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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – L’incubateur numérique Inkub Desjardins de Saguenay, qui célébrait son premier anniversaire en septembre 2020, a connu une année d’opération atypique en raison de la pandémie, mais ses initiateurs peuvent dire mission accomplie, alors que ses espaces affichent complets.

L’équipe de l’Inkub Desjardins a accompagné quelque 13 entreprises en 2020, alors que six étaient déjà présentes lors du lancement. Quelques-unes ont quitté ou se sont ajoutées au cours de l’année, dont trois nouvelles en septembre. Par ailleurs, 25 emplois ont été créés par les entreprises incubées. « C’est tellement un grand succès que même l’aire commune est habitée par les entreprises. On a six espaces fermés, mais on a plus de start-up. […] Ça démontre qu’il y avait un besoin dans la ville », souligne Josée Néron, mairesse de Saguenay et présidente de Promotion Saguenay, organisme qui chapeaute l’incubateur.

Comme ses entreprises incubées, l’Inkub Desjardins a dû s’adapter aux changements occasionnés par la COVID-19. « Nos activités étaient beaucoup en présentiel quand on a démarré en 2019, mais on s’est tourné vers le virtuel. On a fait des conférences virtuelles où on a atteint presque 250 participants finalement », note la responsable de l’incubateur, Karine Jean. La pandémie a également permis le recrutement de nouvelles entreprises dans l’incubateur spécialisé dans le numérique.

« La COVID aura eu ça de positif, il y a des entreprises qui avaient besoin de faire un virage numérique et qui sont venues cogner à notre porte et on les a pris au bond », mentionne Mme Jean. Elle cite en exemple Hop L’Agence, qui œuvrait dans un secteur très traditionnel d’organisation d’évènements en présentiel, dont les dirigeantes ont vu l’Inkub Desjardins comme une bonne occasion de diversifier leur modèle d’affaires, de s’adapter et d’innover.

Au cœur du numérique

Dans les prochaines années, Promotion Saguenay souhaite faire de l’Inkub Desjardins le levier du développement du numérique à Saguenay. Ainsi, l’organisme a embauché une deuxième ressource afin de déployer encore plus d’initiatives numériques.

« Notre souhait, c’est que ça rayonne davantage au-delà de l’Inkub Desjardins. […] On veut déborder des quatre murs de l’incubateur », précise de son côté le directeur général de Promotion Saguenay, Patrick Bérubé.

Selon Karine Jean, l’Inkub Desjardins mettra en place une belle programmation en ce sens pour les mois à venir. « On veut que ce soit pour les entreprises incubées, mais on veut être là aussi pour l’écosystème numérique et entrepreneurial. On travaille beaucoup en collaboration avec d’autres incubateurs, avec des entrepreneurs ici aussi qui ont beaucoup à offrir », affirme-t-elle.

Besoin de réseauter

Chaque mois, l’équipe de l’incubateur souhaite organiser une rencontre de réseautage ou des panels de discussion avec des entrepreneurs à succès. En effet, c’est un élément souvent évoqué dans un sondage que l’équipe a réalisé auprès des entrepreneurs pour connaître leurs besoins, les outils qu’ils aimeraient connaître et les compétences qu’ils aimeraient développer.

« On s’est rendu compte que les gens ont besoin de réseauter, c’était vraiment ça qui ressortait », explique la responsable de l’Inkub Desjardins.

Parmi les activités qui seront présentées, on retrouve de la formation pour des outils de travail pour faciliter la vie des entrepreneurs et des ateliers pratiques pour développer des compétences. « Ces activités-là vont être souvent ouvertes à l’écosystème en général. Pour l’instant, toutes nos activités et rencontres se feront en virtuel, mais on va s’adapter éventuellement selon les mesures », mentionne-t-elle.

Nouvelle cohorte

Pour 2021, alors qu’il procédait jusque-là par entrées continues, l’incubateur adopte une nouvelle stratégie en lançant, au cours du prochain mois, une campagne de recrutement afin de réunir des entreprises dans une cohorte qui débuterait en mai. Cela permet de créer une cohorte commune d’entreprises qui se suivront tout au long de leur cheminement dans l’Inkub Desjardins, processus qui dure de deux à trois ans. Quelques entreprises devraient notamment compléter leur cycle d’incubation cette année.

Si l’incubateur est actuellement à pleine capacité, ses dirigeants laissent la porte ouverte aux nouvelles entreprises qui pourraient avoir besoin de ses services. « On veut laisser le message aux entreprises qu’il y a de l’espace pour elles. On ne veut pas refuser des initiatives », assure Patrick Bérubé. Aucun plan n’est actuellement sur la table pour un agrandissement des locaux. Toutefois, s’il y avait une réelle demande, M. Bérubé affirme que cela pourrait être évalué.

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