Depuis 2005, toutes les élections municipales québécoises (incluant celles des 18 préfets de MRC élus au suffrage universel) doivent se tenir à tous les 4 ans, le premier dimanche de novembre. Cela permet de créer un moment fort de démocratie locale, notamment en maximisant l'attention médiatique sur les enjeux locaux.
En soit, tenir ces élections municipales partout au même moment est donc une excellente chose, mais dans les faits, cela est devenu de plus en plus problématique. Je m'explique : les municipalités du Québec doivent adopter leurs budgets (qui totalisent près de 25 milliards de dollars) entre le 15 novembre et le 31 décembre de chaque année. Comme les nouveaux élus ne sont assermentés que vers la mi-novembre, cela ne leur laisse que quelques semaines pour prendre connaissance de la réalité budgétaire de leur municipalité et travailler ensemble à intégrer dans le budget municipal les nouvelles orientations qu'ils ont proposées à la population.
Le résultat est malheureusement que, trop souvent, le premier budget d'un nouveau conseil de ville ne reflète pas ou si peu les nouvelles priorités de la population et qu'il faut attendre le deuxième budget pour vraiment le mettre au diapason des désirs des électeurs. Dans un tel contexte de précipitation, il n'est donc pas surprenant de constater qu'en 2021, seulement 57% des municipalités de moins de 100 000 habitants du Québec ont réussi à se conformer à l'ensemble des exigences légales pour l'adoption de leur budget...
Un autre élément qui rend problématique la tenue des élections municipales en novembre est la récente mise en place des élections canadiennes et québécoises à date fixe. Ainsi, les électeurs pourraient être amenés à voter pour leurs élus locaux, québécois et canadiens pratiquement en même temps.
Une solution simple
Une des solutions simples à mettre en place serait de reporter de six mois la date des prochaines élections municipales québécoises prévues pour le 2 novembre 2025 et donc, de les tenir le dimanche 4 mai 2026. Pour se faire, il faudrait légalement prolonger le mandat de l'ensemble des élus municipaux québécois de six mois. Cela donnerait ainsi beaucoup plus de temps aux nouveaux élus pour la préparation et l'adoption de leur premier budget, qui serait cependant toujours présenté entre le 15 novembre et le 31 décembre de l'année de leur élection.
Les deux unions municipales (la Fédération québécoise des Municipalités et l'Union des Municipalités du Québec) soutiennent d'ailleurs cette demande de tenir les élections en mai plutôt qu'en novembre, mais bien que dès 2019 le gouvernement se soit montré ouvert à ce report, il n'a pas déplacé la date des élections municipales de 2021. A mi-chemin du mandat 2021 -2025 des élus municipaux, il serait donc des plus avisé qu'au cours de la présente session parlementaire, Québec fasse officiellement du premier dimanche de mai 2026 la nouvelle date des élections municipales au Québec. C'est toute la population et l'ensemble des élus municipaux québécois qui en sortiraient gagnant.