GATINEAU, QC, le 30 janv. 2019 /CNW Telbec/ - Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie, M. Jean Boulet, annonce une hausse de 0,50 $ du taux général du salaire minimum, le faisant passer à 12,50 $ l'heure à compter du 1er mai 2019. Cette hausse profitera à 288 200 salariés.

Cette augmentation fera passer le ratio entre le salaire minimum et le salaire horaire moyen à 0,50 dès 2019-2020. Il s'agit d'une augmentation annuelle du revenu disponible variant entre 400 $ et 650 $, selon le nombre d'heures travaillées et la situation familiale des salariés.

Cette hausse de 4,17 % du salaire minimum augmente le revenu net disponible des salariés visés, favorise l'incitation au travail et contribue à réduire l'incidence de la pauvreté. « En liant l'évolution du salaire minimum à celle du salaire horaire moyen, les salariés payés au salaire minimum profitent de la croissance générale des salaires et de l'évolution de l'économie. De cette manière, notre gouvernement contribue à l'augmentation du pouvoir d'achat des travailleurs les plus vulnérables sans nuire à l'emploi et à la compétitivité des entreprises », a déclaré Jean Boulet, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie

Une pression sur les coûts plus importante que prévu dans les PME

MONTRÉAL, le 30 janv. 2019 /CNW Telbec/ - Réagissant à l'annonce de l'augmentation de 4,2 % du salaire minimum décrétée par le gouvernement du Québec, la FCEI a tenu à saluer le fait qu'il ait respecté sa promesse de ne pas le hausser à 15 $/h. Néanmoins, elle estime que cette augmentation créera une pression à la hausse plus importante que prévu sur les coûts salariaux des PME, en plus de leur enlever de la flexibilité.

« Il s'agit d'une hausse cinq fois plus importante que ce qui avait été prévu dans le plan triennal présenté l'an passé. Même si, tel que recommandé par certains économistes, on demeure à l'objectif d'atteindre un ratio de 50 % par rapport au salaire horaire moyen, plusieurs propriétaires de PME, devant maintenir l'équité entre leurs salariés, subiront une pression à la hausse accrue sur l'ensemble de leur masse salariale. En outre, cela risque de leur enlever de la flexibilité pour décider dans quels postes ils estiment plus stratégique d'investir au sein de leur entreprise, ce qui, en contexte de pénurie de main-d'œuvre, peut s'avérer problématique. Même si on adhère entièrement à l'objectif du gouvernement de permettre aux travailleurs moins nantis de profiter de la croissance économique, nous estimons qu'il existerait des moyens plus optimaux pour y arriver », a indiqué Martine Hébert (M. Sc. écon.), vice-présidente principale et porte-parole nationale à la FCEI.

Un effet domino à prévoir

La FCEI a tenu à rappeler que l'augmentation du salaire minimum, qui est de 1,6 fois celle prévue par plusieurs analystes pour le salaire moyen (2,6 %), crée un effet domino sur les coûts salariaux dans les plus petites entreprises, car elles doivent préserver l'équité entre leurs salariés. « Quand l'étudiant de 16 ans travaillant dans un petit commerce depuis 2 mois reçoit une augmentation de salaire de 4,2 %, ça crée des attentes chez les autres travailleurs qui occupent des postes plus qualifiés ou qui cumulent plus d'ancienneté. Si l'employeur avait prévu des augmentations moyennes de 3 % par exemple, il sera obligé de revoir ses plans, de couper ailleurs, d'augmenter ses prix, etc. Quand on parle du salaire minimum, il est donc important d'avoir une perspective d'ensemble et de garder cela à l'esprit », ajoute Mme Hébert.

Une hausse qui s'ajoute à d'autres…
La FCEI a aussi tenu à rappeler que cette hausse s'ajoute notamment aux augmentations des cotisations aux RRQ en 2019 et à l'application des nouvelles normes du travail. « Même si l'économie se porte bien, il faut rappeler que les PME ont une capacité limitée à assumer des hausses de coûts plus importantes que l'accroissement réaliste de leurs revenus. Dans ce contexte, nous espérons que le premier budget du nouveau gouvernement comportera des mesures permettant de maintenir et d'accroître la compétitivité des entreprises québécoises », a conclu Mme Hébert.

La FCCQ en accord avec l'objectif, mais redoute les effets d'une deuxième hausse importante

MONTRÉAL, le 30 janv. 2019 /CNW Telbec/ - Étant en accord avec la proportion du salaire minimum horaire à 50 % du taux moyen et avec la volonté du gouvernement d'améliorer la qualité de vie des personnes à faible revenu, notamment par une augmentation annuelle du salaire minimum, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) estime que la hausse de 0,50 $ de l'heure du salaire minimum, annoncée ce matin par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, s'ajoute aux impacts qu'a eue la hausse de 0,75 $ de l'heure, l'an dernier, créant une forte pression sur les entreprises.

« Par comparaison avec le salaire de 2017, qui était à 11,25 $ de l'heure, le nouveau taux horaire minimal à 12,50 $ constitue un bond de 11,11 % sur deux ans et vient de dépasser l'objectif de 50 % du salaire moyen, un an plus tôt que prévu », commente Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ. « Je le répète : les entreprises sont en faveur d'offrir une rémunération compétitive représentant les normes de leur secteur, mais il faut éviter une hausse rapide du salaire minimum, car cela crée des pressions sur les entreprises, particulièrement dans les secteurs à forte concurrence étrangère. »

Pour plusieurs entreprises, la combinaison de la bonification des normes du travail et du régime des rentes du Québec a déjà réduit la marge de manœuvre financière, comme l'a souligné maintes fois la FCCQ. « Dans certains secteurs de l'économie québécoise, la marge de profit est de quelques points de pourcentage. Les entreprises ne doivent pas subir de pression salariale supplémentaire, cela pourrait mettre en péril leur compétitivité et leur viabilité », ajoute le PDG de la FCCQ.

Pas la solution à la pauvreté
Pour la FCCQ, il faut considérer l'ensemble des moyens à la disposition des gouvernements pour améliorer la condition de vie des travailleurs au salaire minimum, car les effets d'une hausse salariale ne sont pas les mêmes pour un adulte chef de famille monoparentale, un étudiant et un travailleur expérimenté qui veut arrondir ses fins de mois.

« Dans chacune de ces situations, ce n'est pas le salaire minimum qui fait la différence sur le revenu disponible, mais bien les mesures fiscales et de soutien aux personnes à faible revenu », insiste Stéphane Forget. « Il est par ailleurs à craindre qu'un salaire minimum trop élevé soit un obstacle à la persévérance scolaire. À l'inverse, le contexte fiscal actuel pénaliserait encore davantage un travailleur expérimenté, qui ne verrait plus d'un bon œil de rester actif dans le marché du travail. »

Le MEQ préoccupée par la hausse des coûts sur le secteur manufacturier

MONTRÉAL, le 30 janv. 2019 /CNW Telbec/ - Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) est préoccupée par la hausse des coûts imputée au secteur manufacturier. La hausse du salaire minimum annoncée aujourd'hui augmente les charges des entreprises et cela a un impact direct sur la compétitivité des manufacturiers.

Le secteur manufacturier québécois compte 23 238 entreprises et emploie 492 500 personnes. « La majorité de nos membres offre plus que le salaire minimum, mais il est clair qu'une augmentation du salaire horaire a un impact à la hausse sur le salaire moyen. Ce dernier se situait à 24,92$ en 2018, ce qui mène à une augmentation générale des coûts d'opération des manufacturiers », affirme Véronique Proulx, présidente directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.

« Nous ne sommes pas contre une amélioration des conditions de vie des travailleurs. Toutefois, il ne faut pas oublier que le secteur manufacturier québécois accuse un retard de productivité et de compétitivité important, et il œuvre dans un contexte de concurrence international accru », explique Mme Proulx qui demande au gouvernement Legault de regarder comment l'ensemble des mesures actuelles et à venir affectent le secteur manufacturier, afin de travailler à rehausser la compétitivité du secteur.