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Karine Boivin Forcier

ALMA – L’incubateur La Suite entrepreneuriale Desjardins, qui célébrait sa première année d’opération le 5 février, a surpassé ses objectifs de départ, et ce, malgré la pandémie de COVID-19 qui est venue changer la donne à peine un mois après son ouverture.

« Au total, nous avons accompagné 11 entreprises et 19 entrepreneurs. Huit organisations sont encore en incubation. C’est sûr qu’on a dû s’adapter au contexte particulier de la pandémie, autant en tant que jeune incubateur que dans l’accompagnement qu’on a donné aux entrepreneurs, mais ça a été une très belle année », indique Joanne Doucet, coordonnatrice aux opérations pour La Suite entrepreneuriale à la CIDAL.

Quelque sept entreprises faisaient partie de la première cohorte de l’incubateur. Trois ont dû mettre fin à leur période d’incubation prématurément en raison du contexte de la pandémie. Les autres sont toujours en incubation et quatre autres entreprises se sont ajoutées en cours d’année.

Des services virtuels aussi

L’incubateur s’est rapidement réorganisé en mars 2020 afin d’offrir ses services en virtuel, adapter ses formations en ligne et offrir les rencontres et échanges permettant de créer l’écosystème entrepreneurial habituel par le biais de visioconférences de groupe structurées. « Ces rencontres ont permis de créer le lien entre les entreprises incubées. Ça s’est fait de façon plus virtuelle », explique Mme Doucet. La Suite a ainsi offert 275 heures d’accompagnement à ses incubés, ainsi que 17 formations pour 345 participations.

« Ça nous a donné l’opportunité de s’ouvrir à une incubation virtuelle, donc à des entreprises qui n’ont pas nécessairement besoin d’une place d’affaires. Elles ont pu avoir accès à ces formations-là de façon totalement virtuelle. On a profité du contexte pour voir les opportunités qui s’offraient à nous. Notre vision demeure de faire de l’incubation virtuelle pour des entreprises qui ont leurs activités ou des retombées importantes dans notre MRC. Mais ça nous ouvre la possibilité d’accompagner des entreprises un peu plus largement », affirme la coordonnatrice aux opérations pour La Suite.

Des partenariats régionaux solides

Joanne Doucet se dit aussi très fière des partenariats créés avec d’autres organismes régionaux, dont l’Inkub Desjardins de Saguenay et Numérique 02. « Notre objectif est le même : être une région qui est forte, montrer que c’est possible de se lancer en affaires, d’avoir un accompagnement intensif pour des start-up dans la région. On travaille beaucoup en collaboration. Et nos partenaires ne sont pas seulement financiers. Ils sont impliqués au niveau stratégique, du développement. Ils sont toujours disponibles pour nos incubés. C’est quelque chose qui est à souligner dans notre première année », mentionne-t-elle.

Les enjeux des start-up

Joanne Doucet estime que le fait d’avoir un incubateur multisectoriel permet de voir ressortir rapidement les grands enjeux qui touchent toutes les entreprises en démarrage. Pour les besoins d’accompagnement, les domaines financier, juridique, des ressources humaines, du marketing, des ventes, de la commercialisation et du développement durable sont ressortis comme transcendant tous les types d’entreprises incubées.

« On voit rapidement ce qui préoccupe les entreprises et les entrepreneurs et on est capable de faire des formations de groupe sur de grands thèmes qui rassemblent vraiment tout le monde. Peu importe le contexte socioéconomique, ce sont de grands enjeux qui demeurent. La gestion du stress, on en aurait peut-être moins parlé dans un autre contexte, mais ça reste toujours un défi aussi », note Mme Doucet, rappelant que les entreprises qui font partie de La Suite n’ont pas encore fait leur premier million de chiffres d’affaires et ont entre zéro et cinq ans d’existence.

Les entrepreneurs incubés ont par ailleurs souvent proposé des sujets dont ils souhaitaient parler, puis l’équipe mettait en place des activités en ce sens. « C’est un peu l’idée de notre incubateur multisectoriel aussi, c’est d’être en mesure de vraiment personnaliser notre accompagnement. On fait un accompagnement intensif de ces entreprises-là, donc on n’est pas dans un grand volume d’accompagnements », précise la coordonnatrice.

Beaux projets à venir

Mme Doucet indique que de beaux projets sont en élaboration pour 2021. Ils devraient se mettre en branle au cours des prochains mois. Rappelons que La Suite a reçu, fin janvier, une contribution financière de 600 000 $ dans le cadre d’un appel de propositions de Startup Québec, Appui aux incubateurs, aux accélérateurs d’entreprises et aux centres d’entrepreneuriat universitaire, lancé en juillet 2020.

Mentionnons également que l’incubateur almatois propose une formule en entrée continue, donc le recrutement s’effectue de façon constante. Les entreprises peuvent déposer leur candidature en tout temps pour qu’elle soit évaluée par un comité de sélection. Les cycles d’incubation durent 12 mois, mais une entreprise peut poursuivre son incubation jusqu’à 36 mois selon ses besoins.

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