SAINT-AMBROISE – La Société d’aide au développement des collectivités (SADC) du Haut-Saguenay a présenté des résultats très intéressants en 2017-2018, avec 797 000 $ investis dans des projets qui ont permis de générer 2,3 M$. En entrevue avec Informe Affaires, le directeur général, André Boily, a tenu à souligner l’accompagnement offert aux petites et moyennes entreprises du territoire, qui représente une large part du travail de l’organisation.

« Nous sommes très contents de nos résultats. Ce n’est pas nécessairement le volume qu’il faut regarder, mais nous avons fait beaucoup d’accompagnement. Nous sommes près de nos clients et ça prend beaucoup de temps. […] On voit le résultat, puisque 98 % de nos clients nous payent tous les mois, ce qui est plus élevé que dans les autres institutions financières », affirme M. Boily.

Le DG tient à rappeler que le taux de pertes historique de la SADC du Haut-Saguenay continue de diminuer, ce qui est aussi un signe que l’accompagnement offert aux entrepreneurs porte ses fruits. Pour le fonds régulier, ce taux est passé de 17 % en 1995 à 6,8 % en 2017-2018. Quant au fonds Stratégie jeunesse, le taux est désormais à 6,2 %.

Impact des investissements

La SADC, qui célébrait son 30e anniversaire cette année, continue à contribuer au développement économique de son milieu. Le montant de 797 000 $ investi en 2017-2018 ont généré des projets pour 2,3 M$. Quelque 13 dossiers suivis par l’organisation ont permis de créer 130 emplois.

Les investissements ont été répartis dans les trois fonds courants de la SADC, soit le fonds de développement durable (175 000 $), le fonds régulier (555 000 $) et le fonds Stratégie jeunesse (67 000 $). Mentionnons également le programme Soutien aux petites entreprises, qui permet de rembourser 50 % des honoraires professionnels d’expertises spécialisées dans quatre champs d’intervention.

La SADC a noté cette année que 35 % des demandes de financement l’ont été pour des besoins en fonds de roulement. Cela dénote selon elle une problématique à laquelle il faut s’attarder. « Peut-on penser qu’il y a un manque au niveau de l’analyse des coûts de revient ou une plus grande difficulté à percevoir les comptes à recevoir », peut-on lire dans le rapport annuel.

Développement durable

Le développement durable fait intégralement partie de la mission que la SADC du Haut-Saguenay s’est donnée. Elle y travaille sur trois volets, soit l’accompagnement, les zones durables et le crédit carbone.

En termes d’accompagnement, la SADC a investi depuis le début de ses activités en développement durable 1,7 M$ dans 22 PME. Ce sont 200 emplois qui ont été consolidé grâce au fonds de développement durable. Au total, 60 entreprises ont été accompagnées par la SADC. Les PME ont été accompagnées dans plusieurs sphères, dont la réduction des gaz à effet de serre (GES), la gestion de l’eau, la gestion des matières résiduelles et l’efficacité énergétique. Diverses formations ont aussi été offertes dans les entreprises et les milieux scolaires notamment.

Le concept de zones durables, développé par l’organisation, vise à permettre à des entreprises à l’intérieur d’une zone désignée de travailler ensemble et développer des projets ensemble. « Le but est de créer une synergie et d’améliorer la rentabilité », explique André Boily.

La SADC du Haut-Saguenay travaille aussi depuis 2007 à développer les crédits carbone pour les rendre accessible aux PME de la région. « Ce qu’on veut, c’est regrouper les PME du Québec qui font des projets pour diminuer les GES. Quand c’est régional et reconnu par cette norme, on peut les vendre sur le marché volontaire. […] Je suis persuadé que d’ici quelques années on va retirer plus d’argent. 80 % de cet argent va revenir dans les collectivités », précise M. Boily.

Un projet pilote a été mené l’an dernier avec sept entreprises du territoire qui ont réduit leurs émissions de GES d’un total de 500 000 tonnes. Elles ont reçu un premier versement de 24 000 $ et le projet se poursuit. L’organisation travaille maintenant avec 15 autres SADC du Québec pour recruter 150 PME de partout dans la province et réaliser des projets qui permettront de réduire plus de 750 000 tonnes de GES. « Les crédits carbones pour les PME, nous en regroupant les efforts, ça devient rentable », conclut le DG.