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Communiqué de Presse

MONTRÉAL – Alors que notre économie est déjà grandement fragilisée et que nous devrions mettre tous nos efforts pour réunir les conditions gagnantes d’une relance économique sécuritaire et durable, le conflit au Port de Montréal entre l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs de la section local 375 du SCFP, arrive comme un vent contraire. Sans surprises, cette interruption dans la chaîne logistique entraine des impacts négatifs pour un très grand nombre d’entreprises et de travailleurs.

C’est pourquoi le Conseil du patronat du Québec (CPQ), la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) présentent une déclaration conjointe qui demande aux gouvernements d’intervenir rapidement pour limiter les impacts de cette situation.

Le Port de Montréal est le plus important port de l’Est du Canada et le deuxième en importance au Canada. Plus de 19 000 emplois sont directement ou indirectement liés à ses activités à Montréal et au Québec, et il génère des retombées économiques de 2,6 milliards de dollars annuellement. Le Port de Montréal est relié à plus de 140 pays dans le monde et ses activités touchent directement un bassin de 110 millions de personnes.

Plus encore, le Port est partie intégrante d’un écosystème commercial vital pour le commerce à la grandeur de l’Amérique du Nord. Le corridor de commerce Saint-Laurent–Grands Lacs représente une voie multimodale d’importance majeure pour le commerce nord-américain. Son rôle dans l’économie est vital et tout ralentissement a des impacts non seulement sur le Québec et l’Ontario, mais également sur le Midwest américain. Notons également que 98 % des importateurs et exportateurs du Québec et 93 % de ceux de l’Ontario choisissent le Port de Montréal pour atteindre l’Europe.

Le conflit entre l’AEM et le Syndicat des débardeurs de la section locale 375 du SCFP fragilise l’efficacité des chaînes logistiques et prend toute l’économie en otage, et ce, à un moment crucial où tous les efforts devraient plutôt être consacrés à la relancer. Selon Statistique Canada[ 1 ], 35,4 % des entreprises dénotent un niveau de répercussion de moyen à élevé en ce qui concerne l’incapacité de déplacer ou d’expédier des biens en raison des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement causées par la crise liée à la COVID-19. Les contraintes découlant du conflit de travail s’ajoutent au lot de défis auxquels ces entreprises doivent faire face.

De plus, dans le contexte pandémique actuel, cette grève et les moyens de pression utilisés posent un risque réel pour la fluidité de la chaîne d’approvisionnement. Le fonctionnement adéquat de cette dernière est essentiel au maintien des activités de santé et de sécurité publiques, notamment en ce qui concerne les produits médicaux et les denrées alimentaires, de même que pour l’obtention d’équipements de protection individuelle. Notons à cet égard que les débardeurs font partie de la liste des services et fonctions essentiels désignés à titre indicatif par le gouvernement du Canada dans son orientation sur les services et les fonctions essentiels pendant la pandémie de COVID-19[ 2 ].

La situation actuelle nuit grandement aux efforts déployés par les gouvernements, les entreprises et tous les citoyens afin de se remettre d’une crise économique sans précédent. Nous devrions soutenir la relance de notre économie et non fragiliser ses assises.

C’est pourquoi nous appelons tous les gouvernements à intervenir rapidement pour limiter les impacts de cette situation et mettre un terme au conflit. Nous demandons également tout particulièrement à la ministre du Travail du Canada, l’honorable Filomena Tassi, de prendre les moyens nécessaires pour faciliter la résolution du conflit et permettre au Port de reprendre ses activités normales dans les plus brefs délais.

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