SAGUENAY – Les travaux de la phase un de l’agrandissement du parc ne sont pas encore commencés et déjà, la douzaine de terrains prévus au projet sont réservés, selon Promotion Saguenay.
Un montant de 4,3 M$ a été accordé par le conseil municipal, en juin, pour la réalisation de cette première phase, puisque le parc industriel est actuellement au maximum de sa capacité. Les plans prévoient le prolongement de la rue des Actionnaires et la construction de deux nouvelles rues, l’une débouchant sur la rue des Sociétaires.
Bien que les terrains soient déjà réservés, ils ne sont pas encore vendus, ce qui fait que les chiffres pourraient changer dans le futur. « Nous avons des réservations, mais ce ne sont pas des conclusions de ventes. Lorsque le terrain est réservé, il y a plusieurs vérifications qui doivent être faites ensuite, tant pour nous que pour le promoteur », indique Claude Bouchard, directeur du développement industriel de Promotion Saguenay.
Malgré cela, M. Bouchard croit que les élus devront réfléchir à l’éventuelle phase 2 du projet pour déterminer quand elle devra être réalisée. Celle-ci compte aussi près d’une quinzaine de terrains et porterait à 26 le total de lots disponibles grâce à l’agrandissement. « Toutefois, nous planifions les divisions, mais ça n’arrive pas toujours comme on pense. Ça peut bouger. Un grand terrain pourrait être subdivisé ou une industrie avec un vaste bâtiment pourrait acheter deux emplacements plus petits, par exemple. »
Début des travaux
Selon le directeur industriel, les plans et devis sont déjà réalisés et les travaux devraient pouvoir commencer au plus tard au printemps 2023. Il mentionne que Promotion Saguenay contribue au financement de l’agrandissement avec la Ville de Saguenay.
Il faut préciser que la plupart des terrains du parc Henri-Girard appartiennent à Promotion Saguenay. « C’est la Ville qui va tirer des revenus avec les taxes. Nous, nous tirons des revenus de la vente du lot, mais notre objectif, ce n’est pas d’avoir une activité commerciale. L’argent que nous faisons, nous la réinvestissons pour l’ouverture de rue et l’amélioration des services. Cela nous permet de générer de l’activité économique », explique Claude Bouchard.
Milieux humides
L’agrandissement du parc industriel Henri-Girard a été prévu pour se conformer à la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques. Certaines zones ne peuvent pas du tout être développées et cela a été pris en compte dans les plans. « Avant de faire le schéma de développement, nous devons caractériser le secteur visé. Nous nous sommes adaptés à cette Loi. Nous voulons assurer la croissance économique de notre ville, donc nous travaillons avec ces paramètres », assure M. Bouchard.
Puisque cette Loi entraîne des coûts ou des pertes de superficies sur certains terrains pour les promoteurs, Promotion Saguenay a établi une politique permettant de réduire les frais pour les investisseurs. « Lors de la vente, pour la superficie humide, nous facturons la moitié du prix. Ça n’éponge pas tout ce que le promoteur a à défrayer, mais ça les aide », souligne le directeur du développement industriel.
PME locales
Selon Claude Bouchard, Promotion Saguenay ne cible pas de secteur industriel précis pour ses parcs. D’ailleurs, à 95 %, ce sont des PME de la région qui s’installent dans le parc Henri-Girard. « Je me verrais mal faire un parc spécifiquement agroalimentaire ou transformation d’aluminium. Le promoteur de Saguenay, qui par exemple manque d’espace dans son local et veut se construire, je ne veux pas lui dire non parce qu’il n’entre pas dans une catégorie. L’exception, ce sera le parc industriel aéronautique qui va être uniquement pour ce secteur. » La zone industrialo-portuaire, quant à elle, n’est pas non plus limitée à un seul type d’industrie, mais vise spécifiquement celle de grand gabarit en raison des terrains et infrastructures qui s’y trouvent. Les emplacements des différents autres parcs industriels sont destinés aux PME.
Et les autres parcs ?
Les autres parcs industriels sont aussi recherchés, toutefois Promotion Saguenay, qui se charge de leur vente pour la Ville, ne s’inquiète pas de manquer d’espace. « À la Baie, il reste un seul terrain de disponible. Il y a des projets sur la table et des démarches qui sont faites à l’heure actuelle pour voir si nous pourrions acquérir de nouvelles zones pour agrandir », mentionne le directeur du développement industriel, Claude Bouchard.
Promotion Saguenay a par ailleurs plusieurs terrains en réserve, notamment entre l’autoroute 70 et le boulevard du Royaume, près du boulevard Talbot. « En fait, ils auraient dû être construits en 2017, mais la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques a fait en sorte que nous avons dû revoir le projet. On ne pouvait plus structurer les rues comme prévu au départ. Nous n’avons pas de plan de développement à l’heure actuelle, puisque nous sommes à l’étape de caractériser cette zone et d’analyser comment nous pouvons optimiser les terrains », conclut M. Bouchard.
Que devient le projet de bioparc ?
Le projet de bioparc devait regrouper des entreprises de production de gaz naturel renouvelable (GNR) sur les terrains adjacents à l’ancien site d’enfouissement sanitaire de Laterrière et permettre la récupération du méthane qui s’en échappe. Il avait suscité un long débat l’an dernier, avant d’être rejeté par les élus saguenéens en octobre.
Claude Bouchard explique que, le projet ayant été refusé, le bioparc ne se fera pas à Laterrière. Il estime toutefois que la région devra se pencher sur le sujet, puisqu’elle présente un énorme potentiel de production de GNR. « La plus grande réserve de biomasse forestière au Québec est ici. Selon une étude faite par Aviseo Conseil pour Énergir, la région qui a le plus de potentiel dans la province, c’est le Saguenay–Lac-Saint-Jean avec 37 % de la capacité de production de biogaz au Québec. Il faudra se demander où ces industries pourront aller », note-t-il.
Selon M. Bouchard, d’autres options sont maintenant évaluées. La possibilité de compresser le GNR directement sur les sites de production des promoteurs, puis de le transporter par camion, est notamment sur la table. « Il faut voir si c’est économiquement rentable. Nous sommes en train d’analyser si un projet de bioparc ailleurs est toujours une bonne idée. Il y a des études économiques à faire et nous accompagnons les entrepreneurs là-dedans. Avec la perspective de compresser le GNR, est-ce encore un concept idéal de regrouper ces entreprises ? Les promoteurs doivent valider aussi le meilleur emplacement en fonction de la provenance de leurs matières premières et de leurs fournisseurs. Le projet à Laterrière était optimal pour mutualiser les équipements, mais maintenant, nous regardons d’autres modèles d’affaires. »