SAGUENAY – Le Centre de géomatique du Québec (CGQ) célébrait ses 20 ans, hier [27-11-2018 NDLR] lors d’un 5 à 7. Les invités présents à l’hôtel Chicoutimi ont célébré un parcours marqué par l’innovation, avec un rayonnement à l’échelle québécoise et canadienne.
La directrice du CGQ, Josée Dallaire, a dressé un portrait du centre collégial de transfert de technologie (CCTT) affilié au cégep de Chicoutimi qui démontre le rôle de précurseur qu’il a joué au fil des ans. Par exemple, dès 2003, il s’est intéressé à l’aspect ville intelligente, avant même que ce terme ne soit popularisé. En 2008, il a créé le colloque Vision Géomatique, qui revient maintenant tous les deux ans.
Pour Mme Dallaire, le premier point marquant de l’histoire du centre est sa contribution au développement de la filière des drones au Québec, vers 2005-2006. « On a été un des précurseurs des drones dans le génie civil, parce qu’en 2005, il n’y avait pas d’entreprise d’établie encore au Québec et nous, on a pris le risque de dire : on veut tester cette plateforme-là pour prendre des images au sol. On a acheté des drones à ce moment-là, il n’y avait pas d’entreprise qui pouvait nous supporter. Depuis, il y a beaucoup de choses qui ont été faites : le Centre d’excellence des drones (CED) qui est apparu, il y a un marché qui s’est installé et on a vraiment contribué à la mise en place de ce marché-là », a-t-elle raconté, rappelant que le CGQ travaille encore en collaboration avec le CED sur différents projets.
Nouveaux locaux
Autre élément à souligner : la construction d’un nouveau bâtiment, pour laquelle le CGQ a obtenu l’appui des gouvernements provincial et fédéral, lui a de croître et de prendre un nouvel essor. Certifié LEED Argent, l’édifice abrite des locaux qualifiés « d’exceptionnels » par la directrice, dans lesquels l’équipe du CGQ évolue depuis 2011. « On a des laboratoires, on peut rendre disponible le parc d’équipements aux entreprises, il y a de la place pour les recevoir, on a des salles de transfert, des bureaux pour les chercheurs », a souligné Josée Dallaire.
Le soutien de Développement économique Canada a aussi permis au centre d’acquérir plusieurs technologies qui font aujourd’hui partie de son parc technologique totalisant plus de 3 M$. « Ce sont différentes technologies qui sont utilisées dans les projets de recherche et qui sont accessibles à l’industrie pour les projets de recherche appliquée », a précisé Mme Dallaire.
Partenariats avec les entreprises
Le CGQ joue non seulement un rôle auprès des étudiants et enseignants, mais il occupe également une place auprès des entreprises, tant dans la région qu’ailleurs au Québec ou au Canada. « Pour le développement des entreprises, on parle de développement des compétences, intégration des nouvelles technologies touchant la géomatique, etc. On aide les entreprises à développer de nouveaux produits et processus, à être plus productives, à être plus compétitives », a affirmé Mme Dallaire, soulignant au passage le travail « extraordinaire » des employés.
Les entreprises peuvent contacter le centre pour de l’accompagnement (aide technologique), des formations adaptées, des projets de recherche appliquée, des bancs d’essai, des diagnostics numériques, sur l’innovation, etc.
Le CGQ développe aussi souvent des projets en intersectorialité. « On fait des projets avec des secteurs complémentaires : agriculture de précision, énergie, foresterie, etc. », a noté la directrice.
Développement numérique
Le CGQ s’implique depuis quelques années dans le Hub Saguenay–Lac-Saint-Jean, ayant d’ailleurs contribué à sa création. Pour Josée Dallaire, la géomatique passe beaucoup par le numérique : Internet des objets, cloud, connectivité. « C’est très relié avec ce qu’on fait. […] On trouvait que c’était important pour la région de se connecter, de bénéficier des forces vives du milieu et de les rendre disponibles », a-t-elle mentionné.
Le CGQ travaille aussi dans le dossier des villes intelligentes, puisque la géomatique est très utilisée dans cette approche en termes de mobilité, notamment pour les GPS, l’information géospatiale, etc. « Travailler sur le comité Saguenay, ville intelligente allait de soi. C’est aussi ce qu’on voulait pour la région. […] La démarche se poursuit. Il y a des belles choses qui peuvent être faites pour la technologie et dont la Ville et ses citoyens peuvent bénéficier », a déclaré la directrice.