Montréal, le 4 juin 2020 – Le déconfinement continue à s’opérer de façon graduelle au Canada. Mais alors que certains parlent d’une deuxième vague, il est plus important que jamais de se questionner sur le bien-fondé du confinement. Une nouvelle publication lancée par l’Institut économique de Montréal offre une critique du modèle épidémiologique du professeur Neil Ferguson ayant mené au confinement du pays.
Dans sa publication du 16 mars, le professeur Ferguson prédit 2,2 millions de morts aux États-Unis en 2020 si des mesures de confinement ne sont pas mises en place — deux jours plus tard, la frontière canado-américaine ferme. « Une dizaine de jours après sa première publication, il prédit 326 000 décès au Canada en 2020 s’il n’y a pas de confinement ou 46 000 si l’on réduit de 75 % les contacts entre les individus. Bien que les choses pourraient encore changer, le nombre de décès actuel est largement en déca de ces prévisions », fait valoir Peter St Onge, chercheur senior associé à l’IEDM.
Une comparaison plus adéquate nous vient de pays qui n’ont pas mis en place le confinement, comme la Suède, le Japon, Taïwan ou la Corée du Sud. « Le modèle du professeur Ferguson prédisait 1,4 million de morts au Japon alors que le nombre de décès au 12 mai était de 657 », renchérit Peter St Onge.
Plus de transparence est requise
« Deux mois après la publication du professeur Ferguson, des experts ont soulevé des problèmes importants avec son modèle. Un ingénieur logiciel de Google y a recensé des failles tout à fait inexplicables et il contient des informations invérifiables », affirme M. St Onge. « Les études et les modèles à partir desquels des décisions importantes sont prises par les gouvernements doivent être rendus publics afin de rendre possibles leur analyse et leur contre-vérification », affirme-t-il également.
« Afin de recoller les pots cassés, nous devrons asseoir à la même table des épidémiologistes et des économistes. Des compromis sont nécessaires et il n’y a pas de place pour la pensée unique », déclare Gaël Campan, économiste senior à l’IEDM et coauteur de la publication. « De plus, on doit libéraliser le système de santé canadien afin d’y injecter de l’entrepreneuriat et d’en augmenter la capacité à gérer des crises sanitaires », conclut l’économiste.
La Note économique intitulée « COVID-19 : le modèle défectueux qui a confiné le Canada » est signé par Peter St Onge, chercheur associé senior à l’IEDM, en collaboration avec Gaël Campan, économiste senior à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
À propose de l’Institut économique de Montréal
L’Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.