Dominique Savard
Auteur

Dominique Savard

Montréal, le 17 septembre 2020 –Le gouvernement fédéral publiera incessamment la nouvelle Norme sur les combustibles propres (NCP). Bien que cette réforme ait suscité moins d’attention du grand public que l’imposition d’une taxe sur le carbone, ce sont encore une fois les entreprises manufacturières et les consommateurs canadiens qui vont en subir les effets. Une nouvelle publication de l’Institut économique de Montréal, préparée par l’économiste Miguel Ouellette, lève le voile sur les effets pervers de la NCP.

« La situation économique précaire du Canada en temps de pandémie doit inciter les gouvernements à faire preuve de souplesse à l’égard des entreprises, puisque bon nombre d’entre elles peinent à garder la tête hors de l’eau », avance Miguel Ouellette. « Malheureusement, il semble que le gouvernement fédéral s’apprête à faire un pas dans la mauvaise direction en imposant de nouvelles normes sur les combustibles. Celles-ci feraient en sorte que le Canada ferait bande à part et désavantagerait ses entreprises vis-à-vis les concurrents étrangers », fait valoir l’auteur de la publication.

300 000 emplois manufacturiers touchés au Québec

Effectivement, en imposant une norme plus stricte à l’ensemble des chaînes d’approvisionnement, l’action gouvernementale fera augmenter les coûts de production. « Non seulement le consommateur paiera plus cher, mais cela veut dire que pour les entreprises manufacturières d’ici, il sera plus difficile d’exporter ou d’égaler les prix des produits étrangers. Au Québec seulement, ce sont 300 000 emplois de ce secteur qui seront touchés par la mesure », ajoute le chercheur.

« Lorsque le gouvernement prend un tel risque, la moindre des choses est d’être certain que l’environnement va en bénéficier. Or, c’est loin d’être certain. Les entreprises peuvent fabriquer leurs produits dans des pays dotés d’une réglementation moins stricte », poursuit l’économiste. « Bref, on pourrait assister à une fuite des émissions de GES : au lieu d’être émis au Canada, ils le seront ailleurs. Rien de cela n’est avantageux pour l’environnement, et encore moins pour les travailleurs canadiens », dit M. Ouellette.

« On fait face à une politique publique dont l’objectif est louable, mais dont la mise en œuvre risque de nous coûter très cher sans que l’on en retire les bénéfices escomptés. Le gouvernement devrait à tout le moins attendre que les entreprises canadiennes se relèvent de la pandémie afin de proposer un autre obstacle réglementaire », conclut l’auteur.

À propos

L’Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.

La Note économique intitulée « La NCP : une mesure qui va nuire à la relance économique du Québec » est signée par Miguel Ouellette, économiste à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.

Commentaires