Auteur

Roger Boivin

Pour la plupart d’entre nous, le lien entre le niveau d’émission de gaz à effet de serre (GES) et le réchauffement climatique en cours n’est plus à démontrer. Devant l’ampleur des conséquences, tous les pays du monde se sont engagés, depuis 1990 notamment, à réduire leur niveau d’émission de ces fameux GES.

Récemment, le gouvernement du Québec rendait public l’inventaire détaillé des émissions de GES au Québec en 2016 et leur évolution depuis 1990.On y apprenait que c’est au Québec où le niveau d’émission de GES par habitant est le plus bas au Canada (9,1 tonnes par an par habitant).

Mais surtout, on y constatait aussi que l’effort réalisé par le Québec (une baisse de 9,1 % depuis 1990), est Trois fois plus important que ce qui a été accompli au Canada durant la même période (+18,7 %). Le rapport indique également que 49 % de la baisse des émissions au Québec provient des efforts du secteur industriel, alors que le secteur des transports est celui dont les émissions ont le plus augmentées.

Il faut tenir compte de l’effort important que la région a déjà consenti

Le rapport du gouvernement du Québec ne détaille pas la contribution de chaque région dans la réduction des GES. On peut cependant souligner, que de 1990 à 2016, la population du Québec s’est accrue de 21,7 %, alors que celle de notre région a diminuée de 3,4 %. De plus, de 1990 à 2016, le Saguenay-Lac-St-Jean a perdu 50 % de ses emplois industriels avec notamment les fermetures en série de la papeterie Port-Alfred, de la cartonnerie Kénogami, des cuves Soderberg d’Arvida, pour ne nommer que celles-ci.

Nul doute que de 1990 à 2016, la région a fourni beaucoup plus que la réduction moyenne de 9,1 % des émissions de GES observée au Québec. Cette contribution plus importante que la moyenne a eu comme conséquence la disparition de milliers d’emplois manufacturiers et une diminution de 10 000 habitants à ce jour…. Mais l’espoir est permis avec, entre autres les cinq projets industriels d’envergure qui sont en cours d’analyse ou de réalisation dans la région : L’agrandissement de l’aluminerie Alma, l’agrandissement de l’aluminerie AP-60 à Arvida, le projet minier/industriel BlackRock, le projet d’Arianne Phosphate et le projet de gaz naturel liquéfié d’Énergie Saguenay.

La réalisation de ces projets, tout en créant des milliers d’emplois dans la région, produira certainement de nouveaux GES, ce qui au sens strict, irait donc à l’encontre de l’objectif de réduction globale de GES au Québec (une diminution de 20 % en 2020 par rapport à 1990 et de 37,5 % en 2030, toujours par rapport à 1990).

Une relance appuyée sur notre contribution

Les citoyens du Saguenay-Lac-St-Jean sont disposés à continuer à faire leur part pour diminuer leurs émissions de GES, notamment en modifiant leurs habitudes de vie (particulièrement en matière de transport).II est en revanche primordial que le reste du Québec comprenne bien le coût immense qui a été assumé par le Saguenay-Lac-St-Jean dans la réduction des émissions de GES industriels. Nous avons beaucoup contribué à la réduction des GES au Québec depuis 1990, il n’est donc que justice que nous puissions maintenant disposer d’une partie de notre généreuse contribution pour enfin contribuer à la relance de la région.

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