MONTRÉAL, le 16 nov. 2020 /CNW Telbec/ - Le premier ministre du Québec, François Legault, et le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et ministre responsable de la région de Laval, Benoit Charette, ont dévoilé, ce lundi, le Plan pour une économie verte 2030 (PEV 2030) et son premier plan de mise en œuvre 2021-2026, doté d'une enveloppe de 6,7 milliards de dollars sur cinq ans. 

Avec le PEV 2030, le gouvernement souhaite jeter les bases d'une relance économique verte et réitère l'engagement du Québec de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37,5 % d'ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990. Il trace ainsi la trajectoire qui mènera le Québec vers la carboneutralité en 2050. « Parmi tous les États américains et toutes les provinces canadiennes, le Québec est l'endroit qui émet le moins de gaz à effet de serre par habitant. Il s'agit d'une réalité dont nous pouvons être fiers. Mais plutôt que de nous en satisfaire, j'invite les Québécois à miser sur cette fierté pour aller plus loin, pour relever le défi des changements climatiques et pour transformer notre économie en profondeur. Le cœur de notre projet, c'est l'électrification de notre économie. Cet atout inestimable qu'est l'hydroélectricité, conjugué avec l'énergie éolienne et d'autres formes d'énergie propre, nous permettra de réduire de façon importante nos émissions de gaz à effet de serre tout en créant plus de richesse. Avec notre électricité propre, nous pouvons devenir la batterie verte du nord-est de l'Amérique et relever notre défi climatique », François Legault, premier ministre du Québec.

Dans un contexte d'incertitude causée par la crise sanitaire qui continue de mettre à l'épreuve les travailleurs ainsi que plusieurs secteurs économiques, le gouvernement présente un premier plan de mise en œuvre pour la période 2021-2026 qui, en plus de permettre de réduire les émissions de GES, stimulera la relance économique et la création d'emplois. D'ici 2030, le gouvernement estime que cet ambitieux projet d'électrification et de lutte contre les changements climatiques devrait ajouter 2,2 milliards de dollars au PIB du Québec en termes réels et créer plus de 15 500 nouveaux emplois. Les investissements additionnels qui soutiendront le développement des filières vertes, comme celles des batteries et de l'hydrogène vert, viendront bonifier ces retombées.

Priorité à l'électrification

Le gouvernement lance un grand chantier d'électrification, principalement dans le secteur des transports, mais aussi dans ceux du chauffage des bâtiments et des activités industrielles. Au cours des cinq prochaines années, 3,6 milliards de dollars découlant du plan de mise en œuvre du PEV 2030 seront investis dans le secteur des transports, responsable à lui seul de plus de 43 % des émissions de GES du Québec. À cette somme s'ajoutent des investissements sans précédent de 15,8 milliards de dollars en transport collectif dans le cadre du Plan québécois des infrastructures 2020-2030. Trains légers, autobus urbains et scolaires, taxis, voitures et camions seront tous progressivement électrifiés. Un nombre de plus en plus important de Québécois se déplaceront dans des véhicules électriques, équipés le plus possible grâce au savoir-faire québécois et fabriqués à partir des ressources d'ici. On vise une cible de 1,5 million de véhicules électriques sur les routes du Québec en 2030.

Voici quelques-unes des mesures qui stimuleront l'électrification des transports, des bâtiments et des industries et la réduction des GES :

  • Reconduction du rabais à l'acquisition ou à la location d'un véhicule électrique et de bornes de recharge pour les citoyens, ainsi que des programmes d'aide à l'intention des entreprises et de l'industrie du taxi;
  • Rehaussement des exigences de la norme sur les véhicules zéro émission pour inciter les constructeurs à alimenter le marché québécois avec un plus grand nombre de véhicules et une plus grande diversité de modèles;
  • Interdiction de vendre des véhicules neufs à essence à partir de 2035;
  • Accélération du déploiement des bornes de recharge rapide par Hydro-Québec et des bornes de recharge standard;
  • Investissements de 768 millions de dollars pour rendre plus vert et plus compétitif le secteur industriel (soutien aux projets de réduction d'émissions de GES, bonification de programmes et accompagnement personnalisé);
  • Injection de plus de 550 millions de dollars pour réduire de 50 % les émissions de GES liées au chauffage des bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels. Cette cible sera atteinte notamment par une complémentarité optimale entre les réseaux électrique et gazier et le recours à la biénergie, par l'efficacité énergétique, par la conversion du mazout vers l'électricité ainsi que par l'utilisation du gaz naturel renouvelable et d'autres sources d'énergie renouvelable.

Propulser les filières vertes les plus prometteuses

Le PEV 2030 participera à la construction de l'économie de demain. Pour la période 2021-2026, 401 millions de dollars serviront à la mise en œuvre d'un ensemble de stratégies visant à favoriser l'émergence de nouvelles entreprises dans des domaines stratégiques et innovants. Le gouvernement soutiendra le développement d'un écosystème industriel dynamique autour des véhicules électriques, des infrastructures de recharge et des batteries.

En complément de l'électricité, de nouvelles sources d'énergie renouvelable viendront diversifier le portefeuille énergétique du Québec au cours des prochaines années. Des investissements de 213 millions de dollars sont prévus pour appuyer la filière émergente du gaz naturel renouvelable, et 15 millions de dollars seront investis pour appuyer la filière de l'hydrogène vert dans son développement et sa recherche d'innovation. La toute première stratégie québécoise de l'hydrogène vert et des bioénergies sera d'ailleurs présentée au cours de l'année 2021 et visera à positionner le Québec comme leader pour l'avenir. L'ambition du gouvernement est que le Québec soit reconnu dans le monde pour son hydrogène vert, comme il l'est déjà pour son électricité propre.

Efficacité énergétique : consommer moins, consommer mieux

Par ailleurs, le gouvernement continuera de miser sur l'efficacité énergétique et sur la consommation responsable. Plus de 307 millions de dollars seront investis au cours des cinq prochaines années dans les mesures suivantes :

  • Dans le cadre du programme ÉcoPerformance, 113 millions de dollars serviront à soutenir des projets de conversion et d'efficacité énergétique dans les bâtiments commerciaux et institutionnels. De plus, 75 millions de dollars sont prévus pour encourager les projets de récupération et de valorisation de la chaleur;
  • Le Plan directeur en transition, innovation et efficacité énergétiques 2018-2023 est prolongé jusqu'en 2026;
  • En parallèle, Hydro-Québec doublera son objectif en matière d'efficacité énergétique, en l'amenant à 800 gigawattheures (GWh) par an dès 2021.

Améliorer notre résilience face aux changements à venir

Les changements climatiques ont déjà des conséquences importantes sur les activités économiques, le bien-être, la santé et la sécurité d'un grand nombre de citoyens et de communautés de même que sur les infrastructures et les écosystèmes.  Le gouvernement consacrera plus de 384 millions de dollars à l'adaptation aux impacts des changements climatiques au cours des cinq prochaines années.

Il fera sa part en réduisant son empreinte carbone, notamment dans l'acquisition de produits et de services québécois et dans la gestion durable de son parc immobilier et de sa flotte de véhicules. Ses objectifs en cette matière sont les suivants :

  • Réduire les émissions issues de son parc immobilier de 60 % en 2030, comparativement à leur niveau de 1990, une cible encore plus exigeante que celle fixée pour l'ensemble du Québec;
  • Électrifier au maximum ses véhicules légers pour qu'en 2030, 100 % de ses automobiles, fourgonnettes et VUS ainsi que 25 % de ses camionnettes soient électriques.

Le plan quinquennal de mise en œuvre sera réévalué annuellement et couvrira systématiquement les cinq années suivantes, ce qui permettra de bénéficier d'une approche à la fois prévisible, flexible et pragmatique. Grâce notamment à la gouvernance mise en place à la suite de l'adoption du projet de loi no 44, le gouvernement prendra en compte les résultats obtenus, l'évolution du climat, les connaissances scientifiques, le contexte économique, le niveau d'adhésion de la population et les innovations technologiques dans chacune de ses mises à jour.

Faits saillants :

  • Pour atteindre sa cible climatique, le Québec doit ramener ses émissions de GES à 54 millions de tonnes d'équivalent CO2 d'ici 2030, comparativement aux 79 millions de tonnes émises en 2017 et aux 86 millions de tonnes émises en 1990. Selon les données les plus récentes (2017), le Québec n'a réduit ses émissions de GES que de 8,7 % en comparaison avec les émissions de 1990.
  • Avec son premier plan de mise en œuvre du PEV 2030, le gouvernement prévoit actuellement une réduction de 12,4 Mt de GES au cours des 10 prochaines années. Les actions permettant d'obtenir les réductions additionnelles nécessaires pour atteindre la cible de 2030 seront déterminées lors des révisions annuelles du plan de mise en œuvre.
  • Le PEV 2030 s'appuiera sur des politiques et des plans d'action complémentaires tels que le Plan directeur en transition, innovation et efficacité énergétiques, la Politique énergétique, la Politique de mobilité durable, la Stratégie québécoise de développement de la filière batterie, le Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques, la Vision internationale du Québec et la Stratégie gouvernementale de développement durable. Ces politiques et plans d'action contribueront à l'atteinte la cible de réduction des émissions de GES.
  • À un cadre financier d'une ampleur inégalée s'ajouteront des investissements en infrastructures de plusieurs milliards de dollars prévus dans le cadre du Plan québécois des infrastructures, les efforts engagés par le gouvernement pour réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre ainsi que des actions placées sous la responsabilité directe d'Hydro-Québec, d'Investissement Québec et d'autres organismes gouvernementaux.