MONTRÉAL, le 19 janv. 2018 /CNW Telbec/ - C'est à quelques heures du début de la 6e ronde des négociations de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) à Montréal que le président de l'UPA et porte-parole du Mouvement pour la gestion de l'offre, Marcel Groleau, s'est joint à Laurent Lessard, ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, à Ghislain Gervais, président La Coop fédérée, à René Proulx, président-directeur général d'Exceldor ainsi qu'à René Moreau, président d'Agropur, pour dévoiler les résultats d'une étude de PricewaterhouseCoopers (PWC Canada) qui démontre que l'abandon de la gestion de l'offre dans le secteur des œufs et de la volaille serait dommageable pour ces secteurs et pour l'économie canadienne.
L'étude de PWC Canada, comme celle réalisée à la demande d'Agropur par le Boston Consulting Group en 2015, le démontre : « La pérennité de la gestion de l'offre au Canada est fondamentale. Le gouvernement canadien et le gouvernement du Québec ont raison de maintenir, avec fermeté, leur position en faveur de la gestion de l'offre dans le cadre de la renégociation de l'ALENA. Et comme vous le constatez, les membres des filières avicole et laitière du Québec partagent cette position, qu'ils soient producteurs, fournisseurs ou transformateurs », a déclaré Marcel Groleau.
En effet, en août dernier, à la veille d'une première ronde visant à renégocier l'ALENA, à la demande des Américains, la ministre des Affaires étrangères, Mme Chrystia Freeland, présentait les objectifs du Canada en ces termes : « Le Canada confirmera et préservera les éléments de l'ALENA que les Canadiens jugent essentiels dans l'intérêt national, y compris [...] l'exception visant à préserver la culture canadienne et le système de gestion de l'offre du Canada ». Rappelons également qu'en octobre dernier, les Américains ont déposé une demande pour éliminer totalement la gestion de l'offre après une période d'ouverture graduelle du marché. Le gouvernement canadien avait réagi en disant que cette proposition était irrecevable : « a non starter ». Le gouvernement du Québec a fait de même.
Une balance commerciale déjà à l'avantage des États-Unis
Depuis la mise en œuvre de l'ALENA en 1994, les échanges agricoles entre le Canada et les États-Unis se sont beaucoup accrus, au grand avantage de nos voisins. Les États-Unis ont, en 2016, profité d'un excédent commercial agricole de 2,2 milliards de dollars avec le Canada. Contrairement aux idées reçues, la balance commerciale des produits sous gestion de l'offre est largement à l'avantage des États-Unis. Ainsi, entre 1993 et 2016, la valeur des produits laitiers américains vendus au Canada est passée de 50 millions de dollars à 557 millions de dollars. L'an dernier seulement, les trois quarts des importations canadiennes de produits laitiers provenaient des États-Unis. Notre déficit commercial pour ce secteur a atteint 445 millions de dollars.
En 2016, 16 % la consommation canadienne totale de viande de poulet provenait de l'étranger alors que le niveau d'accès prévu dans nos accords n'est pourtant que de 7,5 %. La quasi-totalité de ces importations (14 % de la consommation canadienne) est venue des États-Unis. Le scénario se répète et s'accentue dans le secteur des œufs. Les importations d'œufs d'incubation américains représentent aujourd'hui près du quart (21,1 %) de la production canadienne, sans compter qu'à peu près 30 % des exportations américaines d'œufs de consommation prennent systématiquement la route du Canada.
Avec la gestion de l'offre, les producteurs canadiens de lait, d'œufs et de volaille gèrent collectivement leurs productions. Ils évitent également les fluctuations et l'insuffisance chronique des prix d'un marché mondial indiscipliné, où règne la spéculation. « La gestion de l'offre est tout aussi légitime que les subventions de la Politique agricole européenne ou du Farm Bill américain pour assurer la sécurité alimentaire des Canadiens tout en offrant une meilleure rentabilité au secteur agricole », a précisé M. Groleau.
Un secteur dynamique et structurant
Avec 116 000 emplois, une contribution au PIB de 8,7 milliards de dollars et des recettes fiscales de 2,1 milliards de dollars, les productions québécoises de lait, d'œufs et de volaille représentent un secteur économique majeur pour le Québec, le Canada et leurs régions. « Compte tenu de ces considérations, nous soutenons le gouvernement canadien dans ses efforts pour garder intacte la gestion de l'offre à l'issue de la renégociation de l'ALENA, car c'est l'approche qui répond le mieux aux attentes des consommateurs et de l'ensemble de l'industrie », a conclu M. Groleau.