Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – Le commerce de détail fait partie, à l’instar de la restauration, d’un secteur économique durement touché par la crise sanitaire. Même si les commerces considérés comme non essentiels ont fermé physiquement leurs portes, ils ne sont pas tous en arrêt total pour autant. Discussion sur l’état de la situation avec René Desmarais, conseiller principal du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

Il y a trois semaines, M. Desmarais s’apprêtait à commander une étude de suivi afin de savoir quel commerce pouvait rester ouvert ou non dans le but de mieux personnaliser l’aide. Puis le 23 mars, lors de sa conférence quotidienne, François Legault annonce la fermeture de toutes les entreprises considérées comme non essentiels. « Au CQCD, l’annonce a été reçue avec beaucoup d’appréhension de la part de nos membres. Il y a eu les premiers jours une véritable confusion au niveau de qu’est-ce qu’un commerce essentiel et qu’est-ce qui pouvait être vendu en ligne ».

Pour pallier l’incertitude de ses membres, le CQCD a organisé une série de webinaires. C’est-à-dire, des vidéoconférences téléchargeables avec pour objectif de faire circuler l’information adéquate auprès de ceux-ci et de prendre le pouls des différentes demandes et inquiétudes des commerçants. Celles-ci tournaient généralement autour de trois grands enjeux : les emplois, les loyers et les taxes. Des problématiques qui ont été acheminées aux municipalités, aux gouvernements et aux grands propriétaires d’édifices commerciaux et qui ont permis de mettre en place des aides temporaires. « Nous sommes en discussion continue avec l’État. D’ailleurs, nous avons un entretien de prévu avec le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, avant le 8 avril. Je dois dire que le dialogue va de bon train et qu’il y a une véritable écoute de la part des élus ».

Remettre la machine en marche

Actuellement, comme la plupart des commerçants connaissent à assez bien les différentes aides auxquelles ils ont droit, le CQCD peut désormais s’appliquer à une autre mission : planifier la relance. Avec une baisse d’achalandage moyenne de 75 %dans les commerces, il faudra compter au minimum quelques mois pour « normaliser » la situation. « Les questions tournent maintenant sur comment repartir et à quel rythme. Cette semaine, il y a eu beaucoup de discussions sur les magasins saisonniers. Comment les repartir de façon sécuritaire ? » Jusqu’au 4 mai, le risque est jugé trop élevé pour rouvrir tous les établissements. Cependant, au-delà de cette date, il est vraisemblable que les activités reprennent. Ils devront toutefois respecter au maximum les mesures de distanciation sociale, comme on peut l’observer présentement dans les épiceries.

L’an passé, le CQCD avait mis sur pied un programme, Le virage numérique, qui avait comme objectif d’aider les commerces de détail à faire le saut vers le e-commerce. En date d’aujourd’hui, René Desmarais ne peut pas en faire l’annonce officielle, mais précise qu’un programme d’implantation de commerce électronique dans les PME devrait voir le jour sous peu. « Nous allons travailler sur trois grands axes. Premièrement, aider le commerçant à se mettre en ligne. Deuxièmement, s’assurer qu’il y aille une relance croissante et rapide et, troisièmement, le faire grandir et voir comment le faire sortir du Québec pour l’exportation ».

Partenaire du Panier Bleu

Par ailleurs, l’organisme est partenaire du Panier Bleu. « Il est important de souligner que même si vous n’êtes pas considéré comme une entreprise essentielle, il n’y a pas de limites à ce que vous pouvez vendre sur internet. Il faut voir la vente en ligne comme une réelle alternative qui peut aller chercher 10-12% de votre chiffre d’affaires. Au CQCD, nous sommes confiants pour la suite des choses. Nous sentons une volonté très forte de la part des acteurs pour trouver des solutions. Personne ne veut baisser les bras et la coopération est à son maximum. J’ai même vu des compétiteurs s’entraider sur des stratégies pour de la vente en ligne ».

Commentaires