuxième escadre est constituée de spécialistes formés pour être déployés à tout moment ici ou à l’extérieur du pays, afin d’y opérer temporairement une base aérienne. Ces déploiements peuvent se faire soit dans le cadre de missions militaires ou d’assistance
à des populations civiles lors de catastrophes naturelles.

À titre d’exemple, c’est la deuxième escadre de Bagotville qui a mis en œuvre, il y a quelques années, le contingent aérien canadien qui est intervenu avec grand succès en Libye. L’an dernier, la deuxième escadre a également coordonné les opérations aériennes lors des inondations survenues au Québec et lors des feux de forêts majeurs de la Colombie-Britannique. C’est encore la deuxième escadre qui supervise l’actuel déploiement aérien canadien en Roumanie.

Un potentiel économique

Sous le commandement du Colonel Luc Guillette, la deuxième escadre est composée de 6 sous-unités, dont 4 sont stationnées à Bagotville et deux sur d’autres bases (les transmissions à Trenton, Ontario, et l’ingénierie à Cold Lake, Alberta). Bien que de formation récente, la deuxième escadre regroupe déjà autour de trois cents militaires, dont deux cents sont stationnés à Bagotville et une centaine sur les deux autres bases.
Pour compléter la mise en place de la deuxième escadre, plusieurs dizaines de postes permanents restent à être confirmés, notamment à Bagotville. De plus, puisque les effectifs de la deuxième escadre à Bagotville se trouvent répartis dans plusieurs bâtiments de la base, il devient de plus en plus nécessaire que l’équipe de la deuxième escadre soit abritée dans ses propres installations, mais toujours dans le périmètre de la BFC Bagotville. De nouveaux postes de qualité et des investissements importants seront requis, deux choses qui sont plus que bienvenues au Saguenay–Lac-St-Jean.

Rappelons que c’est l’ex-général d’aviation Blondin (un ancien commandant de la Base de Bagotville) qui a eu l’idée de mettre sur pied cette unité unique dans nos forces armées, une unité dont l’utilité ne fait plus aucun doute et qui a devant elle un rayonnement des plus prometteur à partir de notre région. Une chose est sûre, l’appui au plein développement de la deuxième escadre à Bagotville devrait être une priorité pour tout le milieu socio-économique, notamment pour le futur député fédéral Chicoutimi qui se devra de « piloter » ce dossier stratégique.

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