SAGUENAY – L’institut de la statistique du Québec (ISQ) a dévoilé plus tôt ce matin, ses observations sur la croissance économique de la province au cours du mois d’avril. Bien qu’il y ait des croissances d’un demi-point dans certaines industries et que l’on observe des chiffres profitables pour les entreprises de services, l’économiste Roger Boivin croit que la région ne fait pas partie de celles les plus performantes en raison des industries lourdes qui vivent une période charnière.
Si la situation du Saguenay-Lac-Saint-Jean n’est pas rose depuis quelques années, Roger Boivin mentionne que la stagnation des grandes industries notamment avec la crise du bois d’œuvre fait très mal à l’économie régionale. « Pour que la région puisse se diversifier, il faut qu’elle cesse de se fier aux industries des pâtes et papiers et à l’aluminium. Ce sont des industries importance certes, mais il faudrait profiter des opportunités qui permettraient de nous distinguer. Cesser la production de bois d’œuvre, en crise depuis trop longtemps, et davantage se concentrer sur la transformation », commente-t-il.
Industrie de la rénovation en hausse
Le bulletin économique de l’ISQ mentionne également une baisse globale de la mise en chantier au profit de la rénovation résidentielle. « C’est un point non négligeable qui profite aussi dans la région. Dernièrement, il a été possible d’observer une augmentation de 5% en heures travaillées dans ce domaine et la demande est en hausse », explique-t-il. Il rajoute que « même s’il y a des ralentissements de gros projets, des entrepreneurs de la région profitent des opportunités dans le nord du Québec et l’Ouest canadien pour performer, ce qui est également profitable en sol saguenéen et jeannois. »
Les autres régions en effervescence
Si le portrait global du Québec est encourageant, c’est en partie grâce aux industries technologiques et du service bien implanté dans la métropole et la Capitale-Nationale notamment. « On observe une progression dans la production de services, mais la région n’en est pas là. C’est davantage Montréal, Québec et d’autres régions qui font figure de proue dans ces données », croit Roger Boivin.
Depuis huit mois consécutifs, cette sphère économique augmente lentement mais sûrement. Les services professionnels, scientifiques et techniques ont vécu une hausse de 0.8% en avril, alors que le transport et l’entreposage progresse de 2,4%.
Trois secteurs à valoriser
Roger Boivin entrevoit un avenir prometteur dans l’agroalimentaire, le tourisme et dans la construction. « Mes trois étoiles vont à l’industrie touristique qui va très bien cette année grâce au taux de change avantageux. Nous franchirons certainement des records. Du côté de l’agroalimentaire, les Serres Toundra, Nutrinor et la Voie Maltée sont trois entreprises à surveiller, car ils ne cessent de démontrer leur capacité d’innover. Du côté de la construction, il faut préserver notre côté compétitif avec les gros marchés. Nous avons plusieurs fleurons qui permettront à long terme de faire tourner les pronostics », conclut-il.