QUÉBEC, 28 sept. 2020 (GLOBE NEWSWIRE) -- Restaurants Canada voit d’un très mauvais œil la refermeture des activités de restauration dans plusieurs régions du Québec, comme annoncé cet après-midi par le gouvernement. Il s’agit d’un ultime coup dur pour une industrie qui a dépensé des sommes colossales pour s’adapter aux mesures de distanciation sociales et assurer la sécurité de ses employés et clients.
Tout le travail accompli par nos membres cet été pour se conformer aux exigences de la santé publique a porté fruit. Depuis le début de la pandémie, les restaurants du Québec n’ont pas été une source importante de transmission du virus. Les inspections récentes, lors de l’opération OSCAR notamment, ont de plus permis de se rendre compte que l’application des mesures de santé publique se passe généralement très bien.
L’industrie de la restauration a l’impression que peu importe ce qu’elle aurait pu faire, ça n’aurait jamais été assez de toute manière. La décision de refermer les salles à manger semble n’avoir aucun lien avec les conditions réelles d’éclosions dans les restaurants et cela la rend encore la décision plus difficile à avaler.
« Malgré des efforts colossaux, il semble qu’on ait décidé que la restauration fait partie des coupables et qu’on doit en faire un bouc émissaire. C’est une décision malheureuse qui ne semble pas cadrer avec les orientations de relance économique du gouvernement », indique David Lefebvre, vice-président affaires fédéral et pour le Québec chez Restaurants Canada. « Nous espérons un programme de soutien gouvernemental dans les meilleurs délais, mais le vrai soutien, serait de ne pas refermer les salles à manger », précise-t-il.
Encore une fois, ce sont les plus petits restaurants et les propriétaires indépendants qui seront les plus touchés. « La première vague de fermeture a fait mal, mais il y avait l’espoir de rouvrir. Le gouvernement doit dès maintenant établir clairement les conditions pour passer de la zone rouge à la zone orange et ainsi permettre la réouverture rapide des salles à manger », ajoute David Lefebvre.
De plus, il nous apparaît évident que la fermeture des salles à manger et des bars entraînera une multiplication des réceptions privées et des fêtes à la maison. Plutôt que de se faire dans des lieux sans mesures protectrices et qui limitent l’application de la distanciation, ces événements devraient au contraire être encouragés à se tenir dans des établissements ayant un protocole sanitaire éprouvé et qui est régulièrement inspecté. Notre secteur a fait tout en son pouvoir pour respecter chaque exigence sanitaire du gouvernement et de la santé publique depuis des mois. La décision d’aujourd’hui est une bien piètre récompense.
Inquiétudes sur le code de couleur
Restaurants Canada s’inquiète également des nouvelles priorités de dépistage qui font en sorte de négliger les gens asymptomatiques. Comme une baisse du pourcentage de tests positifs est une des conditions pour repasser de zone rouge à orange, la modification des conditions de test pour certaines tranches de la population rendra presque impossible un retour rapide en zone orange ou jaune. « Ce dont on se rend compte, c’est que le code de couleur est très mal adapté pour le retour à la normale. Il est efficace pour justifier de nouvelles restrictions, mais inadapté pour la réouverture des secteurs », dit David Lefebvre.
Un cercle vicieux difficile à arrêter
Avec la fermeture des restaurants, c’est toute une partie de l’économie québécoise qui sera encore plus fragilisée. La fermeture va entraîner des faillites, le non-paiement des loyers, l’affaiblissement du secteur immobilier commercial et la vitalité de centaines de communautés.
Des dizaines de milliers de gens vont perdre leur emploi et auront d’extrêmes difficultés à en trouver un autre rapidement. Bien qu’on dise que les restaurants ne seront fermés que 28 jours, nous n’avons aucune preuve que ce délai sera respecté et le processus de retour à la normale est on ne peut plus flou. Cette nouvelle vague de fermetures sera sans contredit le coup de grâce pour des centaines de restaurants.
Dans notre plus récent sondage, 40 % des restaurants disaient ne pouvoir survivre plus de trois mois dans la situation actuelle, jumelée à la fermeture des terrasses et l’arrivée de l’hiver. Nous nous attendons à ce que la réalité se rapproche malheureusement de cette sombre prédiction.
Au sujet de Restaurants Canada
Restaurants Canada est une association nationale sans but lucratif qui aide l’industrie dynamique et diversifiée des services alimentaires canadiens à réaliser son plein potentiel au moyen de programmes, d’études, de représentation, de ressources et d’événements à l’intention de ses membres. Avant le début de la pandémie de la COVID-19, le secteur canadien des services alimentaires était une industrie au chiffre d’affaires annuel de 93 milliards de dollars qui employait directement 1,2 million de travailleurs, dont près de 300 000 au Québec. Nous comptons plus de 6 000 membres au Québec.