Pour pouvoir gérer efficacement des milliers d’articles, les gestionnaires de stock utilisent la méthode ABC pour mieux contrôler leurs inventaires. La méthode consiste à segmenter les items en trois catégories distinctes, A, B et C, en fonction de leur valeur monétaire et de la quantité consommée.
La gestion ABC permet de mieux gérer les stocks en se concentrant d’abord sur les items A, qui sont choisis en fonction de leur grande valeur et gardés en plus petite quantité (faible stock de sécurité). La catégorie A, qui comporte généralement 20% des quantités, mais 80% de la valeur, fera l’objet d’un suivi de commandes accru et de décomptes cycliques fréquents, visant à s’assurer que la quantité des items est exacte à près de 100%.
Les fournitures B feront l’objet d’un suivi moyen et les relances ne se feront que lorsque c’est nécessaire. La précision visée des articles de catégorie B sera d’environ 95%.
Les items classés C seront gardés en plus grande quantité. Les vis et boulons, notamment, font partie de cette catégorie. Dans les entreprises de fabrication, on rencontrera souvent un système libre-service de type kanban pour ces articles. Les erreurs de quantité décelées lors du décompte annuel sont simplement corrigées sans vraiment chercher les causes des disparités (à moins d'écarts importants). Règle générale, la quantité en inventaire correspond à 3 mois de consommation et la précision de la quantité de ces produits est d’au moins 90%.
Ce classement n’est pas statique et il faut le réviser occasionnellement pour s’ajuster aux changements de la demande.
% d'articles | Valeur monétaire | Décompte | |
Catégorie A | de 5% à 20% | 70-80% | 6 à 12 fois |
Catégorie B | de 20% à 50% | 10-29% | 2 à 4 fois |
Catégorie C | de 40% à 75% | reste de la valeur | 1 fois |
La gestion des stocks avancée
Un bon système de classement permet de surveiller non seulement les articles importants en termes de valeur d’inventaire, mais aussi ceux qui doivent être gérés différemment.
Un classement ABC avancé permet d’obtenir un portrait clair et précis de plusieurs types d’inventaires à gérer, de nouvelles catégories s’ajoutent alors :
D- désuet/à discontinuer/à liquider.
E- Essai. Ces produits substituts sont en doublage avec le produit original tant que les tests ne sont pas complétés, il faut donc les gérer autrement.
X- exclus (produits sur demande). Leur niveau de MIN/MAX est fixé à 0. À long terme, peut-être que l’historique de consommation démontrera qu’il serait plus avantageux de garder ce produit en inventaire.
S- Spécial (critique). Dans l’industrie manufacturière, une pièce critique peut stopper la fabrication ou occasionner un danger pour la santé, la sécurité ou l’environnement. Il n’y a pas de solution de rechange qui permettrait de faire fonctionner l’équipement en attendant la pièce d’origine.
Certains préfèrent les classer manuellement dans la catégorie A, mais le désavantage est qu’ils sont alors jumelés et traités comme d’autres produits n’ayant pas les mêmes caractéristiques.
N- Nouveaux produits. Ces derniers ne comportent pas ou peu d’historique de consommation. Le fait de les séparer du lot devient encore plus important lorsqu’ils remplacent des articles qui doivent être écoulés. Cela signifie que leur consommation risque de changer radicalement et qu’on ne doit pas se fier à la consommation antérieure.
Q- Dans certains cas, on utilisera une classe Q (questionnement) pour les produits qui n’ont pas bougé depuis quelques mois ou plus et pour lesquels on devra prendre une décision.
En fait, le but d’ajouter des catégories à la méthode ABC est d’isoler les produits actifs courants des cas marginaux et qui doivent être traités avec des critères différents.
Attention : une gestion d’inventaire basée uniquement sur les consommations antérieures est dite naïve, car on présume alors que l’histoire va se répéter et que la consommation future suivra les mêmes tendances.